Le vote au Sénat sur la proposition de loi de la députée écologiste de Bergerac, Brigitte Allain, prévoyant l’introduction d’ici 2020 dans les cantines de 20% de produits bio, n’a pu avoir lieu, ce jeudi 10 mars, en raison de la multiplication des interventions des opposants au projet, notamment Républicains (LR). Cela conduit à reporter « aux calendes grecques » une loi votée par l’Assemblée nationale à l’unanimité en première lecture en janvier.
Aujourd’hui, la part de bio dans les réfectoires ne représente que 2,7% du contenu des assiettes. Les sénateurs réfractaires, à l’image d’Henri Tandonnet, élu UDI du Lot-et-Garonne, avancent que c’est « une norme contraignante » pour les élus, et que « ces seuils sont difficiles à atteindre pour les producteurs français ».
Sa voisine écologiste, la députée de Dordogne souligne pourtant que « moins de 400.000 hectares suffiraient à fournir le quota de 20% ». L’agriculture bio représente 1,3 million d’hectares en France et 220.000 ha ont été convertis uniquement en 2015. « Les élus ont besoin d’un cadre », explique Brigitte Allain. « L’idée est de leur permettre d’y voir clair en matière d’orientations, financements, organisation des structures, et aussi de leur donner une légitimité dans leurs choix par exemple de marchés publics ». Au final, « c’est reprendre en main notre alimentation et notre agriculture », ajoute celle qui est aussi agricultrice.
La Fondation Nicolas Hulot, estime, pour sa part, que « les sénateurs ont fait preuve d’un manque de vision et de courage politique, alors même qu’une meilleure alimentation est plébiscitée par les consommateurs ».