22 Mar

Le Chaney de Vaire : une belle histoire d’eau

La restauration du Chaney

La restauration du Chaney

L’histoire n’était pas écrite d’avance. Charles Perrot, l’ancien maire de Vaire décédé en avril dernier, a mis toute son énergie pour convaincre son conseil municipal de voter la restauration du Chaney, le ruisseau du village. Aujourd’hui, les travaux sont achevés et la communauté d’agglomération du Grand Besançon a l’intention d’intégrer les bords de ce cours d’eau à une randonnée sur le thème des sources. Cette restauration de cours d’eau illustre à elle toute seule l’évolution de notre société. Dans les années 70, le Chaney aurait eu droit à un curage radical. En 2016, les travaux l’ont façonné pour préserver la diversité de ses petits habitants avec une mention spéciale pour les truites Fario, véritables mascottes du village.

Traverser le village de Vaire, c’est remonter le cours du Chaney. En venant de Besançon, à l’entrée du village, coule une petite cascade, vestige du moulin installé au pied du chateau. Si les cinq fontaines du village ont disparu, le Chaney lui poursuit son chemin pour se jeter dans le Doubs. Il traverse le village, frôle les pierres des maisons, disparaît pour réapparaitre juste avant un pont. C’est là que les truites se cachent. « Elles avaient fini par ne plus avoir peur, comme elles étaient nourries par leurs protecteurs dans le village » précise Jean-Noël Besançon, l’élu qui a pris la succession de Charles Perrot.  Et puis au delà de l’école, le Chaney avait fini par être oublié.

Le chaney avant restauration (Eaux Continentales)

Le Chaney avant restauration (Eaux Continentales)

C’était sans compter la détermination de Charles Perrot. Cet ingénieur Général Honoraire des Ponts, des Eaux et des Forêts a présenté cette idée de restauration il y a environ huit ans mais la décision n’a été prise qu’en 2015. Entre temps, il fallu trouver le financement et expliqué l’intérêt de cette renaissance.

Sans l’apport de 82 200 euros (50% du budget) de l’Agence de l’eau et des 49 320 euros (30%) du département du Doubs, jamais ces travaux n’auraient pu avoir lieu. Pour la commune, les 32 880 euros correspondent à 20% de son budget annuel d’investissement.

Après guerre, le ruisseau n’a plus été vraiment entretenu. Il s’est envasé, la végétation l’a envahi. Un étang mitoyen l’étouffait… Un incendie et une pollution l’ont malmené. Bref, le Chaney était l’ombre de lui-même. Dans notre reportage, tourné avec Laurent Brocard et monté par Mehdi Bensmaïl, vous découvrirez son histoire et comment il a été restauré par l’hydrobiologiste Alain Cuinet et l’entreprise Bouvresse de Bouclans.

Le Chaney après restauration (Eaux Continentales)

Le Chaney après restauration (Eaux Continentales)

Pour la petite histoire,  le Chaney est alimenté par deux sources. La principale est sur le bassin versant d’Arcier et la secondaire sur celui de Nancray. Tout un réseau souterrain habituel de ce milieu karstique. Avec le Grand Besançon, la municipalité est en train de mettre au point un parcours de randonnée thématique autour des sources. Le Chaney se jette dans le Doubs à deux pas de l’Euro vélo route.

Progressivement, les truites Fario, loches, épinoches et chabots vont reconquérir leur terrain de jeu. Un espace d’observation à deux pas de l’école primaire. Les écoliers ont suivi les travaux, ils pourront un jour avoir un cours d’histoire naturelle grandeur nature. Désormais, la préservation de l’environnement devient un atout pédagogique et touristique.


Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr