Le 13 août dernier, en plein été, la Dreal et l’Office fédéral suisse de l’énergie sortait un communiqué sur les mesures pour tenter de diminuer les nuisances des éclusées sur la santé des poissons du Doubs franco-suisse. Je qualifiais alors cette annonce comme une politique des petits pas... Le pêcheur à l’origine de la pétition lancée en avril dernier vient de réagir. Nous apprenons que sa pétition a recueilli plus de 3000 signatures. Cédric Journot , connu sous le nom de « La truite qui meurt », demande dans sa pétition que les éclusées du Châtelot soient réduites en fréquence et en amplitude et que les débits plancher dans le Doubs soient augmentés. Nous l’avions rencontré lors du tournage de notre reportage à l’occasion du lancement de la pétition.
L’annonce du groupe de travail binational ne le convainc absolument pas, mais alors pas du tout. D’après lui, rien ne va changé car il s’agit d’une simple officialisation de ce qui se passe déjà sur le terrain. « Ce communiqué démontre encore une fois que le seul travail des autorités est de faire croire au grand public qu’elles s’acharnent à trouver des solutions pour sauver le Doubs alors que c’est tout le contraire : De ces pseudo-mesures, il n’en ressort une fois de plus qu’une tentative de gagner du temps, de reculer l’échéance de devoir attaquer de front le lobby des éclusées, tout en espérant que le grand public et les pêcheurs gobent cette stratégie masquée.
La Confédération notamment l’Office fédéral de l’énergie, soutenu ici par l’Office de l’environnement, défend becs et ongles le lobby énergétique destructeur de notre bien commun et ne fait que donner carte blanche aux exploitants du Châtelot. De fait, elle soutient aussi, directement et financièrement, les politiques et autorités responsables actifs dans ce dossier (conseillers d’Etat et même ceux de la commission binationale et les autres). Faut-il vraiment laisser ces mensonges et ce copinage, solidement ancré dans les deux pays respectifs et acteurs de la commission binationale ? »
Un point de vue sans doute partagé par les signataires de la pétition. Aux autorités françaises et suisses maintenant de prouver que leur intention est de réellement faire progresser ce dossier délicat.
Isabelle Brunnarius