Monrovia, Liberia, 23 juillet 2003. Cri de guerre. Ce soldat des forces pro-gouvernementales vient de tirer une roquette sur les forces rebelles près d’un pont stratégique de la ligne de front. Malgré l’appel au cessez-le-feu des dirigeants du groupe rebelle LURD, les affrontements ont persisté dans la capitale. © Chris Hondros / Getty Images
Couvrir une guerre, travailler au cœur d’un conflit et affronter le danger. Les aînés l’ont vécu. De jeunes photographes y aspirent. Au risque d’en oublier l’essentiel. La préparation, l’humilité et la maîtrise des techniques de la photo, tout simplement.
Au premier plan, le brassard et la carte de presse accompagnent deux Nikon. À côté, des stylos, un carnet de notes, une lampe de poche Maglite et une brosse à dents. Le tout déborde d’un Domke marron qui semble accuser le poids des ans. Jusqu’ici, l’image illustre (presque trop) bien la panoplie du parfait photoreporter. Au fond, placé derrière un magnétophone, un objet incliné sur une chaise interpelle : une kalachnikov. Elle éclipserait presque l’idée de reportage pour laisser place à la guerre. Au combat.
Patrick Chauvel, puisque cette photo lui appartient, a couvert des dizaines de conflits. Ses aventures ont construit sa légende. Celle dont rêvent aujourd’hui de jeunes photographes. Au risque de tomber dans la caricature.
« Moi, ce que je veux, c’est trouver la petite histoire dans la grande. » Le discours est rôdé et les mots répétés à l’envi. La vingtaine à peine passée, ce photographe a déjà suivi deux guerres. Il a même commencé par ça. « Je voulais faire un reportage sur un conflit », lance-t-il, plein d’aplomb. Continuer la lecture →