TOUT BLEU — La mairie de Toulouse a mis à l’honneur, mardi 13 février 2018, ses policiers municipaux. Une opération de communication à destination du grand public … et des journalistes, histoire de dresser le bilan.
«Tranquillité publique. Plus de moyens, plus d’efficacité» ; voici comment la mairie de Toulouse synthétise la journée consacrée à sa police municipale. C’est dans un froid à enrhumer un canard, sur la place du Capitole, que cinq barnums ont été installés. À l’intérieur, on trouve le stand consacré à la brigade cynophile, dans un autre on expose les différents objets tranchants et armes récoltés par les fonctionnaires territoriaux pendant leurs opérations. À proximité, on fait la rencontre de deux opérateurs de «vidéoprotection», terme voulu par le législateur en 2011. Le public peut d’ailleurs tester deux types de caméra. L’une est «fixe», c’est-à-dire qu’elle ne peut pas bouger et se contente uniquement d’agrandir l’image dans une zone désirée. L’autre, un «dôme», permet de bouger dans pratiquement tous les sens et a une capacité de zoom jusqu’à «200 mètres», explique l’opérateur. Installée pour la journée en face d’un célèbre fast-food américain, la puissance de zoom de la caméra permet de distinguer clairement un foulard parmi d’autres sur le présentoir d’un marchand, près du magasin C&A. «Le logiciel crée automatiquement un masque gris si on zoome trop vers les fenêtres des habitations», tient à rassurer l’autre opérateur de «vidéoprotection».
—Vidéo réalisée par la mairie de Toulouse—
Autant de découvertes qui aiguisent la curiosité du public. Sous le regard mi-amusé, mi-dubitatif des fonctionnaires en uniforme, un jeune homme visse sur sa tête un casque de maintien de l’ordre et se saisi d’un fusil-mitrailleur pour se faire prendre en photo par un ami. Là, deux retraitées se saluent et l’une demande à l’autre si elle a «vu les policiers?» Et de conclure de manière laconique qu’«ils sont tout beaux, tout mignons».
Dans cette journée ponctuée de «démonstrations professionnelles d’intervention», on découvre les différentes techniques d’interpellation: À pieds, à vélo, avec les chiens ou en encore à cheval. Les plus jeunes montent dans les véhicules siglés de la «PM» («police municipale») quand d’autres font un selfie devant les grosses cylindrées à deux roues ou avec les chevaux, véritables stars de la place du Capitole. Les journaux sont présents pour couvrir l’événement. On voit «France 3 Occitanie», «20 Minutes Toulouse», «Vià Occitanie», «La Dépêche du Midi» et «Toulouse FM». Il faut dire que pour les médias et notamment pour ceux qui réalisent des images, comme ici, c’est une bonne occasion pour renouveler les photos d’illustrations de la police municipale.
Avec cette opération séduction vers le grand public, la Municipalité veut démontrer que depuis 2014 elle agit pour ses administrés. «La tranquillité du quotidien est l’une de nos premières priorités. C’est un élément capital du bien vivre à Toulouse», explique Jean-Luc Moudenc, le maire (LR) de la ville. À ses côtés, Olivier Arsac, adjoint au maire (ex-DLF) en charge de la sécurité complète les propos du premier édile et assène plusieurs chiffres. Une manière polie de tacler la précédente majorité. Depuis la création d’«Allô Toulouse», ex-«Office de la tranquillité», le taux d’intervention de la police municipale atteint les «85% contre 50% en 2014», explique Olivier Arsac. Outre la création de plusieurs brigades spécialisées toutes armées, une importante refonte du fonctionnement des services concernés, l’élu rappelle le conséquent investissement de «8M€ depuis 2014» pour la mise en service de 354 caméras de «vidéoprotection» et subventionné en 2015 par le gouvernement Valls à hauteur de 775.483€. Une somme qui s’ajoute aux 190.000€ de subventions attribuées par le FEDER.
Un échantillon des armes auxquelles est confronté la police municipale de #Toulouse Couteau déguisé en rouge à lèvre, en peigne à cheveux, carte téléphonique en lame de rasoir et autres ustensiles tranchants, sans omettre les armes à feu ? pic.twitter.com/inviYnJNnY
— Amélie Poisson (@AmelieFish) 13 février 2018
Pendant de longues minutes, l’adjoint au maire détaille devant les journalistes, des policiers et quelques intéressés les mesures concrètes qui permettent d’apporter de la «tranquillité» au quotidien. L’une d’elles, la gestion des nuisances sonores nocturnes sur la voie publique induites par les attroupements de jeunes dont la place Saint-Pierre est régulièrement pointée du doigt par le Capitole. «Nous n’avons plus ces kystes en plein centre-ville», constate Olivier Arsac. De manière quasi-systématique «les jeudis soirs», des opérations conjointes de police municipale et nationale sont réalisées pour faire appliquer l’arrêté anti-alcool.
La police municipale, c’est la grande fierté de l’élu en charge de la sécurité et du maire. «Chaque toulousain doit voir dans chaque policier municipal un compagnon de tranquillité de leur quotidien», résume Jean-Luc Moudenc.