L’information est passée inaperçue, occultée le 6 février dernier par l’annonce du départ des universités d’été du PS de La Rochelle à Nantes, mais le conseil national du PS a donné le coup d’envoi du calendrier des investitures pour les législatives de 2017. Le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, a fixé au samedi 17 décembre, la convention nationale d’investiture, chargée d’entériner le choix qui aura été fait quelques jours auparavant par les militants. Cette procédure revêt une importance particulière dans notre grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, où le PS et ses alliés, détiennent 44 des 49 sièges de députés.
De l’unique circonscription de la Creuse, aux 12 de la Gironde, il ne reste plus que six mois de tranquillité, dans l’exercice de leur mandat, à nos parlementaires (24 femmes et 25 hommes). Dès leur retour de vacances, fin août, ils devront se déterminer pour les législatives de juin 2017. Comme en 2011, le Parti Socialiste a fixé le calendrier : les candidatures devront être déposées pour la mi-novembre, les militants devront voter dans les fédérations, début décembre, et la convention nationale d’investiture validera le nom des candidats, le 17 décembre, et précisera les circonscriptions qui seront, le cas échéant, réservées aux radicaux et aux écologistes (une centaine en 2011).
Aujourd’hui, dans la grande région Aquitaine, le PS détient 39 sièges de député sur 49. Les écologistes en ont trois (Noël Mamère en Gironde, Brigitte Allain en Dordogne, et Véronique Massonneau dans la Vienne). Les radicaux de gauche occupent deux sièges : Olivier Falorni en Charente Maritime, et Jérome Lambert en Charente. Le plus ancien au Palais Bourbon est Henri Emmanuelli, élu pour la première fois en 1978. Mais, compte tenu de ses années passées au gouvernement (1981-1986), et de sa période d’inéligibilité (1997-2000), il est devancé en terme de longévité par le haut-viennois, Alain Rodet, ancien maire de Limoges, qui siège lui sans interruption depuis 1981.
A droite, Les Républicains n’ont que 4 députés : Dominique Bussereau et Didier Quentin en Charente-Maritime, Yves Foulon en Gironde et Jean-Louis Costes en Lot-et-Garonne. Il faut ajouter Jean Lassalle pour le Modem, dans les Pyrénées Atlantiques, qui siège dans le groupe des non-inscrits.
Rappelons que l’Aquitaine compte 28 députés, le Poitou-Charentes 15, et le Limousin seulement 6.
Cette année, c’est une grande première, la désignation des candidats aux législatives devra tenir compte de l’application de la loi sur le cumul des mandats, qui interdira à tout président d’exécutif local (Maire, président de conseil départemental ou régional) d’être également parlementaire. Cela va imposer des choix douloureux, pour plusieurs élus : Alain Rousset, président du conseil régional, les présidents de département, Dominique Bussereau en Charente-Maritime, Germinal Peiro en Dordogne et Henri Emmanuelli dans les Landes, et de nombreux maires de grandes villes, Alain Claeys à Poitiers, Michel Vergnier à Guéret, Didier Quentin à Royan, Yves Foulon à Arcachon, ou encore, Jean-Louis Costes à Fumel. Noël Mamère, maire de Bègles, a déjà indiqué qu’il ne se représenterait pas à l’Assemblée.
Les investitures seront aussi fortement influencées par la désignation des candidats à l’élection présidentielle, aussi bien à droite qu’à gauche. Les soutiens d’Alain Juppé disposeront, sans doute, s’il remporte la primaire, d’une préférence face à ceux de Nicolas Sarkozy. A gauche, si François Hollande est bien candidat, les sortants les plus frondeurs, auront peut être à affronter des adversaires plus loyaux. Il faudra aussi tenir compte, du retrait ou non, d’un candidat écologiste à la présidentielle, en échange d’un nombre significatif de circonscriptions « gagnables », et elles sont nombreuses dans notre région.
Dans les semaines qui viennent, petit à petit, les parlementaires vont devoir préciser leurs intentions, et les autres candidats à la candidature seront obligés, eux aussi, d’abattre leurs cartes.