16 Août

Julian & Alberto

Capture d’écran 2016-08-16 à 20.50.24Quand on regarde Alberto, on entend Julian. C’est le duo à la mode cet été dans les arènes. Alberto López Simón, matador de toros, 26 ans, 178 cm , 68 kilos (à vue de nez), en tête de l’escalafón. Julian Guerra, matador de toros à la retraite, apoderado, 42 ans, 178 cm, 112 kilos (à vue de nez).

Ils sont inséparables et ils ne font rien pour cacher leur relation. Julian hurle ses encouragements et ses conseils d’un bout à l’autre de la faena et non seulement Alberto ne s’en offusque pas, mais il semble perdu quand l’autre fait silence. On le voit tourner son regard sombre vers la barrière comme s’il ne pouvait pas poursuivre la faena sans les consignes de ce gros bonhomme.

Depuis que je les vois et les entends fonctionner, je cherche à qui les comparer. J’ai d’abord tenté Laurel et Hardy. Laurel, le maigre naïf, ça peut coller avec Alberto. Et Hardy, le gros qui croit tout savoir, c’est peut être bien le péremptoire Julian. Mais non, Julian et Alberto ne font rire personne. Et surtout ils semblent n’être jamais en désaccord sur rien. J’ai essayé ensuite Don Quichotte et Sancho Pança. Le gros et le maigre, le terrien et l’idéaliste, ça marche, mais jusqu’à un certain point seulement.

Hier à Bayonne, je crois que j’ai trouvé.

J’étais dans le callejón avec ma minuscule caméra. Voilà dix ans que je la trimballe et je ne sais toujours pas m’en servir correctement. Ces histoires de diaph automatique ou manuel et de balance des blancs, je m’y perds. Je filmais Alberto dans une des meilleures faenas que je lui ai vues et avec Fregata, le plus complet des 17 toros de Garcigrande / Domingo Hernández  que j’ai vu lidier en deux jours (six le 14 au matin à Dax pour Juli, Roca Rey et López Simón + quatre et un sobrero le 14 après-midi à San Sebastián pour Juli et José Tomás + six à Bayonne : le compte est bon). Et pendant que je filmais Alberto, non seulement Julian saturait le micro avec sa grosse voix, mais sa chemise immaculé passait sans cesse devant l’objectif. Le blanc impeccable de la chemise et le teint gris du visage d’Alberto rendaient impossible tout réglage. Mais ils me firent brusquement penser au thème de La Grande traversée , l’émission que France Culture a diffusée par épisodes pendant ce long week-end et que j’ai écoutée en voiture dans mes pérégrination de Montpellier à San Sebastián, en passant par Toulouse, Dax et Bayonne.

Frankenstein et sa créature!!

Je nai jamais lu le livre de Mary Shelley et j’ai raté le dernier épisode du feuilleton radio. J’ignore comment finit l’histoire. La créature finit-elle par s’émanciper du Professeur Frankenstein?

 

Joël Jacobi