Il était surnommé le « Sorcier de Vesoul » et était connu et admiré par de nombreux pêcheurs de la région. Henri Bresson est décédé en 2010. Hier matin, j’ai appris en lisant l’Est Républicain qu’un hommage allait lui être rendu ce dimanche à 16 heures au bord de l’Ognon au pont de Melisey en Haute-Saône. Une sculpture en pierre, réalisée par Jean-Pierre Péguesse, sera dévoilée à l’occasion. Cet hommage à un pêcheur hors du commun et inventeur de mouches est une initiative de Pierre Caillau. Je vous propose de relire le témoignage de ma consoeur Catherine Eme-Ziri, écrit lors du décès d’Henri Bresson.
Il y a quelques temps déjà, j’ai évoqué l’importance de la loi Beauquier pour le département du Doubs. Grâce à ce député de la IIIeme république, les sites naturels peuvent être protégés. « Oublié de la république » pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jean-Louis Debré, cet homme politique atypique a fait voté en 1906 une loi protégeant les paysages.
Tout ce week-end à Nans-sous-Saint-Anne, des spectacles, des expositions célèbrent le centième anniversaire du classement de la source du Lison. Le nouveau sentier pédestre « Le Lison et ses sources » est également inauguré. C’est le 5 eme Sentiers au pays de Courbet proposé par le conseil général du Doubs.
En septembre, des rencontres sont prévues pour observer la protection des sites et un colloque scientifique « Les mondes de Charles Beauquier » est prévu les 19 et 20 décembre 2012.
En regardant ce reportage, vous connaîtrez l’histoire qui a sauvé la source du Lison.
Tranquillement, sans slogan scandé mais la colère rentrée, le défilé a traversé le village de Jeurre. Cette année, les défaillances des stations d’épurations ont été pointées du doigt par les organisateurs de la manifestation. Charles Varenne, le président de l’AAPPMA La Biennoise a recensé 46 rejets d’eaux usées directement dans la Bienne. Ce type de rejets est interdit dès qu’il y a un réseau dans le village. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises et l’association de pêche la Biennoise ont voulu « mettre les élus devant leurs responsabilités » en les invitant à participer à une table-ronde en marge de la manifestation. Les maires de Jeurre, Vaux-les-Saint-Claude, Molinges et Saint-Claude ont répondu à cette invitation, ils ont été rejoints plus tard par Marie-Christine Dalloz, députée du Haut-Jura. Les échanges ont été cordiaux. En fait, les élus présents sont ceux qui ont bien conscience des défaillances de leurs stations d’épurations. Ils ont entrepris des travaux mais il faut monter des dossiers, trouver des financements, faire des études… En fait, comme pour les autres sources de pollution, des actions sont entreprises, des sommes importantes sont investies mais la détérioration du milieu est tellement ancienne et profonde que les résultats ne se voient pas forcément. Le temps des échéances politiques n’a rien à voir avec le temps de l’environnement.
L'affiche de la manifestation de Jeurre du 2 juin 2012 dans le Jura
C’est malheureusement devenu un rituel printanier. 2010 Ornans, 2011 Goumois et … 2012 Jeurre. Malheureusement car ce sont les mortalités de poissons dans la Loue, le Doubs franco-suisse et cette année la Bienne qui sont à l’origine de ces manifestations. Cette fois-ci, c’est L’APPMA La Biennoise qui organise ce rassemblement avec le soutien du collectif SOS Loue et rivières comtoises. Nouveauté cette année, une table-ronde avec des élus est prévue à 14 heures avant la manifestation de 15 heures . Les organisateurs n’ont pas choisi leur date au hasard. A une semaine des législatives, ils espèrent obtenir des élus présents des engagements pour améliorer la qualité de l’eau en les « mettant devant le fait accompli ». Le débat sera certainement intéressant d’autant plus que la pollution de la Bienne est surtout due aux problèmes domestiques. Dans ce secteur, le fonctionnement des stations d’épuration laisse à désirer.
La député sortante Marie-Christine Dalloz (UMP) et son adversaire du Front de Gauche Francis Lahaut, le maire de Saint-Claude ont annoncé leur participation à la table-ronde. les maires de Jeurre, Vaux-les-Saint-Claude seront également présents.
A Ornans, l’enterrement de la Loue avait rassemblé 300 personnes, environ 800 manifestants s’étaient déplacés à Goumois. Cette année, les organisateurs souhaitent mobiliser encore plus et espèrent que des non pêcheurs viendront exprimer leur ras-le-bol du mauvais état de santé des rivières.
Il ne faudrait pas que cela soit l’arbre qui cache la forêt. Cette maxime résume assez bien la réaction des experts français après la présentation, hier, des conclusions de l’Université de Neuchâtel. Certes, c’est une bonne nouvelle car c’est une avancée dans les recherches sur les causes de mortalité mais, pour Alexandre Cheval, garde-pêche de la fédération de pêche du Doubs, cette mise en évidence du rôle de ce champignon dans la mortalité des poissons de la Loue et du Doubs, est plutôt une « conséquence » de la détérioration du milieu.
Les services de l’Etat insistent aussi sur ce point. Ce champignon n’est pas la cause unique de ces mortalités de poissons constatées depuis 2009 et il ne faudrait pas que les résultats de cette étude suisse conduisent à abandonner toute action visant à améliorer la qualité de l’eau.
Confirmation de Françoise Pozet, vétérinaire biologiste au laboratoire départemental d’analyses basé à Poligny; les causes de mortalité sont multiples et celle avancée par l’Université de Neuchâtel n’est peut être pas celle à mettre en avant. Françoise Pozet a fourni aux chercheurs suisses des prélèvements réalisés sur des poissons de la Loue. La scientifique précise que l’étude n’est pas finie, d’autres étapes sont encore nécessaires avant de valider définitivement cette piste. Et pour cette vétérinaire, « c’est toujours dangereux d’affirmer aussi vite car il y a un risque de mauvaise interprétation. »
Les Français étaient bien au courant de cette étude menée de l’autre côté du Doubs. Dans le rapport national d’expertise publié en mars dernier, il est précisé qu’ « A ce jour, les éléments de caractérisation du pouvoir pathogène des Saprolegnia parasitica isolées à partir de poissons échantillonnés dans la Loue et le Doubs n’ont pas été finalisés. Cependant, les premiers résultats obtenus par des collègues suisses sur les génomes de plusieurs souches de ce champignon isolées dans les rivières du Jura, montrent que ces souches semblent présenter un caractère monoclonal (même origine génétique). Il pourrait donc y avoir eu, dans la Loue, ainsi que dans d’autres rivières de la région, l’émergence puis la dispersion d’une nouvelle souche ayant un pouvoir pathogène élevé. A ce jour, l’hypothèse de la survenue d’une épidémie bactérienne, virale, ou encore mycosique,comme étant à elle seule responsable des mortalités de poisson constatées, a été rejetée par le groupe d’experts sur la base des résultats d’analyses pratiquées par le LDA39 » , le laboratoire dont fait partie Françoise Pozet. D’où la prudence actuelle vis à vis de cette étude non seulement pour ne pas occulter l’impact du mauvais état des rivières sur la santé des poissons et aussi pour attendre les conclusions définitives de cette étude.
Les surmortalités de poissons ne seraient donc pas uniquement dues à un mauvais fonctionnement de la Loue comme l’avait annoncé le groupe d’experts mandaté par le comité des sages. Les chercheurs suisses ont gagné du temps dans leurs recherches grâce au travail des équipes françaises qui, elles, avaient réussi à écarter la piste des cyano-bactéries.
Le laboratoire de biologie du sol de l’université de Neuchâtel a isolé un agent pathogène appartenant au groupe Saprolegnia parasitica, souche hautement virulente. «Dans les trois rivières étudiées, tous les poissons malades étaient infectés par la même souche de Saprolegnia parasitica. On peut donc considérer que le pathogène constitue une population clonale, c’est-à-dire issue d’un seul et même clone. Un tel résultat plaide fortement en faveur de l’hypothèse d’une introduction récente de cette souche dans le milieu naturel.» explique les autorités fédérales dans leur communiqué. En clair, c’est l’homme qui aurait introduit ce champignon dans le Doubs, la Loue et la Sorne en Suisse. Des bottes de pêcheurs, de promeneurs, un canoë mais aussi l’introduction d’espèces exotiques, l’activité agricole… pourraient expliquer l’apparition de cet agent dans les rivières. C’est pourquoi les autorités piscicoles recommandent de désinfecter avec de l’eau de Javel ou de l’alcool, le matériel de pêche ou d’autres objets comme les canoës ayant été en contact avec les eaux de ces rivières.
Ce type d’agent n’est pas habituellement virulent mais «Le Saprolegnia qui se développe dans le Doubs, la Loue et la Sorne aurait également pu se transformer en une forme agressive suite à des modifications de l’environnement ou pour d’autres raisons inconnues.» Il touche des poissons déjà affaiblis par le mauvais état de la rivière.
Pour que les ombres, fortement touchés par ces mortalités depuis 2009, puissent se reproduire tranquillement, l’interdiction de pêcher cet espèce est désormais étendue au secteur jurassien du Doubs.
L’OFEV, l’office fédéral de l’environnement, a l’intention de surveiller la propagation de la maladie en cherchant cet agent dans d’autres rivières suisses. Il est important d’identifier les zones infectées pour tenter d’éradiquer cette épidémie.
Il y a quelques temps, nous sommes allés tourner au bord du Doubs Franco-Suisse. L’association de pêche vient de publier sur son blog un article présentant les premières actions pour faciliter le mouvement des poissons et éviter qu’ils se retrouvent piéger quand les eaux baissent.
Que se passe–t-il sur le Doubs franco-suisse ? Selon Patrice Malavaux «Rien n’y fait, les barrages, et en particulier celui du Châtelot, continuent de régner en tyrans sur le Doubs Franco-Suisse en prenant la rivière pour un robinet que l’on ouvre ou que l’on referme au gré des besoins… On parle sans cesse d’amélioration, mais vu du terrain, la situation se dégrade d’année en année. 2012, que l’on croyait être l’année des progrès ne pourrait guère commencer plus mal.» Les images parlent d’elles-mêmes, les poissons ont du mal à survivre à ces changements brusque de débit.
«Dilapidation de la ressource eau»
Il existe bel et bien un règlement d’eau des barrages. Il doit être revu en 2014. Des efforts ont été réalisés en particulier par EDF sur le barrage du Refrain mais d’après Patrice Malavaux, ils sont «réduits à néant par le régime du Châtelot toujours plus brutal et anarchique». Il semble donc urgent que le barrage franco-suisse du Châtelot mette au point une gestion plus équilibrée. D’autant plus que selon Patrice Malavaux «les millions de mètres cubes d’eau turbinés par le Châtelot n’arrivent pas à être absorber ni à turbiner par les petits barrages en dessous (Refrain et Goule). C’est donc manque à gagner car l’eau est turbinée par un seul barrage au lieu des trois). La ressource en eau est dilapidée».
Cette situation, Cédric Journot, la dénonce également. Ce pêcheur est l’auteur
de la pétition « Un débit pour la survie du Doubs». Le problème est ancien et des actions ont déjà été entreprises pour tenter de faire réguler cette gestion des barrages. Alors pourquoi une nouvelle pétition ? En 2007, une précédente initiative avait recueilli 1700 signatures. La video de Patrice Malavaux a été comme une goutte d’eau qui a fait déborder… la conscience de Cédric Journot. Le pêcheur s’est même donné un surnom «La truite qui meurt» d’où son cri d’alarme : «Si vous souhaitez que vos enfants, petits-enfants et vous même puissiez encore voir des poissons vivants, martins pêcheurs, batraciens, micro faune, pour faire court la vie tout simplement et ceci dans les années à venir, INDIGNEZ-VOUS SVP, car c’est le dernier moment pour le faire!!!!!»
«Libérer les rivières»
Les pêcheurs se mobilisent contre la gestion du…par F3FrancheComte
Ces deux nouvelles initiatives pour le Doubs franco-suisse interviennent alors que le Comité des Sages pour la Loue et les rivières comtoises vient d’affirmer que les très nombreux aménagements (barrages et seuils) agissent la qualité de la rivière (débit, température, continuité écologique). Une des actions préconisée est justement de redonner de la liberté à la rivière. C’est doute pour cela que les défenseurs du Doubs franco-suisse avaient l’espoir que la situation s’améliore en 2012 mais
une fois de plus, enjeux économiques et environnementaux s’entrechoquent.
Si vous n’avez pas eu le temps de regarder notre émission du samedi 7 avril sur france 3 Franche-Comté, voici deux liens ( première partie et seconde partie ) pour la regarder car cette émission est en deux parties.
Mon confrère Jérémy Chevreuil avait invité Nicolas Germain, pêcheur, blogueur et auteur d’un DVD sur les mauvaises états de santé des rivières de la région. A ses côtés, Jean-François Robert, président du comité des sages et Daniel Prieur, président de la chambre agriculture du Doubs.
« Information, formation et pourquoi pas répression » c’est le triptyque souhaité par le président du comité des sages même si il reconnaît qu’il n’y a pas assez de personnel pour verbaliser. Le plus surprenant pour ce comité des sages est sans doute la découverte des actions des uns et des autres. Visiblement l’information n’ a pas forcément circulé entre tous les acteurs qui agissent sur le bassin versant de la Loue. Car des actions sont bien entreprises, de l’argent engagé mais les pêcheurs ne voient pas la qualité de la rivière s’améliorer.
Ce samedi 31 mars, nous avions décidé en conférence de rédaction de couvrir le premier jour d’interdiction de pêche sur une partie de la Bienne. Ainsi j’allais enfin découvrir cette rivière dont on parle même dans un des magazines américains de pêche. Avec ma consoeur Aline Fontaine, nous cherchions à savoir si cette décision allait avoir des conséquences économiques sur le tourisme dans la région. Premier réflexe, téléphoner à l’office du tourisme de Saint-Claude.
Premier étonnement. Non, il n’y a pas d’hôtel, de restaurant qui travaillent particulièrement avec les pêcheurs… Impossible de joindre le camping de Saint-Claude, c’est un répondeur. Vous avez dit tourisme halieutique ? Autre coup de fil, cette fois-ci au parc naturel du Haut-Jura. Christian Bruneel prend le temps de répondre à mes questions. Cette mortalité tombe vraiment mal : le PNR avait justement prévu de commencer à développer cette année le tourisme de pêche avec la fédération des pêcheurs du Jura. Il va falloir encore attendre. Sur le site officiel du tourisme du Jura, il y a bien des offres de séjours dans le département pour une « découverte du cadre sauvage et préservé des rivières du Jura » avec des guides de pêche. Nous avons justement rendez-vous avec l’un d’entre eux. Fabien Millet vient de l’Ain pour pêcher avec ses clients dans le Jura. Mais son territoire de pêche se réduit comme une peau de chagrin.
Nous avons également rendez-vous avec le président de la fédération de pêche du Jura Daniel Vionnet et son vice-président Bernard Schultz. Nous nous retrouvons sur le pont de Lizon, près de Saint-Claude. Et là, je découvre la Bienne ! D’en haut, nous voyons quelques belles truites Fario. Ouf, les beaux spécimens d’au moins 40 centimètres ne sont pas tous morts.
Voilà ces fameux poissons qui font venir les pêcheurs de très loin. Ils sont tellement passionnés qu’ils ne prêtent pas attention aux alentours de la rivière. Moi si ! Je ne pêche pas. Et si je m’intéresse à la Loue c’est parce que cette rivière symbolise la confrontation entre les enjeux environnementaux et économiques. Donc, j’observe autour de la rivière et je ne vois pas grand-chose d’attrayant. La route n’est jamais loin, la rivière est encaissée… Je comprends alors le désarroi des pêcheurs. Ils se sentent seuls. Comment faire comprendre aux collectivités l’importance d’investir pour protéger la Bienne des pollutions multiples dont elle est victime si l’enjeu touristique n’est pas à la hauteur ? La fédération de Pêche du Jura redoute que les financements déjà alloués pour sauver la Loue assèchent ceux auxquels elle voudrait prétendre. Son président nous déclare que le sous-préfet de Saint-Claude va agir pour faire mettre aux normes les stations d’épurations. Mais avec quels moyens ?