19 Juil

En Mayenne, on presse des disques vinyles connectés

AFP PHOTO / Thierry ZOCCOLAN

AFP PHOTO / Thierry ZOCCOLAN

Le bon vieux 33 tours est tendance, on le sait. Logique qu’il soit désormais connecté, grâce à une start-up auvergnate et le principal fabricant de disque vinyle, situé en Mayenne.

La technologie sans contact (NFC) pourrait faire le lien entre les offres numériques et dématérialisées, et le disque vinyle, redevenu très tendance.

La start-up auvergnate Yes It Is et la PME mayennenaise MPO vont glisser des puces sous l’étiquette afin d’une part de pouvoir pré-écouter les morceaux via son smartphone, et d’autre part, une fois le disque acheté, profiter de contenus numériques: album en version numérique, clips, places et dates de concerts, paroles de chansons, « chats », produits dérivés, etc.

« Ça n’a jamais été fait avant« , assure Emmanuel Ranc, le fondateur de Yes It Is, « Nous avons breveté un procédé technique capable de résister à une chaleur de 180 degrés et à 8 bars de pression lors du processus de fabrication par pressage »
En janvier, ce projet, baptisé « Revive », a été primé au Consumer Electric Show (CES) de Las Vegas. « Ça nous a donné une visibilité considérable« , se réjouit le dirigeant de la start-up, lancée depuis un an et installée dans l’incubateur clermontois Le Bivouac.

Pour fabriquer son premier vinyle connecté, « Yes it is » s’est associé avec un des premiers fabricants de disques au monde, MPO, une PME de la Mayenne. Côté musique, le compositeur et producteur indépendant Wax Tailor a été le premier à se lancer dans l’aventure. Les premiers 33 tours équipés de l’artiste seront vendus en octobre.

Mieux connaître ses fans

« C’est une porte ouverte sur le futur, il y a encore beaucoup de choses à inventer en termes de contenu additionnel« , estime le musicien.

Cette galette noire nouvelle génération pourrait également permettre à l’artiste de « mieux connaître ses fans« , anticipe Emmanuel Ranc.

« Ils ne seront plus anonymes car l’artiste saura dans quelles villes ceux-ci ont acheté l’album, il pourra leur offrir des places de concerts ou les faire monter sur scène pour les récompenser« , explique celui qui propose des solutions NFC pour d’autres secteurs très divers (aéronautique, luxe, logistique, chaîne du froid, santé, vins et spiritueux).

Mais cette approche « premium et communautaire » ne profitera qu’aux plus créatifs: « ça n’est pas ce support ou un autre qui vont effacer d’un coup de baguette magique tous les soucis de rémunération des artistes« , souligne Wax Tailor.

Plusieurs gros labels et des artistes français et étrangers ont déjà fait part de leur intérêt pour l’objet, présenté également lors du dernier salon du Midem à Cannes en juin, alors que les ventes de vinyles ne cessent d’augmenter, à l’inverse des CD et autres DVD.

Le géant japonais de l’électronique Sony a récemment annoncé qu’il allait reprendre leur fabrication d’ici à mars 2018, après trois décennies d’interruption. Et selon une étude du cabinet Deloitte, le chiffre d’affaires du vinyle dans le monde (disques, platines et accessoires) devrait atteindre un milliard de dollars en 2017.