Son petit nom, c’est D10. Ses mensurations: 10 mètres de diamètres pour l’hélice. 7 mètres de haut. L’hydrolienne de la société Sabella rejoint son environnement: le puissant courant du Fromveur. Ses premiers kilowatts livrés seront une première nationale.
C’est l’équivalent d’un immeuble de 5 étages que l’on immerge au large d’Ouessant, sur le passage de l’un des courants les plus forts d’Europe, celui du Fromveur. Hier redouté des marins, il est aujourd’hui un espoir pour l’avenir des énergies marines. Cette hydrolienne D10 de 400 tonnes est un prototype industriel, de fabrication 100% française, assemblé sur le port de Brest.
Elle sera la première hydrolienne à être raccordée au réseau, l’aboutissement d’un projet imaginé il y a 15 ans par le Quimpérois Jean-François Daviau. La D10, qui a été grutée ce dimanche sur un navire spécialisée dans le transport de charges lourdes, a rejoint la pleine mer ce jeudi.
A 55 mètres de fond, elle produira immédiatement de l’électricité. Mais il faudra attendre fin juillet pour son raccordement au réseau, bien que le câble la reliant à l’île d’Ouessant ait déjà été installé.
La machine, d’une puissance d’un mégawatt, fournira 15% des besoins de l’île et de ses 800 habitants. Sabella prévoit à l’horizon 2019 l’immersion, toujours dans le Fromveur, de deux ou trois autres machines, plus puissantes et d’un diamètre de 15 mètres (D15), dans le cadre d’une ferme pilote destinée à couvrir entre 50 et 70% des besoins en électricité des Ouessantins.
Le coût du projet, soutenu par la région Bretagne et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), avoisine les 13 millions d’euros. « C’est à peu près 10 fois moins que nos concurrents, souligne Jean-François Daviau, pour qui l’hydrolienne D10 « ce n’est pas un aboutissement, l’aboutissement c’est quand Sabella vendra ses machines en France ou à l’international et qu’elle vivra de son exploitation« .