10 Avr

Revoir l’émission « Ma région, ça me regarde » : Pollutions au long cours

Si vous n’avez pas eu le temps de regarder notre émission du samedi 7 avril sur france 3 Franche-Comté, voici deux liens ( première partie et seconde partie ) pour la regarder car cette émission est en deux parties.
Mon confrère Jérémy Chevreuil avait invité Nicolas Germain, pêcheur, blogueur et auteur d’un DVD sur les mauvaises états de santé des rivières de la région. A ses côtés, Jean-François Robert, président du comité des sages et Daniel Prieur, président de la chambre agriculture du Doubs.

« Information, formation et pourquoi pas répression » c’est le triptyque souhaité par le président du comité des sages même si il reconnaît qu’il n’y a pas assez de personnel pour verbaliser. Le plus surprenant pour ce comité des sages est sans doute la découverte des actions des uns et des autres. Visiblement l’information n’ a pas forcément circulé entre tous les acteurs qui agissent sur le bassin versant de la Loue. Car des actions sont bien entreprises, de l’argent engagé mais les pêcheurs ne voient pas la qualité de la rivière s’améliorer.

12 Mar

Une nouvelle carte d’orientation des épandages

C’est un nouvel outil qui va être mis à la disposition de tous les habitants de la vallée de la Loue. Depuis 2009, la chambre d’agriculture du Doubs et le conseil général du Doubs mettent au point une nouvelle cartographie des sols du bassin versant de la Loue.  Sur ces cartes communales d’orientation , 2500 dolines, 300 pertes, 250 sources ont déjà été répertoriées, les zones humides sont également localisées. Toutes ces zones sont sensibles et l’épandage d’effluents organiques n’est à priori pas adapté.Les sols sont classés en fonction de leur épaisseur, de leur nature.

Pour réaliser ce travail, les deux instances ont été épaulées par l’association Grape , spécialisée dans l’étude des sols depuis 25 ans (Groupe Régionale Agronomie Pédologie Environnement).  Sur les 121 communes concernées, 42 ont déjà été cartographiées. Tout devrait être fini pour la fin de l’année, les cartes seront consultables par tous en mairie. Les agriculteurs pourront ainsi mieux connaître leur territoire et améliorer l’épandage de leur effluents. Des zones seront proscrites mais tout repose sur la bonne volonté des éleveurs car ces cartes ne sont qu’incitatives.

Les agriculteurs  ne sont pas les seuls concernés par cette cartographie. Les communes pourront s’en servir pour épandre les boues des stations d’épuration. Les industriels, les artisans, les villageois devraient également utiliser cette cartographie pour améliorer leurs pratiques. Dans son rapport présenté mercredi 7 mars à Besançon, le comité des sages rappelle que les origines des pollutions sont multiples.

11 Mai

10 mai 2011 : l’étude du laboratoire de l’université de Franche-Comté

A l’occasion du dernier point d’information de la préfecture du Doubs, nous apprenions la proposition du laboratoire de chrono-environnement de  l’université de Franche-Comté de lancer un programme de recherche sur les dysfonctionnements constatés dans les rivières karstiques comtoises. Au cours de leur reportage à Chenecey-Buillon, Thierry Chauffour et Laurent Brocard ont rencontré Philippe Boisson , journaliste et environnementaliste; François Degiorgi et Hervé Decourcière du laboratoire de chrono-environnement.

30 Avr

29 avril : réunion franco-suisse en sous préfecture de Montbéliard

Une seule certitude : nombreux sont les poissons morts dans le Doubs. En ce moment, ce phénomène de mortalité s’étend du Saut du Doubs au Pays de Montbéliard. Ce vendredi 29 avril, Suisses et Français se sont retrouvés en sous- préfecture de Montbéliard pour faire le point sur cette hécatombe. Déjà lors de la réunion en préfecture de Besançon de la MISE (mission interservices de l’eau), la maladie appelée saprolégniose  avait été évoquée pour expliquer cette importante mortalité mais elle n’explique pas tout et de nouvelles analyses sont en cours. Quant à la piste des cyanobactéries, elle est écartée. En ce qui concerne la qualité de l’eau pour la consommation humaine ou les baignades, aucune restriction ne sont prises pour l’instant.

29 Avr

29 avril 2011 : La fédération de pêche du Doubs surveille la Loue

Depuis quelques mois, trois opérations de surveillance de la Loue ont été mis en place par la fédération de pêche du Doubs avec l’aide financière de l’Agence de l’eau, du Conseil Général du Doubs et du Conseil Régional de Franche-Comté. Lors d’ une récente réunion à la fédération, les présidents des associations de pêche de la Loue ont pris connaissance des ces récentes actions.
Tout d’abord,  un suivi presque quotidien de la Loue à deux endroits précis doivent permettre de tenter de résoudre le paradoxe de la Loue. Des prélèvements d’eau ont lieu pour mesurer les taux d’azote et de phosphore d’une part sur la source du Maine (gros débit d’eau et bon indicateur des activités jusqu’au Valdahon et Etalans) et d’autre part à la source de Plaisir Fontaine à Bonnevaux-le-Prieuré (affluent de la Brême qui se jette elle même dans la Loue). Ces 90 analyses sont financées à 80% par l’Agence de l’eau et le Conseil Général du Doubs. Les 20% restants de cette étude évaluée à 30 000 euros sont pris en charge par les associations de pêche et la fédération. Ces analyses commencées fin février doivent se poursuivre en mai.

Deuxième action : l’étude et le suivi des végétaux au sens large à huit endroits sur la Loue (Mouthier, Ornans et Ruray) mais aussi le Doubs Franco-Suisse, l’Ain, le Cusancin, le Dessoubre et le Lison. Cette étude a été demandée par le groupe d’experts locaux pilotée par l’Agence de l’eau. Cela va permettre de suivre le développement des algues, des cyanobactéries et des végétaux supérieurs. Il s’agit de comprendre pourquoi les cyanobactéries se développent et les algues apparaissent. Ces analyses ont lieu de mi-mars à fin octobre et leur coût (85 000 euros) sont intégralement prises en charge par l’Agence de l’eau, le Conseil Régional et le Conseil Général du Doubs.
Premiers résultats intéressants : des cyanobactéries ont été recensées sur les rivières où il n’ y a pas de mortalité de poissons (Cusancin, Dessoubre et Lison), cela pourrait donc indiquer que les cyanobactéries présentes dans la loue l’an dernier ne seraient pas les seules responsables de la mortalité des poissons…

Troisième étude : La fédération va étudier le développement du tuf au fond du cours d’eau. Ce sont des sortes de croûtes calcaires liées à l’activité des cyanobactéries. Le milieu devient ainsi beaucoup moins habitable pour les invertébrés et les poissons comme le chabots et la Loche franche.

20 Avr

20 avril 2011 : La préfecture du Doubs fait le point sur les rivières comtoises.

Un document de l'Agence de l'eau

Cette fois-ci, la préfecture du Doubs a élargi l’ordre du jour de la réunion de la Mission interservices de l’eau. Difficile d’ignorer les derniers déboires du Doubs Franco-Suisse.  La mortalité des poissons est due à une « maladie causée par un champignon, la saprolégniose ». Un groupe local d’experts piloté par l’agence de l’eau a été mis en place, il est chargé de surveiller et d’alerter en cas de problème la Loue mais aussi le Doubs , l’Ain, le Cusancin et le Dessoubre. Une expertise nationale demandée à l’ONEMA et un programme de recherches pilotée par le laboratoire de chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté doivent permettre de mieux comprendre les problèmes rencontrés sur ces rivières.
Réunions, commissions, expertises, études, surveillances…Le vocabulaire ne change pas beaucoup au grand dam des amis de la Loue. Ils voudraient plutôt des actions concrètes sur les principales sources de pollution, déjà bien identifiées.

Pour le collectif SOS Loue et  rivières comtoises « on cherche visiblement à gagner du temps….et à obtenir des reports vis à vis de la DCE… en prenant, pour l’instant, le minimum de mesures, notamment dans le domaine agricole ». La DCE, c’est la directive européenne sur l’eau qui prévoit des pénalités en cas de non respects des normes de qualité des eaux. Mais, paradoxalement, la qualité de l’eau de la Loue est aux normes même si les poissons meurent.

Au cours de cette réunion, la situation du Doubs Franco-Suisse a été également abordée. On devrait en savoir plus le 29 avril lors d’une réunion en sous-préfecture de Montbéliard. Le 12 mai, un groupe de travail bi-national sur la qualité des eaux doit être mis en place.

Voici le lien pour avoir accès aux documents mises en ligne par la préfecture du Doubs :
http://www.doubs.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1113

27 Jan

Mortalité des poissons sur le Doubs franco-suisse : Résultats des analyses


C’est dit , le Doubs dans sa portion franco-suisse dans les environs de Goumois est  en mauvais état. L’objectif de « bon état » demandé par la directive européenne sur l’eau ne devrait être atteind qu’en 2021 voire même plus  tard nous a expliqué Pascale Humbert, responsable de la direction départementale des territoires. Les résultats des analyses réalisées à la suite de la mortalité de poissons sur le Doubs Franco-Suisse début janvier ne font que confirmer ce triste constat.  Les mycoses constatées sur les truites sont dues à un parasitisme courant en cette période de l’année. En revanche, les scientifiques ont remarqué une anomalie : des vers parasites, des nématodes ont été retrouvés dans la vessie des poissons analysés. Des cyanobactéries ont été repérées de façon significative dans les substrats ; il ne s’agit pas de l’espèce impliquée dans la pollution de  la Loue du printemps dernier. Ces cyanobactéries ne sont pas les seules à être présentes dans les microalgues. Enfin, aucune trace de cyanobactéries n’a été repérée dans l’eau. C’est la mauvaise qualité de l’eau qui est à l’origine de cette nouvelle mortalité de poissons.

Les services de l’Etat souligne que cette « nouvelle alerte »  renvoie à la mauvaise qualité de l’eau pour cette portion du Doubs, pourtant longtemps réputé pour ses parcours de pêche. La gestion des barrages hydro-électriques est aussi responsable de ces problèmes.  Des actions de fond doivent être entreprises avec les Suisses.

Les associations de pêche ont décidé de ne pas suspendre les cartes de pêche et prochainement une réunion d’information sera organisée en sous-préfecture de Montbéliard avec les représentants franco-suisses, les associations de pêcheurs et les élus.

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24 Nov

« Opération collective » de mise en conformité de la gestion des effluents d’élevage

C’est la suite du plan de sauvegarde de la Loue présenté par le conseil général du Doubs. La chambre régionale d’agriculture invite environ 500 agriculteurs du Doubs à participer à des réunions dinformation sur les nouvelles conditions du Programme de Modernisation des Bâtiments d’Elevage ( PMBE). Le conseil général veut inciter les exploitations agricoles à s’inscrire dans « une opération collective » de mise en conformité de la gestion des effluents d’élevage. C’est nécessaire car environ 40% des exploitations n’ont pas encore fait les travaux nécessaires pour éviter que les effluents polluent les sous-sol du bassin versant de la Loue.
Grâce au soutien financier de l’Agence de l’eau et des fonds européens (FEADER), une majoration des taux de subvention dans le volet « effluents » du PMBE est envisagée.

Voici les dates et lieux des réunions :

jeudi 2 décembre à Epeugney de 10 h à 12 h, salle de la Sorbonne, place de l’Eglise

jeudi 2 décembre à Etalans de 14h30 à 16h30, salle des fêtes, en face de l’Eglise;

vendredi 3 décembre à Quingey de 10h à 12h, salle polyvalente, 16 rue de l’Ecole

vendredi 3 décembre à Levier de 14h30 à 16h30, salle des fêtes, rue Charles De Gaulle.

Le rôle de L’ONEMA : ex Conseil Supérieur de la Pêche

Les organismes qui agissent pour améliorer la santé de la Loue sont nombreux … Je m’ y perds encore !! Alors j’ai voulu savoir qui faisait quoi sur ce dossier au long cours. Après avoir rencontré les acteurs du SAGE, le shéma d’aménagement et de gestion des eaux, j’ai voulu mieux comprendre le rôle des agents de l’ONEMA …l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques. En fait, les agents de l’ONEMA sont les anciens gardes du Conseil supérieur de la Pêche, transformé par la loi sur l’eau du 30 décembre 2006 en ONEMA.
En février 2010, la cour des comptes a  publié un rapport sur les instruments de la gestion durable de l’eau. La cour conclut que « l’ensemble du dispositif présente encore plusieurs faiblesses importantes auxquelles il conviendra de rémédier pour atteindre les objectifs de la directive cadre de l’eau. » En 2000, cette directive impose aux Etats européens d’atteindre un « bon état des eaux ». La cour a relevé le « caractère insuffisamment répressif de cette police ». Les rapporteurs ont  calculé que « 26% des contrôles réalisés par les services de l’Etat donnent lieu à une réponse administrative ou pénale, mais seuls % conduisent à une sanction. » Pour lire l’intégralité de ce rapport , voici le lien.

http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/24_instruments-gestion-durable-eau.pdf

Sur le terrain, nous avons d’abord constaté que pour l’ensemble des cours d’eau du Doubs, ils ne sont que six agents…Si vous enlevez les tâches administratives, les jours de congés, il reste peu de temps pour la traque aux infractions.. Nous avons rencontré Mickaël Prochazka et Patrick Gindre, des agents passionnés par leur métier. Ils nous expliquent que la prévention peut être aussi efficace que la répression.

19 Nov

19/11/10 : Inauguration de la passe à poissons à Quingey

Six ans après le lancement du programme de conservation de l’Apron du Rhône, une passe à poissons est inaugurée ce 19 novembre sur le site du barrage de Quingey. Une opération pilotée par le syndicat mixte de la Loue. L’objectif est d’arrêter le déclin de ce poisson à « haute valeur patrimoniale ».
« L’Apron, roi du Doubs » selon l’expression du muséum d’histoire naturelle de Besançon qui proposait justement la veille à l’initiative de « Saône et Doubs vivants »  une conférence à Besançon sur ce poisson en danger d’extinction. 

L’Apron du Rhône est l’un des deux poissons d’eau douce déclaré « espèce en danger » (avec l’esturgeon commun) sur le territoire français. Le syndicat mixte de la Loue nous rappelle que l’Apron occupait au début du siècle encore 2200 km de cours d’eau dans le Rhöne et ses affluents. Aujourd’hui, « seules quelques petites populations subsistent sur environ 200 kilomètres sur la Durance, la Drôme, l’Ardèche, la boucle suisse du Doubs et la Loue entre Arc-et-Senans et Chenecey-Buillon.

L’aménagement de passes à poissons est l’une des priorités du programme européen Life. Celle de Quingey était jugée comme prioritaire en raison de son emplacement et de la proximité d’une importante population d’Apron en aval de cet ouvrage. Le barrage lui appartenant , le syndicat mixte de la Loue a décidé d’assurer la maîtrise d’ouvrage de cette passe à poissons. L’Agence de l’Eau (165 600euros), l’Union Européenne (68500euros), le Conseil général du Doubs (14270 euros)ont financé cet aménagement qui permet aux poissons d’utiliser le petit canal de la « Truite » en contournant le barrage de Quingey. Le syndicat mixte de la Loue a lui réglé les 42 512 euros restants des travaux.