La vallée de la Loue, un exemple du milieu karstique
La sécheresse n’est pas finie. La Franche-Comté est toujours en situation de crise. Dans notre région, la gestion des sources d’eau est particulièrement complexe en raison de la nature même du sol. Un sol karstique. Il existe même un pole Karst animé par le l’EPTB, établissement public territorial du Bassin Saône Doubs. Le jeudi 22 novembre, ce pôle proposait aux professionnels une journée d’échanges. Une première !
Cette journée d’échanges avait lieu à la Maison Nationale de l’eau et de la pêche, basée à Ornans. Tout un symbole.. Déjà en 2001, la ville d’Ornans avait monté un projet de pôle Karst avec l’hydrogéologue Pascal Reilé , la Maison Nationale de l’Eau et de la Pêche, et l’Université de Franche-Comté. L’objectif de cette Maison du Karst jurassien devait permettre de mieux faire connaître ce système particulier du Karst au grand public, de former les élus et de développer la recherche scientifique sur ce monde souterrain encore bien mystérieux.
Mais, le projet ne parvient pas à aboutir…
2009-2010 : l’agonie des truites de la Loue frappe les consciences et, petit à petit, Etat et département du Doubs travaillent ensemble pour tenter d’enrayer cette pollution multi factorielle. En 2014, la présidente de Région, Marie-Guite Dufay, monte au créneau en proposant la création d’un pôle Karst ! Mieux connaître un milieu, c’est aussi apprendre à le protéger.
En octobre 2015, Franche-Comté Environnement organise une journée d’échanges sur les sols en milieu karstique. Dans la salle de la Maison de la Réserve du lac De Remoray, agriculteurs, associations, scientifiques, techniciens, élus et représentants de l’Etat. FNE conclut en metttant en avant « le manque de vocabulaire commun entre les différents acteurs, l’absence de médiation et de concertation sur l’utilisation des sols » en milieu karstique.
Un an plus tard, l’expert Eric Vindimian remet son rapport proposant la création d’un territoire d’excellence environnementale de la Loue et des rivières comtoises.
Mais, le projet ne parvient pas à aboutir…
A ce moment là, le pôle Karst vient tout juste d’être créé. Pour Eric Vindimian, il « sera un acteur majeur de la production et la diffusion des connaissances. Il recueillera et publiera les données sous la forme d’un observatoire auquel les producteurs de données seront encouragées vivement à contribuer. Il animera un programme de recherches qui sera supervisé par un conseil scientifique indépendant ». En juin 2016, lors de la dernière Conférence départementale « Loue et rivières comtoises », le projet d’observatoire sur les rivières et milieux karstiques est présenté. En avril 2018, la « plateforme numérique du Pôle karst » est en place.
Quatre ans, plus tard, l’EPTB Sâone&Doubs, chargé de créer ce pôle Karst, organise cette première journée d’échanges. Peu de participants, mais tous connaisseurs de la problématique du Karst en Franche-Comté. L’intérêt d’une telle réunion est d’échanger des informations et des points de vue. Services de l’Etat, du département, associations ont chacun une partie des connaissances mais pas forcément la vision d’ensemble de toutes les problématiques.
Voilà pour ce petit historique. Avec mes confrères Denis Colle, Pierre Mayayo et E.Dubuis , nous avons assisté à une partie de cette journée d’échanges. Voici le reportage avec une question : pourquoi, en période de sécheresse, c’est plus compliqué lorsque l’on vit dans un milieu karstique ? Et une conclusion en forme d’interrogation : et si les effets de la sécheresse sur les rivières réveillait plus les consciences que les problèmes de pollution ?
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr
