En repartant de l’interview des cinq garçons de Feu ! Chatterton je me dis que j’ai oublié de leur poser la question qu’on leur pose tout le temps : Pourquoi Feu ! Chatterton ? Je suis donc obligé de chercher la réponse sur le net et je me rends compte que leur nom s’inspire d’un tableau du peintre britannique du XIXe siècle Henry Wallis, image que l’on trouve sur tout un tas d’articles écrits autour du groupe tant aimé des critiques en ce moment et, depuis un an, du public aussi. Feu! Chatterton, c’est donc le groupe qu’il ne fallait pas manquer cette semaine au Baraka à Clermont-Ferrand car il pourrait bien ne pas rejouer de sitôt dans une si petite salle. « C’est notre première tournée et on alterne entre des salles plus importantes, des théâtres et des clubs plus intimistes comme le Baraka et c’est d’ailleurs dans ces endroits-là avec des jauges un peu plus petites que l’on reçoit l’accueil le plus chaleureux » nous dit Clément, l’un des guitaristes du groupe. « Et on aime d’ailleurs discuter avec le public après les concerts, ajoute Frédéric, et on a plus l’occasion de le faire dans des petites salles comme celle-ci (…) Entrer en contact avec le public c’était l’enjeu de cette première tournée et on a réussi. » Première tournée qui touche bientôt à sa fin, les cinq jeunes hommes ont vécu une année plutôt réjouissante puisque leur premier EP est sorti et il a été très bien accueilli par la critique. Leur premier clip « La mort dans la Pinède » paru il y a trois ans n’a jamais été autant vu que cette dernière année, bref, les Feu! Chatterton sont dans le creux de la vague. Une Nouvelle Vague de groupes français qui ont choisi de s’exprimer dans la langue de Molière et plutôt dans ce qu’elle porte de poétique et littéraire. « C’est un concours de circonstance parce que avant même la formation de ce groupe, avec Sébastien et Clément, ça fait déjà une dizaine dizaine d’années qu’on fait des choses en français et (…) avec l’arrivée de Lescop, Aline, la Femme, granville etc, il y a eu un regain pour les choses en français donc on s’est dit, c’est cool, on peut-être intéressé les gens. »
Il faut bien le dire, le naufrage du Concordia vaut à Feu!Chatterton un triple A
Le premier EP du groupe s’ouvre sur le titre Côté Concorde qui s’inspire du naufrage du bateau le Concordia survenu le vendredi 13 janvier 2012. Arthur nous raconte la genèse de ce titre: « Un jour, Clément m’envoie une instrumentale avec des guitares assez arrangées qui produisent des sons comme de l’eau qui coule et la même semaine, survient un vendredi 13 ce naufrage, donc ça devient tout de suite une matière romanesque d’autant que le même jour en France, on perd le troisième A du triple A qui pour nous est assez abstrait, donc il y a d’un côté le naufrage d’un bateau qui est très concret , très volumineux et qui sombre et de l’autre, des lettres qui disparaissent, c’est un peu la même chose, une sorte de faste accidenté, qui s’arrête brusquement. »
Merci à Catherine et Noémie du Baraka pour l’accueil.