Les préfets de Bourgogne et de Franche-Comté viennent de rendre leur rapport sur la réorganisation des administrations des deux régions. La question de la capitale, Besançon ou Dijon, y apparaît centrale…et la réponse très mesurée.
« La répartition des services entre les anciennes capitales régionales sera scrutée par tous les acteurs et constitue un élément clé de la réussite de la réforme » écrivent Stéphane Fratacci, préfet de Franche-Comté , et Eric Delzant, préfet de Bourgogne. C’est même pour eux une certitude. Ils connaissent particulièrement bien l’épineuse question de la capitale régionale…ou plutôt du chef-lieu puisqu’ils en sont les patrons actuels ! Mais aux termes de la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté, il n’en restera plus qu’un. Et, pour l’instant, tout indique qu’il sera installé à Dijon.
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Il ne peut y avoir qu’un seul chef-lieu de région…et il ne faut pas en changer
Les deux préfets écartent l’idée de laisser les choses en l’état, et de maintenir deux sites aux rôles identiques. Mais le calendrier n’est pas simple à tenir. La future majorité du Conseil Régional pourrait, elle, décider de conserver… deux sièges. Un choix qui interviendrait en 2016, alors « qu’il nous semble difficile que l’Etat ne se positionne pas dès la fin 2015 pour définir son modèle d’organisation ». Les préfets insistent donc : « le chef-lieu arrêté à la mi 2015 devra être le chef-lieu définitif de la Préfecture de région, sauf à prendre un risque de déstabilisation pour les services, anxiogènes pour les agents. » Le rapport estime que 1700 personnes sont concernées par cette réorganisation, qui ne sera « de toute façon pas opérationnelle dès le 1er janvier 2016″.
Il faut imaginer des fonctionnements différents selon les services
Le rapport cite deux directions qui devraient pouvoir envisager une organisation mono-site. Il pourrait ne plus y avoir qu‘une seule DRAC (affaires culturelles) ou DRJSCS (jeunesse, sports et cohésion sociale).
Par contre pour d’autres, on peut très bien envisager de maintenir deux sites en les spécialisant. C’est d’ailleurs déjà le cas en Bourgogne et en Franche-Comté. La DREAL (environnement, aménagement et logement) franc-comtoise intervient en Bourgogne pour les questions de risque hydraulique et d’inondation. La DRAAF (agriculture, alimentation, foret) de Bourgogne est à disposition du préfet de Besançon lorsqu’il s’agit de dossier viticoles.
Respecter l’équilibre entre Dijon et Besançon
On sait le sujet délicat, et le maire de Besançon très attentif à la question depuis le début du processus. Il l’expliquait encore récemment devant les caméras de France 3 Franche-Comté. Les préfets insistent donc : « il faut viser une répartition équitable entre les deux villes », notamment en ce qui concerne les rectorats et l’agence Régionale de la Santé : pas question de tout mettre au même endroit.
Ce qui est possible en Bourgogne et en Franche-Comté ne l’est pas ailleurs.
La préfiguration dessinée par les préfets de Bourgogne et de Franche-Comté ne vaut pas pour les autres régions. C’est l’un des points saillants du rapport. D’abord parce que les régions sont comparables, ce qui n’est pas le cas, par exemple, dans le Grand-Est. Mais aussi parce que nos deux capitales ne sont pas très éloignées : une heure de train, ou de voiture (une vision plus réaliste que celle de certains élus !). Et qu’ils ont rencontré volontarisme et engagement du coté de leurs directeurs d’administrations. Mais ils ne veulent pas trancher pour Dijon ou Besançon, c’est même la seule phrase écrite en gras et en italique : « nous n’avions pas reçu mission de proposer à ce stade un choix de la ville chef-lieu de région ». Prudents, ils se gardent bien de faire le travail du gouvernement…et donc des politiques.