12 Jan

Battling Siki : quand un peu d’histoire du Sénégal passe par la boxe

Les 15 et 16 janvier 2015, 20h30
Pavillon Noir, Aix-en-Provence
Durée 1h

Alioune Diagne, danseur, chorégraphe natif de Saint-Louis au Sénégal, danse sur les traces d’un champion oublié. Avec pour seul accessoire, une paire de gants de boxe.Un dialogue entre la danse et la boxe, entre hier et aujourd’hui, entre Siki et Alioune, deux concitoyens du même âge, à un siècle d’intervalle. Un spectacle sur le combat et la bataille : contre qui, pour quoi, à quel prix ? Un spectacle sur le désir d’être considéré comme un être humain.

Un grand boxeur doit avoir du rythme et de l’âme, il doit savoir danser comme Fred Astaire.

Mohammed Ali

Paris 1922 : le stade vélodrome est rempli de monde pour le grand combat de boxe entre le champion Georges Carpentier et l’outsider sénégalais Battling Siki. Après six rounds pleins de suspens, Siki remporte le titre de champion du monde. Il est le premier africain à remporter ce titre et sa victoire est célébrée à Rotterdam où il vit par une procession en calèche à travers la ville et surtout une rencontre avec la reine Wilhelmine. Après son succès, il déménage à New-York. Quelques mois plus tard, il est tué de sept balles dans le dos, dans le quartier de Hells Kitchen. Il n’a que 28 ans.

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L’histoire mouvementée de Siki a inspiré quelques travaux d’artistes ou d’écrivains occidentaux mais jamais un artiste sénégalais ne s’y était attelé. Lorsqu’il était jeune, Alioune Diagne pensait que Siki était une marque de bière tant on en buvait au Siki-bar de Saint-Louis. Plus tard, après avoir compris que Siki, en plus d’être originaire de la même ville que lui, était une figure de la boxe, il est allé de surprise en surprise, à la lecture d’une biographie dénichée au hasard de ses pérégrinations. Il avait découvert là un « matériau » extraordinaire : le héros méconnu, exemple de l’émancipation et du combat pour la défense de son droit à l’existence. Et l’on se demande, en effet, pourquoi ce héros singulier n’a pas eu la notoriété qu’il méritait ?

« Une telle figure aurait pu servir d’exemple à la génération actuelle » dit Alioune Diagne, « un exemple de la façon dont on peut se défendre soi-même, défendre son droit à l’existence… un exemple de la nécessité d’être patient mais aussi tenace et ambitieux et de celle de résister à la fatigue et à la solitude, qui viennent après les combats livrés dans la vie. Durant un court moment, en 2011-2012, ces façons d’être et ces valeurs de courage se sont exprimées au Sénégal, quand la jeunesse a afflué dans les rues, mobilisée contre  le président Wade. Les jeunes se sont alors réunis et mobilisés pour un idéal, et non pour de l’argent qu’ils auraient obtenu du directeur de campagne d’un candidat. Ce moment fut particulièrement spécial dans l’histoire du Sénégal..Mais que se passe-t-il après la tempête ? Que faire à présent ?

Un spectacle à voir au Pavillon Noir les 15 et 16 janvier 2015

 

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06 Fév

« Shake it out », une pièce dansée sur l’identité européenne

Au Pavillon Noir les 20 et 21 février 2014

Le projet

Le projet de Christian Ubl, chorégraphe d’origine autrichienne était de créer un corpus commun à cinq interprètes, entre poésie, utopie et expression artistique, un langage chorégraphique et plastique chargé d’empreintes personnelles et de marques folkloriques librement revisitées. En convoquant les origines et l’héritage immatériel de la danse il voulait oser un autre regard sur l’identité européenne.
Plateau nu, tapis blanc, forêt de drapeaux à valeur de signal ou de marque, lumières tranchantes, costumes décalés et espaces sonores abstraits sont quelques-uns des éléments fondateurs de cette pièce en trois mouvements pour quatre danseurs, un compositeur, un batteur.

 

La modernité c’est la tradition en action

En embrassant, tout en les revisitant, les traditions européennes (danse, habitudes, coutumes), Christian Ubl cherche si un langage unique peut en résulter, s’il est possible de cheminer vers une esthétique et une forme chorégraphique où l’abstraction fait resurgir une matière-corps partagée par cinq danseurs.

En tant qu’autrichien qui vit et travaille en France, ce chorégraphe est tiraillé entre son identité d’origine et celle d’adoption. Il ressent fortement leur enchevêtrement, deux identités clairement différenciables et présentes dans un seul corps. Cette dualité l’a amené à s’interroger sur l’existence d’une identité européenne et sur les valeurs, les critères et les codes au travers desquels on pourrait la définir.

Au cœur du dispositif : le drapeau comme objet et installation, détourné de sa valeur symbolique et protocolaire; le folklore qui charge les corps de substances originelles et chorégraphiques.

Une répétition publique est prévue le 18 février à 18:00. L’occasion peut-être de percer le mystère du travail de création en cours.

 

Le site du Pavillon Noir
Le site de Christian Ubl