Après la mort de plus de 1 300 ruches à l’hiver 2014, le Collectif citoyen pour l’environnement expose au Off du festival Visa pour l’Image pour sensibiliser l’opinion à la disparition de milliers d’abeilles.
Dans la vie, elles sont cartographe et chargée de communication. Laurence Mondon et Florence Bonnet, du Collectif Citoyen pour l’Environnement, soutiennent les apiculteurs sinistrés des Pyrénées-Orientales : l’hiver dernier, dix-huit d’entre eux ont perdu une grande partie de leurs abeilles. En cause, une intoxication aux pesticides, massivement utilisés dans l’agriculture.
Exposés dans d’anciens cadres de ruches désertées, la vingtaine de clichés montrent les dégâts des pesticides sur la biodiversité et plus précisément l’histoire de la catastrophe à laquelle les apiculteurs du département s’attendaient. « En 2009 déjà, nous avions connu un hiver très meurtrier. En automne 2013, le comportement anormal de nos abeilles (tremblements, désorientation, manque de vitalité) ne présageait rien de bon », explique Jean Adestro, président du groupement de défense sanitaire apicole.
La catastrophe fut à la hauteur de leur crainte : sur 3 600 ruches que compte le département, plus de 1 300 se seraient éteintes cet hiver (soit 48 millions d’abeilles mortes). La situation est toute aussi alarmante dans l’Ariège, l’Aude ou l’Ardèche. « Nous ne connaissons que trop bien désormais le silence pesant de certains ruchers désertés », se désole Jean Adestro.
Comme des enquêteurs
Quand les premières abeilles tombent début 2014, les apiculteurs et leurs soutiens prennent des photos, pour se souvenir, constituer des preuves… Et fixer aussi une réalité difficile à vivre. Ils multiplient depuis plusieurs mois, avec d’autres organisations, les manifestations et conférences pour sensibiliser le public à leur cause. En mars, ils vivent une première victoire quand des chercheurs du CNRS de Lyon confirment l’intoxication aux pesticides. À ce jour, aucune mesure n’a encore été prise pour enrayer l’hécatombe.
Vernissage de l’exposition vendredi 18h30 au Loft Café, 2 rue Fontfroide à Perpignan.
Amélie SOLEILLE