« La Loue est un diamant qu’il faut préserver! « s’exclamait en 2013 Christophe Lime, adjoint au Maire de Besançon chargé de l’eau et de l’assainissement. Trois ans plus tard, la municipalité a tenu ses engagements et a choisi symboliquement cette journée mondiale de l’eau pour inaugurer les travaux de rénovation de l’usine de traitement d’eau potable de Chenecey-Buillon.
Souvenez-vous. En 2010, La Loue est en crise, en proie à une mortalité importante de poissons due à de nombreux facteurs. A cette époque, Christophe Lime, déjà en charge de l’eau pour la ville de Besançon, déclare qu’il « veut agir lui aussi pour sauver la rivière franc-comtoise, il parle même de « Grenelle de la Loue ». La ville de Besançon s’engage à l’avenir à diminuer ses captages d’eau, elle va réduire d’un tiers les prélèvements d’eau dans la Loue soit 500 à 600 mètres cube de moins par heure.«
Depuis la fin des années 60, Besançon pompe de l’eau dans la Loue pour faire face au développement urbain de la zone de Planoise. La canicule de 2003 fait prendre conscience aux élus de l’importance de diversifier les sources d’approvisionnement en eau potable de la ville. L’épisode de 2010 ne fait que renforcer cette conviction.
D’où la décision prise en 2013 de mettre en service un nouveau captage dans la nappe profonde de Novillars. Les autres sources sont à Arcier, Chailluz,Thise et Chenecey.
Jusqu’à ce que cette cinquième source de Novillars soit exploitée, les prélèvements dans la Loue pouvaient représenter jusqu’à 40% de l’alimentation en eau potable de la capitale franc-comtoise. Cette diversification permet de repenser complètement les prélèvements dans la Loue. Avant les travaux inaugurés aujourd’hui, 39 % de l’eau consommée sur Besançon était produite à Chenecey-Buillon. Après travaux, le pourcentage est passé à 25 %. La Ville de Besançon décide ainsi de diminuer de moitié la capacité de production de l’usine, ce qui revient à diminuer d’autant le captage dans la Loue. Et, les prélèvements pourront être suspendus pour préserver la Loue, plus vulnérable que les autres points de prélèvements.
Comme annoncé en 2013, l’usine de traitement d’eau potable de Chenecey a été rénovée pour un montant d’environ 6 millions d’euros. Les travaux entrepris de octobre 2014 à février dernier ont permis également d’améliorer le traitement de l’eau puis celui des boues.
« Le process de traitement de l’eau, déjà très sûr, permettra une meilleure élimination des micropolluants et un traitement des boues nettement amélioré. L’objectif premier de ce chantier était la préservation de la ressource et la sauvegarde de la rivière. »
Dans le détail, il s’agit de « la suppression de la désinfection à l’ozone pour la remplacer par une désinfection par des réacteurs ultraviolet après passage de l’eau dans les filtres à charbon actif en grain. Cette modification aura principalement 2 avantages : le traitement UV permettant de limiter les sous-produits de désinfection (comme par exemple les bromates) et les CAG assurant une meilleure élimination des micropolluants. »
D’après la ville , « le traitement des boues a été nettement amélioré. Auparavant, les boues étaient évacuées sous forme liquide après décantation. Dorénavant, elles seront décantées, épaissies et déshydratées sur place, permettant ainsi de diminuer les volumes à transporter. Un bâtiment neuf a été construit pour recevoir la table d’égouttage servant à la déshydratation des boues et au stockage des boues déshydratées. »
Si l’Unesco a établi le 22 mars comme la journée mondiale de l’eau, c’est pour affirmer l’importance « d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau » et de poursuivre « nous devons protéger les réseaux hydriques vulnérables, atténuer les impacts des catastrophes liées à l’eau telles que les inondations et les sécheresses, sécuriser l’accès à l’eau et à ses services et gérer les ressources en eau de façon adaptée et équitable. »
Isabelle Brunnarius
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