BIS REPETITA – Le dispositif policier composé de 250 hommes était discret mais « adapté à la manifestation déclarée », a expliqué Pascal Mailhos, le préfet de région, dans le JT de France 3 Midi-Pyrénées suite aux violents incidents dans le cœur de la Ville rose.
Samedi 21 février 2015, 500 manifestants selon la police défilent dans l’hyper-centre de Toulouse. Après un rassemblement pacifique au square de Gaulle composé de plusieurs centaines de personnes, le cortège s’élance vers les boulevards de la ville. Tous les médias sont présents, AFP, Reuters, SIPA, Corbis, iTélé, France 2, TF1, M6, France 3 Midi-Pyrénées, Radio France, LDDM, la Voix du Midi etc … La couverture journalistique est importante. Cachée par plusieurs bâches imposantes dont l’une où on peut lire « Je suis Rémi [Fraisse], et Malik [Oussékine], etc… et toutes les autres victimes de la police », une cinquantaine d’individus entièrement vêtus de noir se greffe au milieu des manifestants. « Ce sont des Black Blocs », dit un confrère toulousain travaillant pour StreetPress. Au passage des zadistes, les commerçants décident de fermer leur boutique.
« En soutien aux ZAD » avec notamment le projet controversé de la retenue d’eau de Sivens, l’ambiance sur le parcours de la manifestation devient électrique et les policiers de la BAC aux aguets. C’est au Monument aux morts que les projectiles, bombes à peinture et pétards explosent contre les forces de l’ordre. La réplique est instantanée : le boulevard Carnot est inondée de gaz lacrymogène de la police. Les affrontements et interpellations musclées se poursuivent tout le long de la rue de Metz. Les vitrines de commerces et de services, comme ici une agence de transfert d’argent, sont attaquées à la massette, aux burins et aux marteaux. Consultés, les commerces n’étaient visiblement pas au courant d’une telle manifestation et regrettaient de ne pas avoir été prévenu par les autorités du trajet emprunté par les manifestants.
Pour aller plus loin : Manifestations: Faut-il couvrir les affrontements ?
« Flic, porc, assassin ! », « Un flic, une balle : Justice sociale » scandent maintenant la minorité de casseurs qui prend le dessus sur la majorité de manifestants pacifistes. Le calme est précaire, au loin une vague de plus de 150 manifestants apparaît. Direction la place du Salin, près du Palais de Justice, la pluie ne cesse de tomber. Les policiers de la BAC chargent les manifestants statiques pour mettre un terme au rassemblement. A l’intersection des allées Jules Guesde et Paul Feuga, moment surréaliste et dangereux ; la circulation n’a pas été coupée. Une fois de plus, des collisions entre badauds, manifestants ou encore journalistes contre les voitures sont évitées in extremis. Le tramway reste figé, les badauds stupéfaits, d’autres apeurés fuient vers le métro désormais interrompu.
Après la dernière sommation de dispersion, le camion canon à eau s’avance et arrose abondamment les manifestants .Les policiers de la BAC veillent, ces derniers pointent du doigt sans-gêne pendant de longues secondes dans notre direction. Un orage de grêle disperse enfin les derniers récalcitrants. Vers l’ile du Ramier, le soleil se couche, la circulation automobile reprend ses droits. Au final, 16 personnes ont été interpellées, 3 policiers ont été touché « sans gravité » par des projectiles.
Cette nouvelle manifestation « contre les violences policières » qui dégénère résonne comme une rupture et un retour en arrière quand, le 11 janvier dernier, dans les villes de France les forces de l’ordre étaient remerciées voire applaudit pour leur action face aux attentats liés à Charlie Hebdo.
Le reportage TV de France 3 Midi-Pyrénées: