01 Juin

Elections régionales en Bourgogne et Franche-Comté : le chemin de Marie-Guite Dufay

crédit photo Région Franche-Comté David Cesbron

crédit photo Région Franche-Comté David Cesbron

Après 12 ans à la tête de la région Bourgogne, François Patriat a annoncé ce lundi matin qu’il ne serait pas candidat aux prochaines élections régionales. L’horizon se dégage pour la présidente de la région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. Une actrice centrale de la chronique de la fusion annoncée des régions Bourgogne et Franche-Comté se rapproche du premier rôle politique. Comment en est-elle arrivée là  ?  

 

Marie-Guite Dufay, tête de liste : c’était pas gagné, mais c’est quasiment fait

Il n’y avait aucune évidence à voir Marie-Guite Dufay emmener la liste socialiste aux prochaines élections régionales. Ce n’est d’ailleurs pas complètement fait, elle n’a pas été officiellement désignée par son parti.

Mais ses rivaux socialistes désertent peu à peu le terrain. La « petite franc-comtoise », comme elle se décrit parfois elle même, ne faisait pas forcément rêver les hiérarques du Parti Socialiste. Ces derniers mois, la candidature d’Emmanuel Macron avait été évoquée. Avant qu’il ne la démente lui même. La présidente de la région Franche-Comté pouvait, également, redouter le retour de François Rebsamen, l’ancien maire de Dijon et actuel ministre du travail. Elle n’était pas, non plus, à l’abri d’une candidature de son collègue président de Bourgogne, François Patriat qui vient de lui laisser la place. C’est bien pour couper l’herbe sous le pied de ses concurrents, parfois plus charismatiques, que Marie-Guite Dufay a annoncé très tôt son intention d’être candidate.

La présidente des dossiers

La réforme territoriale, voulue par François Hollande et Manuel Valls, poursuit ce lundi devant le Sénat son chemin chaotique : quel avenir pour les départements ? Quelles compétences pour les régions ? Quelle capitale pour les futures grandes régions ? Quelle réforme de l’Etat ? Beaucoup de questions et des réponses qui ont bien changé ces derniers mois, parfois au grand désespoir des principaux protagonistes de la fusion des régions. Dans ce contexte, l’avance prise par les régions Bourgogne et Franche-Comté est aujourd’hui un atout. Force est de constater que Marie-Guite Dufay est « entrée dans le dur » ces derniers mois, quitte à renforcer son image de femme de dossier, un rien technique…mais bosseuse. La Franc-Comtoise avait un autre atout : c’est la seule femme présidente de région.

De son coté, après 12 ans passés à la tête de la région Bourgogne, François Patriat a décidé de « prendre de la hauteur ». Réélu sénateur, il veut « préparer l’avenir », et entend défendre la grande région Bourgogne Franche-Comté au Sénat.

La concurrence

Marie-Guite Dufay connait déjà un certain nombre de ses concurrents pour les élections régionales de décembre. Le Front National sera emmené par la député européenne du Doubs, Sophie Montel.  Europe-Ecologie-Les Verts a choisi la bisontine Cécile Prudhomme. Christophe Grudler, conseiller général du Territoire de Belfort, dirigera la liste du MODEM. Debout la France, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan, a investi le Chalonnais Maxime Thiébaut. Pour les Républicains, l’ancien maire de Vesoul,  Alain Joyandet mène une campagne très active depuis plusieurs mois. Il doit faire face à l’UDI François Sauvadet qui entend bien mener une liste d’union de la droite. A un peu plus de six mois des élections, les Francs-Comtois sont donc bien plus nombreux sur les rangs que les Bourguignons. Anecdotique ? Pas forcément,  un « ex-potentiel-candidat » a l’habitude de dire que les Bourguignons voteront pour une étiquette politique…quand les Francs-Comtois voteront Franc-Comtois.

Revoir la conférence de presse de François Patriat