28 Oct

Camargue plein ciel

84626100707280L-1

 

Il serait exagéré de dire que la Camargue m’est étrangère. Pour tout dire, la semaine dernière encore, j’aurais affirmé la connaître comme ma poche.

Je suis né à Arles il y a quelques décennies. J’ai passé toutes mes vacances aux Saintes-Maries-de-la-Mer jusqu’à l’âge de 14 ans. J’ai cheminé le long des routes et des drailles à pied, en voiture et à vélo. Pas à cheval, je ne monte pas. Je suis entré dans les prés de nombreuses manades. J’ai emprunté la « digue à la mer » à l’époque où l’accès n’était pas interdit. Et aussi après, ne le répétez pas.

J’ai lu La bête du Vaccarès (en français). J’ai vu Crin Blanc. J’ai même été figurant dans Heureux qui comme Ulysse.

Je sais cuisiner les tellines. Et la gardiane de taureau. J’ai piqueniqué dans La vallée des lys.

J’ai interviewé des manadiers, des ganaderos, des riziculteurs. J’ai « planqué » dans un poste d’observation pour ornithologues à la Tour du Vallat. J’ai vu les images noir et blanc de Clergue à l’époque de « Née de la vague ». J’ai passé toute une nuit d’été en 1982 au bord du Vaccarès à enregistrer la symphonie des roubines. Je suis allé nager et manger à Beauduc au temps où Beauduc était ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.

Bref, je croyais connaître…

La semaine dernière, j’ai feuilleté « Camargue plein ciel », l’album que le photographe Alain Colombaud et le journaliste Jacques Maigne ont publié « au Diable Vauvert ».

Et j’ai enfin vu la Camargue.

 

Joël Jacobi