06 Fév

Merci le vent d’Autan !

CLASSIQUE – C’est un passage obligé dans la vie d’un reporter, la manifestation organisée par les organisations syndicales. Ce jeudi 06 février à Toulouse, près de 2.000 manifestants selon la police contre 7.000 participants pour les organisateurs ont protesté « contre l’austérité et la logique libérale du gouvernement« . Tour en images.

Les manifestations syndicales sont un grand classique. Elles se ressemblent presque toutes au fil du temps. L’œil du photojournaliste ou du journaliste reporter d’images (JRI) s’habitue à l’exercice immuable. Au premier plan, une tête de cortège composée des différents leaders syndicats locaux. Suivent ensuite les différentes branches de métiers des organisations syndicales et parfois tout à la fin les partis politiques de gauche.

Il y avait bien longtemps qu’une manifestation n’avait pas eu lieu. La manifestation toulousaine s’élancera depuis la place Saint-Cyprien pour rejoindre le cœur de la ville en franchisant le pont Neuf, la rue de Metz et les boulevards de la ville pour finalement rejoindre les allées Jaurès.

Ce papier symbolise les patrons qui « ont lâché les salariés dans la merde »

Là, un jeune couple s’embrasse quelques minutes avant que le cortège ne débute son périple. Les deux jeunes remarquent mon attention et celle d’un confrère de l’AFP. L’instant est beau. Il tranche radicalement avec l’ambiance un peu plate qui se dégage. Sur le pont Neuf, le vent d’Autan souffle fort. Il porte bien sa réputation, celui de « rendre fou » les manifestants ici empêtrés dans ces bandes interminable de papier. Ce papier provient du camion siglé CGT où il était stocké dans une ancienne imprimerie. Pour l’un des participants, le fait de laisser dérouler le papier à l’air libre symbolise les patrons qui « ont lâché les salariés dans la merde« .

Le papier part dans tous les sens, les bras des manifestants gesticulent à la manière des mouvements primitifs de l’Homme. Il ne faut pas hésiter, il faut cadrer, réfléchir au moment où il faudra appuyer sur le déclencheur. CLAC-CLAC, je prends une série de 5-6 images. Ce sera celle-ci que je garderai.

Rue de Metz, on approche bientôt des boulevards de la ville. Là, un camion de déménagement muni d’un chariot élévateur suscite l’intérêt d’une consœur. Elle saisit l’occasion et demande à prendre de la hauteur pour réaliser plusieurs images. Très bonne idée ! Les policiers en civils voient Nathalie monter dans les airs, ils sourient de la situation.