Le californien et petit génie du rock psyché Ty Segall et les porte drapeau du mouvement Lo-fi Sebadoh se sont succédé cette semaine à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand. Ceux qui ont assuré la première partie du premier ont réussi leur performance: les girondins de JC Satan ont joué un truc très fort tout fait de riffs, de cris, de refrains orgasmiques et entêtants et de césures violentes. Sur scène, cinq malins dont un guitariste absolument barré et une lead singer en transe nous font bien flipper, à l’image du clip d’un de leur titre Dragons réalisé par Xavier Magot.
Ty Segall, tout comme sur ma platine
Pendant le set de Ty Segall, Sylvain, disquaire clermontois, me fait remarquer la précision avec laquelle le band balance les titres « il n’y a presqu’aucune différence avec le disque » Plus tard, il me demande de fermer les yeux « on se croirait dans un club de San Francisco. » La Coopé s’est un peu transformé en un club de la côte ouest dès le début du concert avec Jimmy, le shérif de la troupe. C’est lui qui est chargé de présenter le groupe dans un accent américain à couper au couteau, torse nu sous un gilet à franges. Au Clavier, deux doigts lui suffisent pour assurer la ligne directrice du premier morceau du concert Manipulator. Une grosse partie de cet album assure d’ailleurs la setlist de ce live qui valait quand même bien le détour.
Sebadoh, trois types sortis de Délivrance
Si la veille, JC Satan avait tenté de nous faire peur, la palme revient quand même aux trois sauvages de Sebadoh. Impossible de voir Lou Barlow dont la pilosité est sans doute ce qui s’est le plus développé chez le garçon ces derniers temps. On aperçoit quand même son sourire quand Jason Loewenstein s’échine en ricanant à vouloir faire baisser le volume de sa basse par l’ingé son. Quant au batteur, l’expression « taper comme un sourd » prend tout son sens quand on le regarde faire… Bref, problèmes techniques passés, les trois grunge des nineties balancent une grosse partie de leur discographie et réserve la dernière partie du concert aux morceaux du dernier opus Defend Yourself. Dans la salle, quelques fans de la première heure et d’autres qui restent un peu pantois, il faut bien le dire. Parfois, on se laisse emporter, d’autres fois un peu moins. Personnellement, tout ça m’a semblé un peu long.