Une date symbolique et les promesses d’un été inoubliable. Des amis de Gustave Courbet se sont retrouvés autour d’une bonne table pour composer la partition de l’été 2019. ils se sont réunis ce mercredi 10 juin 2015 pour lancer officiellement le comité pour le bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet. Le 10 juin 1819, Sylvie Courbet donne naissance au petit Jean Désiré Gustave. Deux cents ans plus tard, toute la vallée de la Loue pourrait bien célébrer cette naissance le temps d’un été. C ‘est du moins l’ambition du vice-président de l’association des amis du Musée Courbet, Yves Sarfati. En 2013, ce psychanalyste parisien qui contribue à une meilleure compréhension de l’oeuvre de Courbet, avait lancé l’idée de faire entrer Courbet au Panthéon. Un échec qui ne l’a pas fait désarmer.
Aujourd’hui, à Paris, ce spécialiste du peintre a réuni le temps d’un repas une partie de l’équipe de la fameuse rétrospective du Grand Palais en 2007 pour officialiser la création de ce comité du bicentenaire. Un partenariat avec le haut commissariat aux commémorations nationales du ministère de la Culture scelle le côté officiel de la démarche. Ce comité devrait rapidement s’élargir à d’autres spécialistes de Courbet. Difficile d’imaginer ce bicentenaire sans la participation de l’Institut Courbet ou du conseil départemental du Doubs.
Pourquoi célébrer la naissance de Courbet ? Pour Yves Sarfati, la réponse est évidente :
« Courbet est vivant. Il a des choses à nous dire. On ne cesse de se réapproprier ses tableaux tellement les interprétations sont multiples. »
Le comité devrait fédérer et favoriser toutes les initiatives qui développeront l’aspect contemporain de la peinture et de la personnalité de Courbet. Un label sera délivré par le ministère de la Culture.
« Il faut que cela soit une fête ! « insiste Yves Sarfati. Le responsable de l’ouvrage collectif « Transferts de Courbet » imagine un été 2019 festif un peu à l’image de ce qui a été organisé pour la réouverture du Rijksmuseum à Amsterdam. C’était en 2013, les habitants de la ville avaient enfilé une tenue XVIIe avant de recomposer grandeur nature « La ronde de nuit », un des tableaux les plus célèbres de Rembrandt. C’est à voir ici :
Et voici La ronde de nuit, le tableau de Rembrandt qui a inspiré cette mise en scène. Imaginez le même dispositif avec l’Enterrement à Ornans ou L’atelier du peintre, allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique …
Les musées propriétaires d’oeuvre de Courbet sont assez nombreux en France : Montpellier, Lille, Nantes, Paris, Strasbourg, Lyon… Il se pourrait que les conservateurs de ces musées organisent des expositions pour mettre en valeur la collection Courbet sous des angles inédits. L’oeuvre de Courbet n’a pas fini de nous surprendre et sa personnalité est tellement attachante que les habitants de la vallée de la Loue et de ses environs devraient adhérer à cette idée de célébrer la naissance du maître d’Ornans. Conservateurs, passionnés, néophytes curieux et attachés à leurs racines ont quatre ans pour préparer cette grande fête.
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr
Les premiers membres du Comité du bicentenaire : Dominique de Font-Réaulx, Laurence des Cars, Michel Hilaire, commissaires de l’exposition Gustave Courbet du Grand Palais. Isolde Pludermacher,conservatrice peinture au Musée d’Orsay, Syvain Amic, ancien conservateur du musée Fabre de Montpellier, Claude Jeannerot, ancien président du conseil général du Doubs et Pascal Reilé, auteur des sentiers Courbet dans la vallée de la Loue et Thomas Schlesser, historien d’art.