REBELOTE — Plus de quinze ans après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, le troisième procès débute ce mardi 24 janvier 2017 à la cour d’appel de Paris. Dans la Ville rose, une retransmission de l’audience au centre des congrès Pierre Baudis permettra aux sinistrés et au public d’écouter les débats qui s’étalent sur quatre mois.
Au cœur du quartier d’affaires Compans-Caffarelli, à l’appel de deux associations dont Plus jamais ça ni ici ni ailleurs, un peu plus d’une vingtaine de personne a bravé le froid pour manifester contre le dépaysement à Paris du troisième procès AZF. Devant la façade vitrée du centre des congrès Pierre Baudis, les sinistrés du 21 septembre 2001 déploient plusieurs banderoles pour rappeler la responsabilité du groupe Total dans l’explosion de l’usine pétrochimique. À partir du 24 janvier l’audience est retransmise en simultanée à Toulouse. « Là, pour le moment, il y a plus de pieds de caméra que de manifestants », explique au téléphone un journaliste télé. Des médias tels que l’« AFP », « M6 », « BFM TV », « Sud radio », l’EJT, « France Info », « Tv Sud », « 20 Minutes » et « La Dépêche du Midi » sont présents. La scène ferait presque peine à voir, plus de quinze ans après le drame, le sujet ne semble plus intéresser que les victimes où certaines atteignent déjà un âge respectable.
Parmi les manifestants, Guy Fourest, président du Comité de défense des victimes d’AZF qui accorde à plusieurs médias une interview. Le nonagénaire, voix en sanglot et larmes à l’œil s’est résigné à rester à Toulouse pour ne pas « terminer en garde à vue » à Paris. Pour accéder à la retransmission où 700 chaises ont été installées, il faut passer par un portique de sécurité et aucun reporter ne peut entrer avec tout élément électronique qui permet de capter, d’enregistrer d’une façon ou d’une autre la retransmission. Dans ce nouveau marathon judiciaire qui doit durer quatre mois, la lassitude pour certains et l’indifférence pour d’autres finiront peut-être par faire d’autres victimes.