03 Nov

Rafael de Paula « détient la vérité »

rafael-de-paulaJe détiens la vérité, en tant qu’être humain, je reste fidèle à moi-même. Je ne me trahirai jamais. Avant qu’il soit trop tard, cette vérité, je veux la dire.

Ainsi s’est exprimé Rafael de Paula, samedi dernier, 1er novembre, devant les journalistes qu’il recevait chez lui à Jerez de la Frontera. La veille, il était sorti libre, mais inculpé, d’un commissariat de la ville après avoir menacé son propre avocat.

Le torero a refusé de commenter en détail les faits qui lui ont valu de passer la nuit au poste. On sait simplement que l’avocat Manuel González Gamero travaillait bénévolement pour Rafael de Paula en raison de l’admiration qu’il lui vouait. Il s’agissait de tâches juridiques subalternes, visant à l’aider à régulariser certains documents.

Mais l’avocat avait refusé d’accéder à la demande du torero qui lui demandait de porter plainte contre la Duchesse d’Albe, l’éleveur Álvaro Domecq et l’homme d’affaires Pedro Trapote, considérant que cette requête « n’avait ni queue ni tête ».

Il semble que tout remonte, dans l’esprit de De Paula, au festival organisé en son hommage, et à son bénéfice, en 2006 à Madrid. À l’exception du matador Joselito, aucun des protagonistes de cet événement ne trouve grâce aux yeux de Rafael. Ni Enrique Martín Arranz (apoderado de Joselito), « un voleur » ; ni Morante qui a facturé à prix d’or sa participation ; ni Álvaro Domecq, « une mule », qui a voulu, semble-t-il, empêcher la célébration de cet événement, tout comme Pedro Trapote qui avait eu l’insultante idée de vouloir venir en aide au torero en organisant une fête flamenca plutôt qu’une corrida.

Il m’est resté un peu d’argent, explique Rafael de Paula, mais je ne peux pas dire combien. Je ne compte jamais les billets, pas même à la banque.

Profitant de cette tribune, Rafael de Paula se livre ensuite à un de ses exercices favoris : le dézinguage systématique de ses collègues, en exigeant des journalistes qui recueillent ses propos de les publier dans leur intégralité.

En voici le florilège.

Curro Romero

C’est un torero que j’admire, mais c’est un voleur. Lui qui aime tellement dormir, je me demande comment il trouve le sommeil après m’avoir quitté le pain de la bouche.

Manzanares

C’est un soldat romain.

Ponce

Il saisit le capote comme on accroche une chemise à un cintre et il triche avec la muleta.

Morante

Il est radin, il aurait dû laisser sa maison à son épouse après s’en être séparé. Ce n’est pas un artiste, même s’il a de la grâce. Il a du talent pour poser les banderilles et bien se positionner en piste pendant le deuxième tiers. Mais quand je l’ai pris en main (2006), il ne savait même pas tenir la cape et la muleta. C’est moi qui le lui ai appris. Et quand il torée correctement, c’est qu’il se souvient de mes leçons. Mais après toutes ces années de métier, il ne sait toujours pas conduire un toro vers le cheval de picador. Il a moins de jugeote qu’un moustique.

 

Pour conclure, Rafael a déclaré:

J’ai trois souhaits. Saluer le président Obama, car c’est un homme de bien; être reçu par sa Sainteté le Pape; donner l’accolade à Sœur Lucie (une religieuse qui anime des émissions à la télé) que je vois sur la 4 et que j’aime d’un amour platonique. 

On peut rire de cette situation. On peut ressasser la sentence de Chateaubriand. On peut trouver tout ça pathétique.

On peut se dire aussi qu’il doit être douloureux de continuer à vivre « normalement » après avoir été le dédicataire et l’inspirateur de « La música callada del toreo ».