04 Mai

La frayère à brochet de la Corne d’Avanne : une alternative à l’alevinage

Pêche électrique dans la frayère à brochet du Doubs à Avanne-Aveney

Pêche électrique dans la frayère à brochet du Doubs à Avanne-Aveney

C’est une mare au milieu d’un champ, ni plus ni moins. Une immense flaque à peine photogénique et pourtant son histoire illustre bien l’évolution du monde de la pêche. Nous sommes à Avanne-Aveney, plus exactement dans la Corne d’Avanne au lieu dit Les Fossés, un ancien site de granulat. C’est un peu comme une île, le canal enferme l’Espace naturel sensible, géré par le conseil départemental du Doubs.

 

La Corne d'Avanne vu du ciel par Géoportail

La Corne d’Avanne vu du ciel par Géoportail

Aujourd’hui, si vous étiez partis vous promener dans ce secteur vous auriez pu rencontrer des pêcheurs, sans canne à pêche mais avec des filets… Plus exactement, ces techniciens de la fédération de pêche du Doubs comptaient des petits brochets. Cette pêche électrique est organisée chaque année pour vérifier le bien-fondé de la démarche de la fédération).

En 2011-2012, des travaux de déboisement ont permis de creuser une frayère au sud-ouest du secteur en prairies. Des travaux financés par le conseil départemental du Doubs. En 2006, la collectivité a mis au place « un schéma départemental permettant d’identifier des espaces à intérêt patrimonial particulier ».  D’où la « réhabilitation des prairies, afin de redynamiser la biodiversité. Ces actions sont accompagnées d’autres aménagements : création d’un sentier de découverte, réhabilitation de l’espace des jardins en jardins familiaux, mise en place d’un parking.

Si les brochets ont trouvé un lieu idéal pour se reproduire, c’est parce que les hommes ont redonné à cet espace une fonction de zone humide. Des travaux ont permis de créer les conditions pour que les brochets viennent déposer leurs oeufs sur des herbes légèrement inondées. Ces poissons sont capables de parcourir 60 kilomètres pour frayer ! Dans la rivière Doubs, ce n’est plus trop possible en raison des nombreux barrages. En tout cas, ils ont trouvé le chemin de la frayère de la Corne d’Avanne ! Chaque année, les spécialistes de la fédération de pêche du Doubs repèrent des petits alvins. Voici le reportage réalisé aujourd’hui par mes confrères Jean-Luc Gantner, Philippe Arbez et Stéphanie Chevallier. Avec Jean Sebastien Brocard, garde pêche et Thomas Groubatch, Biologiste, chargé de mission de la Fédaration de pêche du Doubs  :


Les comptages des alvins de Brochet à Avanne Aveney

La frayère d’Avanne a la particularité d’être vaste : entre 5 et 6000 m2 soit trois à quatre fois la taille d’une frayère habituelle. Autre avantage, les terrains appartiennent au conseil général du Doubs, c’est plus facile pour intervenir que lorsque l’espace est détenu par de nombreux petits propriétaires. Plus tard, ces petits poissons vont rejoindre le Doubs et vivre leur vie de brochet dans le Doubs. Ils feront également la joie des pêcheurs de l’AAPPMA La concorde du Doubs. Dans d’autres endroits du département, cette méthode naturelle n’est pas encore pratiquée. Les sociétés de pêche dépensent des milliers d’euros pour acheter aux piscicultures des alvins ou des brochets. Cette « nurserie naturelle » est non seulement beaucoup plus économique mais elle intègre une démarche de préservation du milieu naturel. Eviter les inondations en canalisant le Doubs n’a pas eu que des bienfaits. Aujourd’hui, ces prairies de l’agriculteur du secteur sont inondées mais elles participent au développement de la biodiversité. A la période sèche, les vaches viennent, fertilisent naturellement la prairie. Un pâturage bénéfique à la frayère. Une pratique agricole saluée par les pêcheurs ! Du cycle infernal de creusement du lit du Doubs expliqué dans le reportage par Thomas Groubatch, on passe ainsi progressivement au cercle vertueux de l’agroécologie.

 

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr

28 Avr

SOS Loue et rivières comtoises et les pêcheurs haussent le ton !

 

Mobilisation de SOS Loue et rivières comtoises auprès du grand public

Mobilisation de SOS Loue et rivières comtoises auprès du grand public

C’est inédit. Les militants de SOS Loue et rivières comtoises, la fédération de pêche du Doubs et les pêcheurs de la basse Bienne dans le Jura ont décidé de passer à la vitesse supérieure en organisant samedi 29 avril des barrages filtrants dans quatre villes du Doubs et du Jura.

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14 Avr

Berlin, Moscou, Paris : Gustave Courbet for ever !

L'association "Les amis du Manoir de Mouthier-Haute-Pierre" réunis à Berlin. De gauche à droite : Alexandre Thiercelin, Philippe Perrin, Alexa Graefe, Katharina Renneisen, Max Renneisen.

L’association « Les amis du Manoir de Mouthier-Haute-Pierre » réunis à Berlin. De droite à gauche : Alexandre Thiercelin, Philippe Perrin, Alexa Graefe, Katharina Renneisen, Max Renneisen.

Côté notoriété auprès du grand public, Gustave Courbet n’est pas spontanément cité dans le top 5 des artistes mondialement connus. Côté coeur et tradition picturale, c’est une autre histoire. Non seulement, le peintre de la vallée de la Loue est une référence pour de nombreux artistes contemporains mais il suscite aussi des vraies passions.

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12 Avr

Les ombres du Dessoubre victimes de la saproneliose

Un ombre du Desoubre victime de la saproneliose. Photo Hervé Lhomme

Un ombre du Desoubre victime de la saproneliose. Photo Hervé Lhomme

Les pêcheurs du Dessoubre sont inquiets. Les heures sombres de 2014 se profilent à la surface du Dessoubre. De nombreux ombres, juvéniles et reproducteurs, sont de nouveau victimes de la saproneliose, cet espèce de champignon qui ronge leurs écailles. C’est le signe que rien n’a vraiment changé. D’autant plus que les ombres des autres rivières de la région seraient également touchés.

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La ville d’Ornans rejoint le réseau des « 100 plus beaux détours de France »

Ornans, un des plus beaux détours de France

Ornans, un des plus beaux détours de France

La saison touristique commence bien pour Ornans : la ville natale de Gustave Courbet vient de rejoindre le réseau des « 100 plus beaux détours de France » mis en place depuis 1998 par l’association du même nom avec le soutien des Guides Michelin. Dans la région, Pontarlier, Luxeuil et Saint-Claude sont déjà inscrites dans ce guide papier décliné également sur un site internet.

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05 Avr

Vente aux enchères d’un Courbet : 54 000 euros pour une Source peinte vers 1860

La Source, tableau de Gustave Courbet, peint vers 1860.

La Source, tableau de Gustave Courbet, peint vers 1860.

Quand vous vous retrouvez face à un tableau de Gustave Courbet, comment le regarder ? C’est la question que vous pouviez vous poser vendredi après-midi ou samedi matin avant la vente aux enchères d’un tableau du maître d’Ornans prévue à partir de 14h15 à l’hôtel des ventes de Belfort. A la suite d’une succession dans une famille jurassienne, un tableau signé Gustave Courbet a été mis en vente parmi 142 lots d’objets d’art par M°Patrick Gauthier. La peinture représente une source. Il a été adjugé 54 000 euros à un Franc-Comtois qui souhaite rester anonyme.

Difficile de se faire une idée d’un tableau à partir d’une simple photographie. Première impression, le cadrage est connu. Le peintre franc-comtois a peint de nombreuses sources, celle de la Loue et du Lison en particulier. Voici deux magnifiques tableaux : La source de la Loue du Kunsthaus de Zürich et La source du Lison du Staateliche Museum de Berlin, Nationalgalerie.

La source de la Loue du Kunsthaus de Zürich

La source de la Loue de Gustave Courbet. 1863. Kunsthaus de Zürich

Souvent, il n’y a ni ciel, ni humain. Juste l’eau jaillissante de la roche. L’idéal est de pouvoir presque se coller à la toile pour regarder au plus près les touches laissées par le couteau du peintre. D’abstraite en très gros plan, l’eau devient vivante dès que l’on prend du recul. Même démarche pour la roche.

Source du Lison de Gustave Courbet. 1864. Staatliche Museum Berlin.

Source du Lison de Gustave Courbet. 1864. Staatliche Museum Berlin.

Gustave Courbet avait appris lui-même à comprendre un paysage karstique grâce à son ami géologue Jules Marcou. La superposition des couches de peinture est très particulière chez Courbet, à la fois profonde et aérienne. Cette composition est complètement intemporelle sans histoire particulière, seule compte la nature dans laquelle a grandi le Franc-Comtois. Voici deux des plus célèbres tableaux de Courbet représentant des sources. Ces cadrages serrés sur l’origine des rivières évoque celui voulu pour L’Origine du Monde.

Voilà pour ce qui relève du pur plaisir. L’observation d’une toile jamais vue puisqu’elle était conservée dans un intérieur d’une demeure jurassienne et ne fait pas partie des toiles issues de collections particulières régulièrement sollicitées pour des expositions. Mais qu’en est-il de sa valeur ? Le tableau, mis en vente ce samedi à Belfort date du début des années 60. Il est estimé entre 30 000 et 50 000 euros. Un prix raisonnable car le tableau a « été réentoilé, d’où quelques soulèvements » précise le commissaire priseur. On voit aussi sur la photo que des petites parties de peinture sont manquantes. Les frais de restauration sont estimés entre 3 et 6 000 euros.

Mais surtout, la question que chaque acheteur se pose est celle de l’authenticité de la toile. Avec Courbet plus qu’avec tout autre peintre puisqu’il a signé des oeuvres réalisées par ses élèves.  Autre difficulté, la qualité inégale des oeuvres de notre ami Gustave. Le peintre n’était pas toujours au mieux de sa forme, il était bipolaire d’où, parfois, des tableaux plus mous que d’autres.

D’où la nécessité d’expertiser l’oeuvre. M°Patrick Gauthier s’est adressé à l’experte parisienne Elisabeth Marechaux. L’oeil ne suffit pas, il faut littéralement « tracer » le tableau, retrouver toute son histoire, ce que Courbet a pu en dire dans sa prolixe correspondance, ce que ses contemporains ont pu écrire, les catalogues de vente où il est mentionné. Une vraie enquête !

Souvent il existe un catalogue raisonné pour les oeuvres des peintres. C’est en quelque sorte une « bible » où toutes les oeuvres connues sont recensées avec leur pedigree. Pour Courbet, la référence, c’est le catalogue raisonné établi par Robert Fernier .

Le catalogue raisonné de Gustave Courbet par Robert Fernier

Le catalogue raisonné de Gustave Courbet par Robert Fernier

La Source est mentionnée en Italique. Cela veut dire que Robert Fernier l’a reconnu comme un tableau de Gustave Courbet sur photo m’explique Elisabeth Marechaux.  Le tableau est donc connu, voici son parcours :

Vente à l’Hôtel Drouot, 14 décembre 1882,  n°16, Maître Boulland .

Vente à l’ Hôtel Drouot 20 mai 1905, n°14, Maître Couturier

Collection Gibassier, Marseille

Collection  Georges Pelletier, Marseille 

Collection particulière

Par précaution, Elisabeth Marechaux a demandé une nouvelle expertise à l’Institut Courbet. Depuis que Jean-Jacques Fernier, le fils de Robert Fernier, a arrêté son activité professionnelle d’expertise, un comité de l’Institut Courbet a pris le relais. Le comité dont la composition reste secrète, s’est déjà réuni deux fois pour expertiser une quinzaine de tableaux dont La source. Cette fois-ci, ce comité a pu examiner le tableau « pour de vrai » et « une attestation d’insertion au catalogue raisonné de Gustave Courbet comme une oeuvre de Courbet » a été délivré en novembre dernier. Il a été remis à l’acheteur de la vente aux enchères de Belfort. Pour rendre son avis, le comité animé par Sébastien Fernier, petit-fils de Robert et fils de Jean-Jacques, dispose des archives de l’Institut Courbet.

Elisabeth Marechaux a été séduite par les « tonalités assez sourdes et lumineuses » de cette oeuvre de Courbet, « on a l’impression de voir la lumière arriver sur la grotte » poursuit l’expert. Ce tableau n’intéresse pas cependant le musée Courbet à Ornans, toujours à la recherche de nouvelles oeuvres pour enrichir sa collection permanente. Les critères des musées n’ont rien à voir avec ceux des particuliers. Pas question de coup de coeur, l’oeuvre doit être en très bon état, bien documentée et particulière dans la production de l’artiste. Si vous voulez voir La Source avant qu’il ne reparte chez un particulier en France ou à l’étranger, il ne vous reste plus qu’à aller à Belfort !

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr

31 Mar

Des truitelles de l’Ain à l’agonie : bras de fer entre les pêcheurs et EDF

Les vairons de l'Ain prises au piège des éclusées. @AAPPMA Pêcheurs à la ligne de l'Ain

Les vairons de l’Ain prises au piège des éclusées.

C’est un véritable bras de fer que les pêcheurs ont engagé avec EDF. Trois AAPPMA ( Pêche Protection Vallée de l’Ain, l’Active Union des Pêcheurs de la basse rivière d’Ain et Pêcheur à la ligne de l’Ain) ont l’intention de porter plainte contre EDF pour destruction d’espèces protégées. La truite Fario et l’ombre commun sont deux espèces protégées en France. Ces derniers jours, les truitelles et ombrets de la rivière d’Ain ont été victimes d’éclusées de la part d’EDF. Ces « bébés poissons » sont morts coincés dans des endroits de la rivière devenus secs en raison de la fermeture des vannes des barrages par EDF pour reconstituer ses stocks d’eau dans le cadre de sa production d’électricité. Pour les pêcheurs de ce secteur, c’est un véritable crève-cœur de voir ces petits chevennes et truitelles agonir faute de pouvoir rejoindre le lit majeur de l’Ain. EDF reconnaît que, cette fois-ci, « l’événement a été plus important que lors deux dernières années ».

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22 Mar

Le Chaney de Vaire : une belle histoire d’eau

La restauration du Chaney

La restauration du Chaney

L’histoire n’était pas écrite d’avance. Charles Perrot, l’ancien maire de Vaire décédé en avril dernier, a mis toute son énergie pour convaincre son conseil municipal de voter la restauration du Chaney, le ruisseau du village. Aujourd’hui, les travaux sont achevés et la communauté d’agglomération du Grand Besançon a l’intention d’intégrer les bords de ce cours d’eau à une randonnée sur le thème des sources. Cette restauration de cours d’eau illustre à elle toute seule l’évolution de notre société. Dans les années 70, le Chaney aurait eu droit à un curage radical. En 2016, les travaux l’ont façonné pour préserver la diversité de ses petits habitants avec une mention spéciale pour les truites Fario, véritables mascottes du village.

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21 Mar

Journée mondiale de l’eau du 22 mars : conférences, débat et films autour du Dessoubre

Le Dessoubre photographié par Aurélien Hagimont en 2013.

Le Dessoubre photographié par Aurélien Hagimont en 2013.

Le 22 mars est la journée mondiale de l’eau. Une initiative que l’on doit à l’Organisation des Nations Unies depuis 1993 pour sensibiliser les populations du monde entier sur l’importance de cette ressource naturelle. Cette année, c’est le « thème des eaux usées et les différents moyens de les réduire et les réutiliser » qui a été retenu.

Un des objectifs de développement durable est justement  de « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». L’objectif des Nations Unies est de « réduire de moitié la proportion d’eaux usées non traitées et d’augmenter considérablement à l’échelle mondiale le recyclage et la réutilisation sans danger de l’eau ».

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08 Mar

Petra Chu publie des lettres inédites de Gustave Courbet

Petra Ten-Doesschate Chu, historienne de l'art

Petra Ten-Doesschate Chu, historienne de l’art

C’est un retour au sources. Dans les années 60, Petra Ten-Doesschate Chu est venue à Paris. La jeune historienne de l’art, originaire des Pays-Bas, travailla quelques mois d’été à la fondation Custodia. Cette institution est située à deux pas du musée d’Orsay à Paris. En 1947, Frits Lugt et son épouse Jacoba Klever, eux aussi néerlandais, ont créé cette Fondation dans le splendide hôtel particulier du XVIIIe, l’hôtel Turgot. La Fondation Custodia collectionne les oeuvres sur papier et les lettres d’artistes. Sa mission est de « servir l’histoire de l’art au sens le plus large du terme » en complétant sans cesse sa collection qui, aujourd’hui, comportent 100 000 pièces. L’une de ses spécialités sont les lettres d’artistes. La Fondation détient plusieurs lettres de Gustave Courbet et elle continue à en acquérir. « Chaque année, il y en a qui sont mises en vente. Aujourd’hui, elles valent entre 4 à 5000 euros.Au début, c’était plutôt 500 francs (76 euros) » . précise Rhéa Blok, conservateur à la fondation Custodia.

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