HAPPY END – Après plus de 17 jours d’occupation du parvis face au Conseil général de Haute-Garonne, les travailleurs sociaux ont pu obtenir, ce mardi 23 septembre 2014, gain de cause dans la poursuite du processus d’accompagnement des jeunes majeurs étrangers en situation d’isolement.
Sur le parvis face à l’Hôtel du département, on croise des têtes déjà rencontrées dans de précédents reportages. Plusieurs centaines de manifestants, 250 selon la police contre 500 d’après les organisateurs, occupent ce large espace qui longe le canal du Midi. «C’est une lutte qui est très importante en terme d’intensité», fait savoir un militant associatif. Il y a principalement des éducateurs spécialisés (qui sont des travailleurs sociaux), des militants de la coordination des intermittents et des travailleurs précaires, d’autres encore qui militent au Dal-Toulouse et du GPS entre autres.
Près du Conseil général, c’est un petit espace de vie autogéré qui s’est monté. A l’instar du campement installé devant le Conseil général du Tarn contre le barrage de Sivens, on y trouve plusieurs canapés donnés par Emmaüs, là un barnum prêté «par une amie» qui permet aux militants de dormir. Des toilettes sèches ont été installées, plusieurs tentes ont fait leur apparition près d’un des portails principaux. Ici pas moins de 3 tables sont présentes, elles servent de plan de travail pour la cuisine. Le garde-manger est bien fourni, quelques billets de banque s’échangent discrètement pour permettre de renouveler les denrées alimentaires.
Une lutte en sortant du modèle syndical
Après déjà 17 jours de campement, cette journée du 23 septembre se profile comme décisive. Une délégation est reçue en réunion «technique paritaire», composée essentiellement d’élus et de directeurs de services. Dehors, on entend la musique antisociale. La presse est présente, on voit Radio France, France 3 Midi-Pyrénées et Objectif News. Des élus locaux sont également présents comme Patrick Jimena, conseiller général à EELV.
Après plusieurs heures à parlementer, vers midi, les travailleurs sociaux obtiennent gain de cause et même plus qu’espéré. Un repas de fête s’improvise sur le parvis. «On a voulu sortir de cette crise par le haut. Ce campement, c’était une action non violente mais déterminée dans la durée» précise Simon, l’un des militants reçu en délégation. Ce combat, certains des manifestants l’afficheront comme «une fierté d’avoir fait plier Pierre Izard». Ils prouvent, toujours selon eux, que «la lutte est possible en sortant parfois du modèle syndical».
Les banderoles ont été décrochées sur l’Hôtel du département, «c’était le deal». Dans la soirée, un ultime repas sera partagé sur le parvis et mercredi matin il ne restera plus rien de visible de la mobilisation. Sauf dans leurs têtes.