06 Avr

Français de l’étranger : le débat par webcam

MAJ : le podcast du débat est maintenant disponible

Bien sûr la technologie a ses limites. Organiser un débat par webcam ne permet pas forcément de réunir l’ensemble des formations politiques (1). Mais après tout, les règles du CSA ne s’appliquent pas sur la toile pour les « pure players » et mieux vaut proposer un débat incomplet que pas de débat du tout..  Le site expatunited s’est fait une spécialité de ces rendez-vous interactifs proposés aux Français de l’étranger. Pour son deuxième rendez-vous politique, le site avait réuni ce jeudi deux sénateurs élus des Français de l’étranger, Christophe Frassa, (UMP) et Jean-Yves Leconte (PS) à Paris et, depuis Los Angeles, Franck Barrat, candidat Modem dans la circonscription d’Amérique du Nord. A la baguette, il sait tenir ses troupes, Christian Roudaut, journaliste politique.. éclairé (12 ans de correspondance en Grande Bretagne!). Et en interaction, 448 internautes.

Il serait un peu vain d’essayer de résumer ici un débat de 2 heures  disponible en pod cast Mais on peut faire deux types de remarques. Sur le fond et sur la forme.

Marge d’erreur ?

Sur le fond, au delà des thématiques spécifiques (fiscalité, scolarité, protection sociale), une question mérite qu’on s’y arrête : l’influence supposée du million d’électeurs inscrits à l’étranger (l’équivalent du 5ème département métropolitain). Même pris avec des pincettes par les « débatteurs », le tout premier sondage Opinion Way qui donne une courte tête d’avance à Nicolas Sakozy (51/49, voir billet précédent) semble confirmer le rééquilibrage d’un électorat longtemps réputé de droite. Pas de quoi imaginer un reversement de la tendance nationale. Sauf.., sauf qu’il est très probable selon Christophe Frassa que les sondages nationaux n’intègrent pas les Français de l’étranger dans leurs échantillons. De quoi agrandir un peu la marge d’erreur…On comprend mieux le forcing de Nicolas Sarkozy envers ceux dont il espérait favoriser…le retour en 2007.

Et puis cette confirmation que l’expatriation favorise l’ouverture d’esprit. Sur les questions de société (binationalité, homosexualité, …), il semble plus facile de mettre en contradiction les élus avec leur propre parti qu’entre eux… Même si toutes les sensibilités n’étaient pas représentées.

Un débat 100% « made in France »

Sur la forme, autre confirmation. Mêler deux niveaux de conversation, texte et vidéo, permet d’enrichir la discussion. Dans le « bistrot numérique, on peut suivre plusieurs conversations en même temps. On est loin aujourd’hui de la frustration des premières expériences d’interaction tentées en leur temps par l’Express et Europe 1. Sur le net, les parallèles peuvent aussi se croiser. Les aller et retour des « débatteurs » entre les deux fils de discussion ont ainsi créé plus de valeur que de confusion. La palme à Christophe Frassa sur ce coup. Les télés connectées profiteront de cet apprentissage..

Florence Trouillot, cheville ouvrière d'Expat United, en pleine modération

A noter que les deux partenaires du débat, expatunited et opinews (créateur de la plate forme vidéo live),   sont bien deux start up françaises, derrière des marques mondialisées. Elles viennent toutes les deux de fêter leur premier anniversaire. Assez confortablement pour la plate forme qui a réussi sa première levée de fonds en janvier . Expat United qui parie sur la recherche de personnes et les loisirs et surtout sur un réseau d’entraide uniquement francophone, réunit aujourd’hui 5000 membres dans 135 pays.

France Télévisions au rendez-vous

Lors des soirées résultats des deux tours de la présidentielle, France Télévisions donnera également la parole aux expatriés. Nous avons l’expérience de ces débats toujours passionnants. Nous vous avons déjà invité à débattre à plusieurs reprises depuis 2007.  Si vous souhaitez participer à ces soirées, vous pouvez vous inscrire dès maintenant auprès du coordinateur éditorial de ces rendez-vous, à savoir dominique.langard@francetv.fr .

(1) Voir ce billet de la rédaction du petitjoutnal.com sur la difficulté d’organiser un débat et le peu d’empressement du Secrétariat d’État à se saisir du problème