08 Sep

Peste des écrevisses à pattes blanches : L’agence de la biodiversité inspecte les affluents de la Loue

Ecrevisse à pattes blanches de la Bonneille, affluent de la Loue

Écrevisse à pattes blanches de la Bonneille, affluent de la Loue

La soirée aurait pu être follement romantique : Observer les écrevisses à pattes blanches de la vallée de la Loue au clair de Lune...  Mais la peste de l’écrevisse s’est invitée par mégarde. Depuis un mois, les écrevisses à pattes blanches de la Bonneille, un affluent de la Loue, sont décimées par cette maladie. En un mois, le front de mortalité a progressé de 400 mètres d’après les constatations des équipes de l’Agence de la Biodiversité mobilisées hier soir pour inspecter les huit affluents de la Loue où l’écrevisse à pattes blanches a élu domicile. Et cette progression semble inexorable. Aucun traitement ne permet de sauver le cheptel d’un ruisseau véhiculant les spores de cette aphanomycose, le nom scientifique de cette peste. Heureusement, l’Agence de la biodiversité a constaté que la maladie ne s’était pas répandue sur les autres affluents de la Loue. D’où l’importance de respecter les mesures préconisées par la préfecture du Doubs.

Si l’Agence de la biodiversité (anciennement ONEMA, Office National de l’Eau et des milieux aquatiques), se mobilise pour cette écrevisse à pattes blanches, c’est en raison de son rôle d’espèce « parapluie ». L’écrevisse à pattes blanches n’est pas protégée en tant que telle, c’est son milieu de vie qui bénéficie de cette  d’un arrêté de protection de biotope depuis 2009. En clair, non seulement l’écrevisse est protégée mais les espèces qu’elle mange, celles qui vivent à ses côtés le sont aussi (chabot, sonneur à ventre jaune, amproie de Planer, salamandre tachetée et truite fario). Comme l’Apron du Rhône, l’écrevisse est une espèce emblématique de la région car sa présence signifie une bonne qualité des eaux dans lesquelles elle frétille. Mais, en soixante ans, le cheptel a chuté de 80%.


Elodie Mehl, chef de service Agence de la Biodiversité

Hier soir avec mon confrère Jean-Louis Saintain, nous avons vu frétiller les mâles bientôt prêts à se lancer à l’assaut de ces dames. Nous avons même eu droit à un petit cours d’histoire naturelle par les spécialistes de l’Agence de la Biodiversité Patrick Gindre et Julien Bouchard. C’était en amont de la Bonneillle, là où la peste n’a pas encore sévi. Mais à l’aval, le constat de mortalité était sans appel.

Voici notre reportage monté par Marie Loir :

isabelle brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr