04 Avr

Ma rencontre avec la Bienne, les coulisses d’un tournage.

Ce samedi 31 mars, nous avions décidé en conférence de rédaction de couvrir le premier jour d’interdiction de pêche sur une partie de la Bienne. Ainsi j’allais enfin découvrir cette rivière dont on parle même dans un des magazines américains de pêche. Avec ma consoeur Aline Fontaine, nous cherchions à savoir si cette décision allait avoir des conséquences économiques sur le tourisme dans la région. Premier réflexe, téléphoner  à l’office du tourisme de Saint-Claude.

Premier étonnement. Non, il n’y a pas d’hôtel, de restaurant qui travaillent particulièrement avec les pêcheurs… Impossible de joindre le camping de Saint-Claude, c’est un répondeur. Vous avez dit tourisme halieutique ? Autre coup de fil, cette fois-ci au parc naturel du Haut-Jura.  Christian Bruneel prend le temps de répondre à mes questions. Cette mortalité tombe vraiment mal : le PNR avait justement prévu de commencer à développer cette année le tourisme de pêche avec la fédération des pêcheurs du Jura. Il va falloir encore attendre. Sur le site officiel du tourisme du Jura, il y a bien des offres de séjours dans le département pour une « découverte du cadre sauvage et préservé des rivières du Jura » avec des guides de pêche. Nous avons justement rendez-vous avec l’un d’entre eux. Fabien Millet vient de l’Ain pour pêcher avec ses clients dans le Jura. Mais son territoire de pêche se réduit comme une peau de chagrin.

Nous avons également rendez-vous avec le président de la fédération de pêche du Jura Daniel Vionnet et son vice-président Bernard Schultz. Nous nous retrouvons sur le pont de Lizon, près de Saint-Claude. Et là, je découvre la Bienne ! D’en haut, nous voyons quelques belles truites Fario. Ouf, les beaux spécimens d’au moins 40 centimètres ne sont pas tous morts.

Voilà ces fameux poissons qui font venir les pêcheurs de très loin. Ils sont tellement passionnés qu’ils ne prêtent pas attention aux alentours de la rivière. Moi si ! Je ne pêche pas. Et si je m’intéresse à la Loue c’est parce que cette rivière symbolise la confrontation entre les enjeux environnementaux et économiques. Donc, j’observe autour de la rivière et je ne vois pas grand-chose d’attrayant. La route n’est jamais loin, la rivière est encaissée… Je comprends alors le désarroi des pêcheurs. Ils se sentent seuls. Comment faire comprendre aux collectivités l’importance d’investir pour protéger la Bienne des pollutions multiples dont elle est victime si l’enjeu touristique n’est pas à la hauteur ? La fédération de Pêche du Jura redoute que les financements déjà alloués pour sauver la Loue assèchent ceux auxquels elle voudrait prétendre. Son président nous déclare que le sous-préfet de Saint-Claude va agir pour faire mettre aux normes les stations d’épurations. Mais avec quels moyens ?