08 Avr

Virginie Calmels : « Si je suis maire de Bordeaux, je ne briguerais pas la députation »

©Thibaud Moritz / IP3/MaxPPP. Bordeaux, le 06 decembre 2015, Alain Juppé et Virginie Calmels

©Thibaud Moritz / IP3/MaxPPP.
Bordeaux, le 06 decembre 2015, Alain Juppé et Virginie Calmels

Par Laurent Lataste, journaliste à France 3 Aquitaine

« Aujourd’hui je ne suis candidate à rien ! ». Virginie Calmels tente de balayer d’un revers de main toute spéculation sur son avenir politique.

Pourtant, le 8 février dernier, Alain Juppé, maire de Bordeaux annonçait lors d’une réunion d’adjoints qu’il en faisait sa dauphine mais également sa candidate sur la deuxième circonscription de la Gironde. Deux candidatures peu compatibles avec la nouvelle loi sur le cumul des mandats. Le cumul appartient au passé, sauf si l’éventuel successeur de François Hollande souhaite faire modifier cette loi. Mais la probabilité est faible. Alors annoncer Virginie Calmels à la mairie de Bordeaux et aux législatives peut laisser dubitatif. La nouvelle loi est très claire. A partir de 2017, tout parlementaire élu doit abandonner ses fonctions dans un exécutif local. Le libre choix appliqué jusqu’à présent est révolu. Le député ou le sénateur est obligé de conserver son mandat au Parlement.

L’application de cette règle aurait pour Virginie Calmels des conséquences non négligeables. En effet, si Alain Juppé est élu Président de la République en mai 2017, Virginie Calmels devrait logiquement lui succéder, quinze jours après sa démission, soit quelques semaines avant les législatives. Mais candidate à la députation, si elle remportait la circonscription, elle devrait abandonner son mandat de maire pour se consacrer au Palais Bourbon. Un sérieux dilemme pour la succession.

Tout ça pour ça !

Mais Virginie Calmels précise : « si je suis maire, je ne briguerais pas la députation ». Difficile en effet de l’imaginer dire adieu au Palais Rohan quelques semaines après en avoir pris les rênes avec ses nouveaux adjoints élus en même temps qu’elle (1). Cela ferait trois maires de Bordeaux en quelques semaines. Du jamais vu ! Et l’adjointe au maire de Bordeaux de rajouter : « mon destin personnel est lié à court terme à celui d’Alain Juppé ». Si Alain Juppé échoue à la primaire ou à l’élection présidentielle, elle pourrait continuer sa route vers le Palais Bourbon, si celle-ci ne lui est pas barrée par la titulaire du poste, la socialiste Michèle Delaunay. Mais rien ne l’empêcherait également d’être candidate aux législatives et de jeter l’éponge, si Alain Juppé est élu Président de la République, pour lui succéder à la mairie.

Tout reste ouvert pour trouver un candidat sur la deuxième circonscription dans l’hypothèse où Virginie Calmels succèderait à Alain Juppé. Selon nos informations, elle aurait approché, ce qu’elle dément, certains élus bordelais, avec pour objectif de trouver celui ou celle qui pourrait reconquérir le fauteuil perdu en 2007 par Alain Juppé.

Virginie Calmels a donc aujourd’hui plusieurs fers au feu. Si son avenir dépend de celui d’Alain Juppé, celui d’autres élus dépend du sien, notamment pour les législatives.

(1) Au terme des dispositions prévues par l’article L.2122-10 alinéa 3 du CGCT, « quand il y a lieu, pour quelque cause que ce soit, à une nouvelle élection du Maire, il est procédé à une nouvelle élection des adjoints ainsi que des délégués de la commune au sein d’organismes extérieurs ».

04 Avr

LGV Limoges-Poitiers: des élus décidés à poursuivre le projet, même en cas de revers au Conseil d’Etat le 15 avril

 

Conférence de presse des défenseurs de la LGV Limoges-Poitiers à Limoges (©Alexandra Filliot-F3 Limousin)

Conférence de presse des défenseurs de la LGV Limoges-Poitiers à Limoges (©Alexandra Filliot-F3 Limousin)

Avec AFP

Les élus de toutes tendances politiques ainsi que des représentants du monde économique de la Haute-Vienne ont assuré ce lundi, qu’ils continueront à promouvoir le projet de ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, même si le Conseil d’État annulait sa déclaration d’utilité publique.

Le 23 mars, le rapporteur public a en effet préconisé l’annulation de cette DUP lors d’une audience au Conseil d’État, dans le cadre d’une requête portée par des opposants au projet de LGV (collectivités, municipalités, collectifs et associations de riverains et usagers, etc.). Sa décision est attendue le vendredi 15 avril prochain.

Mais « l’annulation d’une DUP, si tant est qu’elle soit prononcée dans les prochaine semaines par le Conseil d’état, ne signifie pas l’enterrement d’un projet », a affirmé lors d’une conférence de presse Jean-Pierre Limousin, président de la CCI de la Haute-Vienne et de l’association de promotion de la LGV, et du nouveau CESER ALPC.

« Souvenez-vous du pont d’Oléron pour lequel il a fallu promulguer trois DUP. Ce pont est aujourd’hui une réalité », a-t-il souligné. Il était entouré de la sénatrice socialiste de la Haute-Vienne, Marie-Françoise Perol-Dumont, qui considère que « la LGV est vitale pour l’avenir de notre région », du député socialiste et ancien maire de Limoges Alain Rodet, du maire Les Républicains de Limoges Emile-Roger Lombertie ou encore du porcelainier Michel Bernardaud. « Il ne s’agit pas seulement de faire venir de l’emploi et des entreprises, mais plus encore de maintenir l’activité existante sur nos territoires », a ajouté M. Limousin. Il a écrit en ce sens avec le président PS de la Région ALPC, Alain Rousset, au président de la République François Hollande.

Et le président de la CCI de balayer les arguments sur l’absence rentabilité de la LGV Poitiers-Limoges. « Vous connaissez un équipement public rentable ? Moi je n’en connais pas. A ce jour, il n’y a que deux lignes TGV rentables dans le monde: Tokyo-Osaka et Paris-Lyon », a-t-il affirmé.

 

02 Avr

Budget de la grande région : le fonds d’aide aux communes de Poitou-Charentes sur la sellette

©PHOTOPQR/SUD OUEST/MaxPPP Alain Rousset en conférence de presse à Bordeaux

©PHOTOPQR/SUD OUEST/MaxPPP
Alain Rousset en conférence de presse à Bordeaux

Alain Rousset va, la semaine prochaine, s’adresser aux maires de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, à l’occasion de deux rendez-vous : une rencontre, lundi 4 avril, à Bordeaux avec les présidents des associations départementales des maires, et samedi 9 avril, à Angoulême, une réunion avec tous les maires des 4503 communes du nouveau territoire dont les trois-quart ont moins de 1.000 habitants.

A cette occasion, le président devrait dévoiler ses intentions en matière d’aides régionales directes aux communes. Dans une récente interview, Alain Rousset a, déjà, indiqué que la région n’interviendrait plus « pour financer des réverbères » et jeudi, devant les agents du Poitou-Charentes, il a plus spécifiquement indiqué que « toutes les politiques mises en place en Poitou-Charentes ne seront pas poursuivies ». Le FRIL (Fonds Régional d’Intervention Locale), créé en 2005 par Ségolène Royal est particulièrement visé. Dès aujourd’hui, les communes qui voudraient déposer un dossier ne peuvent plus le faire sur le site internet de la région ALPC, et se heurtent à un message d’avertissement qui précise que « les aides et mesures précédemment votées par l’Aquitaine, le Limousin et le Potou-Charentes sont en cours d’évaluation ».

Le message d'avertissement du site internet de la Région ALPC

Le message d’avertissement du site internet de la Région ALPC

En Poitou-Charentes, le FRIL a, par exemple, servi à aider 403 communes en 2014, pour un montant total de 9.372.987 euros, selon une note interne de la direction du budget de septembre 2015. Ce fonds était réservé aux collectivités de moins de 10.000 habitants (communes ou EPCI), et il avait pour but, lors de sa création de « compenser en partie la baisse de la Dotation Globale d’Equipement par l’Etat ». Son montant annuel était variable, de 3.8 millions d’euros en 2008 à 19,2 millions d’euros en 2010, comme le montre ce tableau, mais le FRIL a apporté près de 95 millions d’euros d’aides directes aux communes au cours des sept dernières années.

Evolution du montant du FRIL Poitou-Charentes entre 2008 et 2014

Evolution du montant du FRIL Poitou-Charentes entre 2008 et 2014

 

A titre d’exemple, le FRIL a servi en 2014, à « acheter un minibus pour personnes à mobilités réduites à l’EHPAD de Fléac en Charente (10.000 €), ou à réhabiliter une salle de classe et acquérir des matériels informatiques à Sainte-Néomaye en Deux-Sèvres (50.000 €) ». 

Face à la nécessité d’assainir le budget de l’ex-Région Poitou-Charentes, et compte tenu de ses propres convictions politiques, Alain Rousset serait tenté de mettre un terme à des orientations qui ne relèvent pas des compétences prioritaires de la région.

Du côté de l’opposition, la conseillère régionale de la Vienne, Véronique Abelin, membre de la « commission aménagement du territoire », reconnait que « la question a été évoquée lors de la dernière réunion de cette commission ». L’élue rappelle que la loi NOTRe « donne cinq ans aux nouvelles régions pour harmoniser leurs politiques d’intervention », mais elle ajoute que la situation actuelle des finances « oblige à un travail plus rapide d’homogénéisation de l’action des trois anciennes régions ». Cependant, Virginie Calmels, cheffe de file de la droite, souligne qu’il « serait désastreux de renoncer à toute capacité d’investissement en Poitou-Charentes ».

Selon, une autre élue d’opposition, deux autres fonds d’intervention spécifiques au Poitou-Charentes, seraient remis en question : le FREE (Fonds Régional d’Excellence Environnementale) destiné à aider les collectivités ou les entreprises, à maîtriser l’énergie et à développer les énergies renouvelables, et le FRDEIVE (Fonds Régional de Développement des Eco-Industries et des Véhicules Electriques) doté de 12 millions d’euros lors de sa création en 2010.

 

 

01 Avr

Questions autour de l’absence d’une adjointe à la mairie de Limoges

Le blog d’opposition de gauche, « Limoges reconquête » vient de publier sur son compte twitter une « alerte enlèvement » concernant Latifa Ramhaoui, maire adjointe chargée du développement durable. Cette élue est, en effet, absente depuis plusieurs mois.

D’origine marocaine, Latifa Ramhaoui a d’abord occupé, en 2014 lors de l’élection de la nouvelle majorité autour d’Emile-Roger Lombertie (Les Républicains), la fonction d’adjointe au maire chargée de l’intégration, de la lutte contre l’exclusion et la cohésion sociale, après avoir milité dans des associations comme « Ni putes, ni soumises » et « SOS Racisme ». Depuis l’an dernier, elle s’est vue confiée le développement durable.

L’un des adjoints évoque à son sujet « une personne fragile » qui serait actuellement « en arrêt maladie ». Lors du dernier conseil municipal, le maire avait rappelé que « chacun a droit au respect de sa vie privée, et à la protection de son intimité quand il est malade ».

L’entourage du maire précise que « ces attaques profondément indécentes auront des suites judiciaires ».

Cependant, selon nos informations, à la suite de la découverte d’ennuis judiciaires, le maire de Limoges aurait saisi la « Commission Ethique et Transparence » depuis mi-décembre, mais sans dévoiler son identité. Cette commission doit se réunir, mercredi 6 avril prochain, pour émettre un avis sur le maintien ou non dans sa délégation d’adjoint au maire, d’un élu dans cette situation.

Par ailleurs, la même « Commission d’Ethique » aurait également été saisie d’un autre cas, concernant un élu socialiste.

Latifa Ramhaoui avait été candidate aux élections départementales sur le canton de Limoges 2, en binôme avec Vincent Léonie, également maire adjoint de Limoges. Ils avaient été battus par le binôme socialiste au second tour avec 48,6% des voix.