23 Nov

« AJ! »

3A5C4331

LA PÊCHE ! – En meeting à Toulouse, le candidat Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre veut rattraper son retard face à son concurrent François Fillon. L’événement, très suivi par les médias, s’est déroulé à la salle Jean-Mermoz en présence d’un peu plus de deux milles personnes.

 

Visage grave et écharpe rouge autour du cou, le maire de Bordeaux sort d’un des véhicules garés. Autour de lui, Jean-Pierre Raffarin, le sénateur-maire Alain Chatillon, Jean-François Copé et plusieurs policiers du Service de la protection pour sécuriser les quelques mètres qui séparent les voitures de l’hôtel sur la place Wilson. En cette fin d’après-midi, le candidat doit donner deux interviews télévisées. L’une pour France 3 Midi-Pyrénées, qui sera diffusée dans le JT de 19h, et l’autre pour la chaîne BFM TV. Une poignée de journalistes était au courant, il y a deux JRI de La Dépêche du Midi et une consœur photojournaliste de l’agence REA. Les deux interviews seront réalisées sur un même plateau où malheureusement aucune photo ne pourra être prise, décision de l’équipe de campagne. Dommage car c’était le moment propice pour réaliser des portraits sans toute la cohue médiatique. Pendant l’interview du candidat, les élus présents accordent un entretien au quotidien régional. Là, Jean-François Copé est seul dans l’immense hall d’entrée de l’hôtel. Regard fixé sur son téléphone et écouteurs à ses oreilles, il répond à un appel en faisant les cent pas. Plus tard, le député de Seine-et-Marne accorde une séance photo à deux policiers en uniforme, visiblement intimidés en saluant l’élu mais finalement heureux de l’avoir rencontré.

Prévu depuis le début de mois de novembre, le meeting d’Alain Juppé dans la Ville rose est le premier quarante-huit heures après les résultats de dimanche qui ont qualifié les deux anciens premiers ministres dans la bataille de la primaire ouverte. C’est dans la salle Jean-Mermoz, espace de tous les meetings politiques, que se déroule la réunion publique du candidat Juppé. Question de sécurité, tout le monde passe au détecteur d’objet dangereux. Un service assuré par le controversé Mouvement initiatives et libertés (MIL) qui sait toujours bien recevoir. « Vous avez la carte [de presse] ? Si c’est non, c’est 50€ pour passer ou bien vous attendez à l’ouverture des portes », explique « un chef ». Un humour tellement particulier qui n’est compréhensible que par ceux qui l’énoncent.

3A5C3901

3A5C3915

3A5C4363

3A5C3964

Sur les toutes les chaises, il y a une pancarte « AJ ! Pour la France !» et le drapeau tricolore. La tribune est sobrement décorée. Il y aussi un stand artisanal où il est possible de faire sa propre pancarte. « Pas de Thatcher en France ! », peut-on lire sur l’une d’entre-elle. L’événement est très suivi par les médias, beaucoup de journalistes parisiens sont « descendus » à Toulouse pour le meeting. Toutes les télévisions sont présentes, pêle-mêle : TF1, France Télévisions, ITélé, Canal +, M6, BFMTV, TMC, … Quant au nombre de photojournalistes, ils viennent de Bordeaux et de la capitale. Alors quand le candidat se dirige vers la scène, c’est une foret de perches-micro et des bousculades viriles du MIL qui fait aussi service d’ordre pour repousser les caméras et objectifs d’appareil photo. C’est une véritable mêlée où il ne faut absolument pas tomber à terre au risque de se faire littéralement piétiner. Un moment intense mais discutable pour tenter de figer sur une photo ou de filmer au plus près l’entrée en scène du candidat.

→ Pour aller plus loin: Si Alain Juppé devient président, voici ce que ça changera pour vous.

Le meeting rassemble dans le public en majorité de personnes acquise à la cause d’Alain Juppé, néanmoins des pro-Fillon sont présents dans la salle. Si les idées ne sont pas les mêmes, les militants Les Républicains assistent à un événement de leur famille politique. Ils répondent donc présents. Il y a près de deux milles personnes dans la salle municipale. Sur la droite de la scène, un groupe compact de supporters est venu de Bordeaux pour encourager son champion. « Juppé président », crient les fans. Après un rapide discours de Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et -une première- de l’épouse d’Alain Juppé, le candidat est monté à la tribune et a salué tous les élus locaux présents, dont la députée Laurence Arribagé où il a écorché maladroitement son nom en oubliant le « -é » à Arribagé. Cette dernière est une fervente supportrice de Nicolas Sarkozy qui a rallié François Fillon pour le second tour. Dans son discours, le candidat est revenu sur sa passe d’arme avec son concurrent sur le sujet de l’avortement. Un des nombreux sujets sur lesquels le maire de Bordeaux ne renoncera « pas à poser d’autres questions à François Fillon». Distancé dans les résultats du premier tour, Alain Juppé veut rattraper son retard. Si sur la forme le meeting répond aux exigences des réunions politiques, il n’entrera pas dans l’histoire comme celui d’un des plus époustouflants qui se sont déroulés dans cette salle.

3A5C3949

3A5C4168

3A5C4089

3A5C3986

3A5C4374

3A5C4541

3A5C4621