Le maire de Grenoble élu l’an dernier était l’invité de La Voix est Libre ce samedi matin sur France 3 Alpes
L’occasion de faire un bilan de l’an 1 du « Piollisme »…
L’essentiel des propos d’Eric Piolle résumé en quelques phrases
L’élection surprise
« Nous étions prêts : nous avions l’équipe et le projet. Nous avions même repéré celui qui serait notre prochain Directeur Général des Services.
En revanche nous nous étions préparés pour les 25 premiers de la liste puisque nous pensions mener une majorité avec le PS. Entre le 26ème et le 42ème de liste, nos candidats n’étaient pas prêts à être élus, et à s’investir dans la gestion d’une ville ! Pour certains comme Maud Tavel, dernière de liste, ce n’était pas dans le tempo personnel, familial ! Aujourd’hui elle a une des plus grosses délégations, elle est adjointe au personnel et à l’administration générale !… »
Les actes fondateurs
« D’abord nous avons diminué les indemnités des élus. On a divisé par deux le budget communication de la ville. Les dépenses de fonctionnement sont en baisse, contrairement à ce qu’avaient fait nos prédécesseurs.
Mais l’Acte fondateur de l’équipe, c’est la radicalité de l’action. La radicalité c’est aller à la racine des problèmes. De les aborder avec pragmatisme, sans idéologie. On déborde les étiquettes politiques, comme par exemple sur la suppression des panneaux publicitaires. »
La politique menée
« Nous menons une politique cohérente, durable, basée sur l’éducation et la démocratie locale,
pour une ville émancipatrice.
L’écologie politique c’est d’abord une dynamique citoyenne.
On a planté plus d’arbres qu’on en a enlevé alors que depuis 15 ans le volume d’arbres diminuait, c’est une action positive pour la respiration dans la 3eme ville la plus dense de France.
Le poids de l’insécurité : il est réel, mais la politique de lutte contre l’insécurité relève de l’Etat, mais il faut conserver les actions de la mairie pour la tranquillité, les actions autour de l’éducation, les projets avec la culture pour améliorer le cadre de vie.
Au centre-ville il faut poursuivre le travail mené avec les commerçants qui ont été gênés pendant longtemps par les trop nombreux travaux menés en même temps. »
La méthode
« Nos opposants (droite et PS) disent que la majorité serait de bric et de broc, mais en réalité elle est cohérente. Il y a une réelle osmose qui permet de dépasser les postures.
Grenoble est la seule grande ville où les 42 élus de la majorité sont dans un seul groupe. Sous le mandat de Michel Destot, il y avait 6 groupes qui venaient négocier directement les projets avec le maire.
Nous partons en séminaire de deux jours régulièrement, comme la dernière fois dans le Vercors, pour nous retrouver, réfléchir, pour donner du fond, de la respiration à l’équipe. »
Le rôle des citoyens
« Les conseils de citoyens auront le pouvoir de se saisir des sujets, avec 2500 signatures ils ont un pouvoir d’interpellation au conseil municipal avec la possibilité de poser une question d’actualité. Avec 8000 signatures, ils pourront obtenir une votation citoyenne pour une prise de position collective.
Nous ferons vivre la concertation, même si la défiance des années passées ne s’arrête pas comme ca. »
L’écologie contre l’économie ?
« Ne cultivons pas le discours du PS selon lequel on a freiné plein de projets liés au BTP ! Un seul projet a été arrété.
Nos territoires ont des besoins, d’école, de réhabilitation, de trains, de transports en commun…Mais on a récupéré une ville très endettée, 50 % de plus que la moyenne de l’endettement des villes.
On est au taquet, à la limite des normes légales pour l’endettement. Notre priorité c’est de se désendetter pour investir.
Le conseil départemental (qui a lancé un plan de relance de 100 millions d’euros), a des capacités d’investissement. C’est super ! Qu’on y travaille ensemble sur des projets concrets comme le Rondeau. Faisons sauter le goulot d’étranglement avec le soutien de la Metro, travaillons sur les projets sur lesquels on est d’accord » (à l’adresse de Julien Polat, vice-président UMP du Conseil Départemental de l’Isère)
Qui suis-je ?
« Je suis humaniste et bienveillant, mais je suis aussi un négociateur, je sais trouver les consensus mais j’aime les débats
Je ne me transforme pas parce que je suis maire de Grenoble : je roulais à vélo avant, je reste à vélo.
J’assume la médiatisation et ce qui est intéressant c’est que l’équipe émerge à son tour.
Cette médiatisation a permis de changer l’image de la ville. Grenoble avait l’image d’une ville « high tech » où tout le monde se promenait en polaire « quechua », avec des problèmes de sécurité. Grenoble c’était les « nano » ou l’insécurité ! Désormais on donne une image qui correspond mieux à la ville de Grenoble, celle des innovations sociales. »
Un destin national ?
« Un destin national ? Ben je n’avais déjà pas de destin politique, alors un destin national… On m’a sollicité pour mener la bataille.
Ici à Grenoble on développe l’image d’une écologie ouverte, citoyenne, de gauche, avec des projets concrets et ça sert la politique nationale.
Je ne suis pas engagé dans les débats nationaux d’Europe Ecologie Les Verts. »
Les élections régionales
« Pour les régionales il faut un projet mais pas un cartel politique. Les électeurs s’en moquent des attelages politiques, ca ne marche plus. Il faut présenter un réel projet. »
En off…
Eric Piolle assure travailler 90 heures par semaine et tente de se ménager 2/3 jours de repos pendant les vacances…