14 Déc

Etudiants étrangers : Alain Marsaud veut corriger Claude Guéant

Il y met les formes Alain Marsaud quand il écrit à Claude Guéant : « votre administration doit prendre en compte la situation du marché du travail où nombre de nos compatriotes sont à la recherche d’une activité professionnelle (…) cependant.. », cependant, ce sont bien les effets délétères de la circulaire du 31 mai sur les étudiants étrangers qui justifient  l’intervention de l’ancien juge anti terroriste auprès de l’actuel ministre de l’Intérieur.

On l’a déjà noté ici dans un billet précédent  « Ce texte qui tend à limiter la possibilité pour les étudiants étrangers de rester travailler en France, fait des vagues un peu partout dans le monde« .

Or il se trouve qu’Alain Marsaud est devenu un véritable globe trotteur depuis qu’il convoite la 10 ème circonscription des Français de l’étranger. Pensez donc, 48 pays y sont inclus ! Il était donc inévitable que ces vagues de réprobation viennent lécher les bottes de 7 lieues du candidat :

« J’ai fait l’objet de différentes demandes d’intervention concernant des étudiants issus du Moyen-Orient ou de l’Afrique de l’Ouest, écrit Alain Marsaud, Aux vues de leur situation personnelle il est apparu qu’un examen personnalisé aurait été de nature à valoriser tout l’intérêt qu’il pouvait y avoir pour notre pays à accepter la requête de ces personnes. »

Intérêt bien compris de chaque côté, Alain Marsaud et Claude Guéant se retrouvent donc  en porte à faux..électoral. Momentanément. Mais au delà de l’anecdote, il n’est pas inintéressant de constater cet effet secondaire de la création des législatives de l’étranger… qui obligeront dorénavant les politiques, quels qu’ils soient, à prendre un peu plus en considération les conséquences extérieures de leur calculs intérieurs.


01 Déc

Etudiants étrangers : l’image de la France abimée ?

L’intervention de François Fillon dans le dossier des étudiants étrangers en fin de semaine dernière aura permis de calmer l’indignation des présidents d’université et de grandes écoles. Mais l’exercice d’équilibriste du Premier ministre est sans doute venu trop tard pour compenser les effets d’images désastreux de la polémique au niveau international .

Très en pointe sur ce dossier (relire l’édito dans le billet précédent du 18 nov), Le Monde est revenu à la charge hier avec un article nourri de nombreux témoignages d’indignation  recueillis à travers le monde.

« Ce texte qui date du 31 mai et tend à limiter la possibilité pour les étudiants étrangers de rester travailler en France, fait des vagues un peu partout dans le monde; « Oui, du mal a été fait », assure Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles (CGE). « Cette affaire a fait énormément de bruit en Inde, au Brésil, en Chine, au Maroc.. » Lire la suite

On pourrait citer de nombreux autres exemples de réactions et de commentaires indignés tout au long de cette polémique. En voici deux parmi d’autres : celui du site marocain TelQuel online, dénonçant en octobre un véritable scandale et puis ce portrait d’une étudiante palestinienne en architecture passée en quelques mois d’une promesse d’embauche au statut de sans papier, portrait publié le 17 novembre sur myeurop.info. A noter sur le même site, un papier d’archives intéressant qui pointe, le 15 avril dernier, la volonté de David Cameron, le Premier ministre anglais, de réduire le nombre d’étudiants étrangers non européens de 25 %.

Et il y a sans doute d’autres exemples de législation contraignantes dans le monde. Si vous en connaissez ou si vous avez été témoins ou lecteurs d’une réaction à la polémique française dans le pays où vous résidez, n’hésitez pas à enrichir le débat.  Un commentaire, un lien, un billet adressé à pascal.menigoz@francetv.fr ou pourquoi pas une vidéo sur le compte Dailymotion associé. Par définition, ce blog est un carrefour et une place publique, vos contributions nous intéressent. PM

18 Nov

Etudiants étrangers : mobilisation et indignation croissantes

Lutter contre l’immigration professionnelle en limitant les possibilités pour les diplômés étrangers de poursuivre leur carrière en France. C’était l’objectif affiché par  Claude Guéant quand il a signé une circulaire le 31 mai dernier.  Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Plusieurs centaines de diplômés étrangers se sont vus refuser depuis le renouvellement de leur titre de séjour.

Six mois plus tard, la situation est en passe de se retourner. La mobilisation grandit autour du collectif de défense des étudiants. L’incompréhension, l’indignation voire la consternation sont de plus en plus partagées. En témoigne, le ton très dur de l’éditorial du Monde du 17 novembre qui cloue au pilori le choix politique du Ministre de l’Intérieur sous le titre « étudiants étrangers, la faute de la France ». Depuis, les échos de la polémique se sont fait entendre à l’intérieur de la majorité présidentielle, au point d’envisager des assouplissements