03 Mar

Sophie Dessus, « l’amie si proche » de François Hollande est décédée

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Députée-maire d’Uzerche en Corrèze, Sophie Dessus est décédée aujourd’hui à Limoges à l’age de 60 ans, des suites d’un cancer foudroyant. Très proche de François Hollande, auquel elle avait succédé en 2012 à l’assemblée nationale, première femme députée de la Corrèze, elle était aussi très appréciée de l’ancien président Jacques Chirac.

Sophie Dessus avait été hospitalisée, il y a une quinzaine de jours à la suite d’une aggravation de son état de santé. Son décès a été annoncé en fin d’après-midi à l’Assemblée nationale, lors d’une séance consacrée à la réforme pénale. Le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a rendu hommage à la députée dans l’hémicycle, faisant part, au nom du gouvernement, de sa « peine ». « Reste le souvenir de son optimisme contagieux, de son sourire, de son engagement au sein de la commission Culture. Elle manquera évidemment beaucoup à la Corrèze. Elle manquera, certainement beaucoup à la commission de la Culture, mais elle manquera aussi beaucoup à l’Assemblée nationale », a-t-il dit.

Des commentaires humoristiques du Petit journal de Canal + sur une vidéo où l’on voyait l’ancien président Jacques Chirac lui faire des confidences à l’oreille, au grand agacement de son épouse Bernadette, avaient contribué à la faire connaître du grand public. Sophie Dessus, considérée comme une proche du chef de l’Etat, avait été élue deputée en 2012 dans l’ancien fief électoral de François Hollande, la première circonscription de Corrèze à Tulle, devenant ainsi la première femme députée de ce département.

Le président François Hollande a salué dans un communiqué sa mémoire, une femme aux « convictions fortes », qui « ne se résignait jamais ». « C’était une femme dotée d’une énergie incroyable et d’une ténacité infatigable. Elle ne se résignait jamais. Même pas devant le mal qui allait l’emporter en moins de trois mois », écrit le chef de l’Etat.

« Elue conseillère générale en 1998 puis maire d’Uzerche en 2001, elle a consacré toute sa vie aux autres. En juin 2012, elle fut la première femme à devenir députée de la Corrèze. Elle avait des convictions fortes mais savait travailler avec tous. Le Parlement perd une députée valeureuse, la Corrèze une élue enthousiaste et unanimement appréciée », ajoute-t-il. « Je salue sa mémoire et présente ses condoléances à son époux, à ses enfants, à sa famille. Et j’exprime à titre personnel ma peine de perdre une amie si proche et si digne de sa fonction », poursuit le président Hollande.

Née à Suresnes (Hauts-de-Seine) et issue d’une famille originaire du Limousin, Sophie Dessus s’était installée en Corrèze à l’âge de 19 ans et y avait exercé le métier d’agricultrice pendant une trentaine d’années, s’engageant progressivement dans la politique locale. Elle était depuis 2001 maire d’Uzerche, une ville de 3.300 habitants.

A l’Assemblée nationale, elle était membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée Nationale, et membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre hommes et femmes. Elle intervenait aussi sur les sujets touchant aux collectivités territoriales et à la ruralité.


Sophie Dessus était la petite-fille du juriste et académicien Henri Mazeaud (1900-1993), et petite-cousine du gaulliste Pierre Mazeaud (juriste, homme politique et alpiniste), président du Conseil consitutionnel de 2004 à 2007. Elle était mère de quatre enfants, nés entre 1976 et 1987.

Gérard Vandenbroucke, ancien président PS de la région Limousin, a salué le souvenir « d’une sacrée femme politique qui bougeait tout le temps, ne lâchait pas un dossier tant qu’elle ne l’avait pas mené au bout, une femme optimiste et avec du punch. A mes yeux, c’était une battante et une combattante ».

Alain Lagarde, ancien premier secrétaire fédéral du PS en Corrèze, a rendu hommage a une femme « de grand talent, d’une grande pugnacité, qui ne calait pas sur ses convictions ».

Avec AFP