23 Mai

Basket : la JDA ira en finale si et seulement si…

Un partout, la balle au centre. Enfin pas vraiment. Certes, Dijon et Limoges sont à égalité dans leur demi-finale de championnat, une victoire de part et d’autre. Sauf que les deux prochains matches se jouent en Bourgogne, et que l’équipe entraînée par Jean-Louis Borg n’y a pas perdu un match depuis un an en Pro A. A priori donc, gros avantage à la JDA dans la série, mais ce ne sera pas aussi simple sur le terrain. Voici (d’après nous, et avec une bonne dose de second degré) ce que la JDA doit faire et ne pas faire, pour réaliser le plus grand exploit de son histoire en se hissant en finale du championnat de France. Jean-Louis, Ferdi, Mykal : suivez nos conseils et tout ira bien.

JDA Basket

D’après nous, donc, la JDA ira en finale si (et seulement si) :

1. Elle reste dans une position d’outsider

La JDA Dijon n’est jamais aussi forte que quand on la condamne à l’échec. Les joueurs de l’équipe aiment les défis (rester invaincus à domicile, bousculer la hiérarchie en playoffs), et les surprises. La victoire au Mans en quart de finale, alors que l’équipe restait sur 5 mois sans victoire à l’extérieur, en est un bon exemple. Celle à Limoges aussi. Sauf qu’à force de multiplier les sensations, les observateurs finissent par s’y attendre. Ces derniers jours, on a beaucoup entendu que « Dijon serait le Nanterre de 2014 ». Or, rien n’est fait. L’histoire de la JDA est belle mais pas encore comparable. Pire, se voir trop tôt encensée pourrait conduire l’équipe à récupérer toute la pression sur ses épaules. Alors qu’objectivement, entre Limoges et Dijon, le favori est clairement le CSP. La JDA doit absolument garder ça à l’esprit : elle n’a rien à perdre, tout à gagner. Jouer les demi-finales quand on dispose de l’un des plus petits budgets de la division, c’est déjà un exploit. Le reste, ce n’est que du bonus.

2. Elle ne craque pas physiquement

C’est la crainte numéro 1 du coach depuis le début de la saison : la rotation dijonnaise est courte, et sa réussite doit beaucoup au talent de son 5 majeur américain (Campbell, Dobbins, Riley, Harris et Moss). Ils ont beaucoup joué, et sur une série longue, au rythme d’un match tous les deux jours, ils peuvent finir par accuser le coup. Les remplaçants auront donc un rôle primordial dans les deux rencontres qui arrivent, au relais des cadres. Mendy, Prenom, Mutuale, Traore, et Aboudou sont frais, et ont aussi prouvé cette saison qu’ils pouvaient peser sur le jeu par séquences. A eux, quand les leaders flancheront, de prouver leur valeur. Dijon est aussi pointé du doigt pour n’avoir « que des joueurs américains ». Voilà une excellente source de motivation pour le 5 remplaçant, 100% français… De ce qu’on a pu observer toute la saison, la hiérarchie dans l’équipe est acceptée par tous, les joueurs se sont toujours montrés solidaires. Contrairement à Limoges, où lors du dernier match, les tensions sur le banc se sont multipliées…

3. Son palais rugit plus fort que Beaublanc

Le public dijonnais a été gâté. 15 matches en saison régulière, 15 victoires. Victoire encore en quart de finale face au Mans. En fait, Dijon n’a perdu que 3 rencontres dans sa salle, en coupe d’Europe. Pour le reste, c’est un sans faute. Et à chaque fois ou presque, les spectateurs ont pesé sur la fin de rencontre, transformant le palais des sports en un chaudron magique, où même les situations les plus désespérées ont été renversées. Demandez à Nanterre, à Orléans, à Nancy, au Mans, et à Limoges. Tous ont perdu de peu à Dijon, dans un bon gros vacarme. Cette fois, la JDA aura besoin de la chaleur du public sans attendre le money time. Les tribunes devront gronder dès les premières minutes. Pour mettre les joueurs de Dijon en transe, et ceux de Limoges dans le doute. Beaublanc a la réputation d’être la salle la plus chaude de France. Aux Dijonnais de relever le défi dans ce domaine-là aussi.

4. Mykal Riley reste sur son nuage

Il est dans une forme diabolique. Mykal Riley est le leader offensif incontestable de la JDA depuis le début des playoffs. Sur les 4 premiers matches disputés, il tourne à une moyenne ahurissante de 25,8 points marqués à 61% de réussite aux tirs (dont 52% à 3pts, 13/25 !). Ajoutez à cela près de 9 rebonds captés, ça vous donne un joueur en feu, incontrôlable, capable de dynamiter n’importe quelle défense. Pour gagner encore, Dijon doit espérer que Mykal Riley reste à ce niveau. Il en est capable, mais on sait aussi que l’adresse peut chuter. Que la fatigue peut compliquer sa tâche. Que la défense de Limoges, avec des prises à deux quasi-systématiques, peut finir par user. Riley a permis à Dijon de franchir le cap des quarts de finale pour la première fois de son histoire. Et le club ne pourra faire mieux que s’il reste sur son nuage encore un peu…

5. Elle se sort de la zone press !

Mené au score dans les deux premiers matches, Limoges a réussi a revenir avec une arme fatale : la défense zone press. Une défense tout terrain, qui a provoqué un four de ballons perdus et permis aux Limougeauds de multiplier les contre-attaques et les paniers faciles. Pour atteindre la finale, la JDA devra se sortir du piège. Jean-Louis Borg a du refaire du tableau noir, et des séances vidéo pour caler tout ça. Les meneurs de jeu devront faire preuve de plus de sang froid pour contourner l’obstacle sur les montées de balle. Et sur attaque placée, les Dijonnais devront servir leurs intérieurs dessous, et ne pas s’entêter à 3 points. Bref, de belles paroles, mais dans la fournaise d’un match serré, c’est plus compliqué de passer à l’acte.

Voilà, tout est dit, la feuille de route est sur la table. Il suffit de prendre tous ces ingrédients, d’y ajouter une pincée de folie, de faire bouillir 80 minutes dans une salle remplie à ras bord, et de déguster l’événement avec plaisir.

Ah oui, on oubliait : si la JDA Dijon atteint la finale, elle se qualifierait aussi pour l’Euroleague. Une grosse cerise sur le gâteau, non ?

Calendrier de la demi-finale :

Lundi 19 mai, match 1 : Limoges 70-71 Dijon

Mercredi 21 mai, match 2 : Limoges 71-63 Dijon

Vendredi 23 mai, match 3 : Dijon / Limoges (20h50)

Dimanche 25 mai, match 4 : Dijon / Limoges (20h50)

Mardi 27 mai, match 5 éventuel : Limoges / Dijon