22 Fév

Un catamaran laboratoire « low-tech » va quitter Concarneau pour son tour du monde

Camille Duband, en charge du projet pédagogique de l'expédition / AFP / FRED TANNEAU

Camille Duband, en charge du projet pédagogique de l’expédition / AFP / FRED TANNEAU

Corentin de Chatelperron et son catamaran Golf of Bengal va reprendre la mer pour aller à la découverte des solutions « low-tech », objets issus du système D, économes et non polluants.

Corentin de Chatelperron, jeune ingénieur breton, a construit Golf of Bengal au Bengladesh, avec des matériaux 100% composites de fibre naturelle, un alliage de jute et de résine.

Equipé d’un réchaud à économie de bois, d’un dessalinisateur solaire et d’une éolienne construite en matériaux de récupération, le Nomade des Mers se veut un catamaran-laboratoire « low-tech »

« On s’est rendu compte qu’il y avait plein d’innovations un peu partout dans le monde qui permettent de répondre à des besoins de base » explique Corentin, « en revanche il n’existe pas de vecteur de diffusion de ces savoir-faire techniques, ce qui veut dire que quand quelqu’un invente quelque part dans le monde un système comme ça, il y aura peut-être des millions de personnes qui en auront besoin mais qui n’en entendront jamais parler »

L’ingénieur est également à l’origine de la plateforme de recherche collaborative Low-tech Lab (lowtechlab.org) qui propose 50 défis d’autonomie à résoudre. Une fois réalisés et testés les objets issus de ces défis sont partagés via des tutoriels vidéos en libre accès.

Olivier Guy, professeur de technologie au collège Jean Gremillon de Saint-Clair-sur-Elle (Manche), a relevé l’un de ces défis avec ses élèves: animer via un pédalier différents outils fonctionnant à l’origine avec de l’électricité.

Entièrement construit à partir d’objets de récupération, le système, embarqué à bord du catamaran, permet de faire fonctionner une perceuse, une meule, un générateur de courant – fabriqué à partir d’un moteur de lève-vitre de voiture – et même une machine à coudre.

Outre ce pédalier, le courant à bord du Nomade des Mers sera obtenu via deux éoliennes, une hydrolienne et des panneaux solaires. Quatre poules, des plantes cultivées en hydroponie -dans une solution d’eau et de nutriments -, des cultures de spiruline, une algue riche en protéine et vitamines, des bottes de foin pour décomposer le papier via des champignons comestible ou des vers de farine, pour leurs larves riches en protéines également, devraient permettre à l’équipage de se nourrir de manière aussi autonome que possible.

L’expédition, prévue pour durer trois ans, fera une première escale au Maroc, puis rejoindra le Sénégal. Direction ensuite le Cap vert, puis le Brésil.

Le Nomade des Mers lèvera l’encre mercredi, si la météo le permet, avec à sa barre, et jusqu’au Maroc, le navigateur Roland Jourdain, dont le fonds de dotation Explore soutient le projet.