Imaginez. Si les handballeurs du DBHB finissent le travail en finale d’accession cette semaine, ils retrouveront la LNH, l’élite du handball français, la saison prochaine. Et ce serait alors une situation inédite dans la capitale des Ducs, qui se retrouverait avec 5 clubs de sports collectifs évoluant au plus haut niveau national ! En effet, lorsque le DFCO est monté en Ligue 1 pour la première fois, le DBHB n’évoluait qu’en Pro D2. Sportivement, Dijon grignoterait donc logiquement quelques places au célèbre classement annuel du quotidien L’Equipe, et se rapprocherait sans doute du podium. Une « richesse » sportive qui ne serait pas sans poser quelques soucis financiers… Car, si à Dijon on sait monter, on a plus de mal à rester tout en haut.
Ce serait une première dans l’histoire sportive de la ville de Dijon. Si le DBHB valide sa remontée en LNH la semaine prochaine (en match aller-retour face à Sélestat), la capitale des Ducs se retrouverait dans une situation incroyable, avec 5 clubs de sports collectifs engagés au plus haut niveau. Du jamais vu.
- Le DFCO en Ligue 1 (football), après la remontée obtenue cette saison.
- La JDA Dijon en Pro A (basket), après sa 9e place obtenue cette saison.
- Le Cercle Dijon Bourgogne en LFH (handball féminin), puisqu’il n’y a pas de descente cette saison.
- Le Dijon Hockey Club en Ligue Magnus (hockey sur glace), après son maintien accroché in extremis cette saison.
- Le DBHB en LNH (handball masculin), si le club sort vainqueur de la finale d’accession prévue cette semaine.
Sportivement formidable, financièrement viable ?
Seul le rugby (malgré la remontée du Stade Dijonnais en Fédérale 1, mais 3e division nationale) et le volley sont absents de cette liste prestigieuse. Si sportivement, tout semble sourire aux Dijonnais, il y a un revers à cette médaille. Financièrement, ce n’est un secret pour personne, plusieurs clubs sont très fragiles, et même régulièrement pointés du doigt par les instances de surveillance. C’est le cas encore, en ce moment, du CDB, qui vient d’être rétrogradé en D2 par la CNCG. Même si le club fait appel, et reste confiant, c’est un signe que la situation est encore précaire. Autre exemple, la JDA, qui a été sanctionnée cette saison par la Ligue Nationale de Basket (une victoire retirée) pour sa mauvaise gestion passée. Le hockey a lui aussi du batailler devant la commission l’an passé pour acter sa présence en Ligue Magnus…
Quant au DBHB, s’il avait réussi à jouer deux saisons de suite en LNH, son budget extrêmement limité pour la division ne lui avait pas permis de tenir plus longtemps. Et le club avait lui aussi, un temps, été menacé de ne pas pouvoir évoluer en élite par la CNCG.
Alors la question se pose. Si tous les fans de sport (et les journalistes !) se réjouissent de voir une telle densité de clubs en élite dans la même ville moyenne de province, est-ce que cette situation est financièrement raisonnable, et viable ? Est-ce que, déjà, tous les clubs seront autorisés à évoluer au plus haut niveau ?
Une chose est sûre, les collectivités à elles seules ne pourront pas subventionner tous ces clubs sans limite (cette période est révolue). Et les sponsors privés ne sont pas faciles à dénicher localement. Les équipes dijonnaises auront donc encore probablement des difficultés à monter des budgets suffisants pour viser un maintien tranquille, ou mieux, pour être ambitieuses. Mais, avec le temps, elles ont appris à réussir sur le terrain malgré le manque de moyens. Une recette locale, à base de méthode coué et de système D, qu’il faudra appliquer de nouveau la saison prochaine, peut-être plus que jamais.