05 Fév

Avec le projet Solenn, Lorient est à l’épreuve de la transition énergétique

ENERGIE-ELECTRICITE-TECHNOLOGIES

Le pacte énergétique breton devient concret. ERDF va distribuer au début de l’été 10 000 de ses compteurs intelligents Linky dans l’agglomération de Lorient, dans le cadre du pacte énergétique breton. Avec 12 partenaires dont le Lorient Agglomération et l’ADEME, l’objectif est de faire faire des économies d’énergie, et, côté distributeur, de mieux gérer l’offre d’électricité.

Linky, ce compteur nouvelle génération, est au Coeur du projet Solenn, soutenu par l’ADEME et visant à faire influencer la consommation d’électricité à la baisse, l’un des objectifs du Pacte Énergétique Breton.

650 habitants de l’agglomération lorientaise formeront un panel d’expérimentateurs, assistés de 325 « témoins », qui vont les aider à suivre le programme. Plus de rendez-vous pour des interventions techniques, des informations sur la consommation en temps réel, et des données envoyées au fournisseur. Avec à la clé, un chiffre à la baisse sur la facture d’électricité.

Un suivi précis de la consommation d’électricité permettra de repérer ses pics de consommation anormaux, et de mieux lisser sa consommation en fonction de ses besoins et des plages tarifaires. Les familles seront en cela « coatchée » par l’ALOEN, l’agence locale de l’énergie, qui, avec l’analyse de ces données, pourra affiner sa politique locale l’énergie. « C’est un coaching individuel pour aller dans le détail des usages énergivores, savoir si cela vient plutôt du frigo, des lumières, du multimédia. Au-delà de juste repérer les pics et la surconsommation, il s’agit de faire baisser la facture d’électricité » explique Marie-Laure LAMY, la directrice d’ALOEN, l’Agence Locale de l’Énergie.

Lorient Agglo étant déjà engagé dans une démarche de transition énergétique, avec sa boucle innovante énergétique locale « BIEN LA« . Les associations de consommateurs sont également sollicitées pour cette expérimentation, afin à la fois de rassurer les droits des usagers et participer aux changements de comportement de consommation. « Il ne s’agit pas qu’il se dise -je me prive, mais: j’élimine les gaspillages parce que, j’ai réussi à les identifier » résume Marie-Laure Lamy.

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Du côté du fournisseur d’électricité, l’enjeu est la sécurisation de l’approvisionnement électrique, inscrite dans le pacte énergétique breton. A l’échelle du territoire, l’analyse croisée des données, élaborées avec l’aide de l’entreprise spécialisée dans la transformation numérique Niji, permettra à ERDF de mettre en place, sans fâcher le client, une politique d’écrêtement ciblé.

L’écrêtement, c’est quoi ?

L’idée, c’est qu’en cas d’incident grave sur le réseau ou pour éviter le délestage quand le réseau est trop sollicité, synonyme de coupure d’électricité chez l’habitant, ERDF réduise la puissance chez leurs clients. « Plutôt que de couper l’électricité dans quelques ménages, plus de ménages ont un peu moins de puissance pendant un moment » explique, pédagogue, Marie-Laure Lamy.

C’est possible après une analyse des historiques de consommation et si les abonnés, conscients du problème, modulent leurs usages. « Il faut qu’ils adhèrent à cette notion d’intérêt général » complète la directrice de l’Aloen, qui lors d’une précédente opération de « coaching », TrakOwatts, avait obtenu une baisse de 16 % de la consommation. Avec Solenn, il faudra au moins obtenir ce même résultat.