La démonstration est implacable et vaut le coup d’être regardée jusqu’au bout même si il vous faudra 1h45 de temps disponible. Je viens de regarder en replay sur Francetvpluzz l’émission « La France de l’eau » encore en ligne pendant deux jours. Les images sont à couper le souffle et Marie Drucker nous emmène sur les chemins de l’eau. Idéal pour comprendre les enjeux de cette ressource si rare à certains endroits de la planète. De quoi aussi réfléchir à l’avenir de la vallée de la Loue.
La Terre est surnommée la Planète bleue en raison de cette eau apparemment si présente mais 97 % de l’eau de surface est salée, les 3 % restants constituent les réserves d’eau douce de la planète.. Avec bientôt 9 milliards et demi d’hommes, cette ressource est à préserver. En France, 9 cours d’eau sur 10 sont pollués. Ce magazine est fort bien construit.
Du lac de Serre-Ponçon aux gorges du Verdon, Marie Drucker sillonne la France des sommets et des souterrains. L’intérêt majeur de la démonstration est de nous faire comprendre que nous sommes tous concernés par les enjeux de l’eau. En France, chaque habitant consomme 120 à 150 litres d’eau par jour et nous buvons l’eau de nos rivières. Lors de précédents reportages pour France 3 FC, je me souviens que l’Agence de l’eau m’avait expliqué qu’il était plus cher de traiter l’eau que d’aider les agriculteurs à ne pas utiliser de pesticides… Après les particuliers, les agriculteurs sont les deuxièmes utilisateurs d’eau. Marie Drucker s’est rendue en Bretagne, elle a rencontré un éleveur de porc qui a choisi le Bio pour sa santé et pour préserver la rivière de son enfance. Seulement 0,3% des porcs français sont élevés sous le label Bio.
Une des phrases clés du commentaire est :
« Nous devons tous faire attention à l’eau dans notre quotidien car par nos gestes, nos choix, nos comportements, nous avons tous les moyens de préserver cet or bleu ».
C’est ni plus ni moins ce qu’écrit régulièrement l‘Agence de l’eau. Ces derniers mois, l’Agence de l’eau a financé, avec le conseil général du Doubs, une campagne de sensibilisation initiée et menée par le CPIE ( Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement du Haut-Doubs) . Plus de 450 collégiens franc-comtois ont suivi ce programme « Vivre la rivière au collège ». Voici ce que le CPIE écrit sur son site :
« La ressource naturelle en eau est une des richesses de la Franche-Comté, à travers les nombreux cours d’eau qui irriguent la région, façonnent les paysages et alimentent les activités humaines : un patrimoine commun qui devient l’objet d’enjeux croissants relevant de l’intérêt général.
L’utilisation de cette ressource pour l’eau potable, l’industrie, la production d’électricité d’origine renouvelable mais aussi pour le tourisme et les loisirs sportifs, doit se faire dans le respect des équilibres naturels et de la protection des milieux. »
Le magazine de France 2 s’adresse lui aussi au grand public, à vous, à moi. J’ai appris qu’il fallait 2000 litres d’eau pour obtenir 200 gr de steak de boeuf. Il faut de l’eau pour les cultures que le bétail mange, de l’eau pour élever ce bétail …Ainsi, Il n’y a pas que l’utilisation de pesticides, d’engrais qui agit sur la qualité de l’eau, nos choix alimentaires peuvent également influencer la gestion quantitative de cette ressource.
L’émission s’achève dans les Gorges du Verdon. Marie Drucker rencontre des pêcheurs fiers de leur patrimoine naturel préservé. Cette eau-là est bue par trois millions de Provençaux. Un milieu karstique tout aussi fragile que celui de la vallée de la Loue. Tout récemment, lors de la réunion de la Commission Locale de l’Eau, un des participants me confiait que plus les personnes habitaient près de la rivière, plus elles se sentaient concernées par sa préservation. Les habitants des plateaux avaient beaucoup moins conscience de l’impact de leurs gestes alors qu’ils sont tout autant responsables de leurs gestes. Il s’agit de raisonner en bassin-versant et non en bord de rivière.
le projet de Pôle karstique porté par le conseil régional et l’EPTB pourrait, peut-être,contribuer à une meilleure prise de conscience des habitants des bassins- versants. Le 10 décembre dernier, une autre initiative déjà bien avancée, va également dans ce sens. Le syndicat mixte Loue Lison a organisé à Tarcenay le 10 décembre dernier la première réunion publique pour présenter les enjeux d’une candidature du Pays Loue Lison aux fonds européens LEADER Pays Loue Lison. Une démarche basée aussi sur l’implication des populations locales et qui démontre qu’il est possible d’
« appréhender les ressources naturelles du territoire comme richesse de développement local »
Un diagnostic complet et des propositions d’actions ont été présentés à l’assistance. Parmi elles, la possibilité de « soutenir des projets pilotes qui permettent de développer des connaissances supplémentaires sur la relation activités humaines – karst – polluants. » Mieux connaître les enjeux de l’eau pour mieux agir. Une émission de télévision grand public, des initiatives locales … Les rivières ont peut-être un avenir !
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr