12 Fév

Michèle Alliot-Marie bien décidée à décrocher la présidence du conseil national des Républicains

©PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MaxPPP. Le Touquet, campus des jeunes Républicains.

©PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MaxPPP. Le Touquet, campus des jeunes Républicains.

Les 2.000 conseillers nationaux des Républicains vont devoir désigner, ce samedi 13 février, leur nouveau président, ou leur nouvelle présidente, à la Porte de Versailles à Paris. Michèle Alliot-Marie, et Luc Chatel s’affrontent pour succéder à Jean-Pierre Raffarin. A quinze mois de l’élection présidentielle, et à neuf mois de la primaire à droite, l’enjeu de ce scrutin, à bulletins secrets et donc très incertain, n’est pas seulement honorifique. L’heureux élu pourrait, en effet, assuré la présidence du parti, le temps de la campagne officielle pour la primaire.

Le conseil national des Républicains est, en quelque sorte, un vaste parlement interne, composé des parlementaires, des présidents de fédération, ou encore des secrétaires départementaux. Son président est une sorte de « sage », au dessus des intérêts personnels, qui veille au bon fonctionnement du mouvement, et qui pourrait jouer un rôle d’arbitre, en cas de contentieux au cours de la primaire.

Le poste semblait promis à Luc Chatel, député de la Haute-Marne, ancien ministre de l’éducation, et président éphémère des Républicains, de juin à novembre 2014, entre le départ de Jean-François Copé, et le retour de Nicolas Sarkozy, et depuis, conseiller politique du président du parti. Jusqu’à la semaine derniere, il était le seul candidat, « désigné » et soutenu par Nicolas Sarkozy.

Candidate « à tout prix »

Mais, Michèle Alliot-Marie a créé la surprise, en annonçant sa candidature, le 04 février dernier. Plutôt discrète, depuis son départ du gouvernement en 2011, l’ancienne ministre de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères, s’était contentée de son nouveau mandat de députée européenne, décroché en juin 2014. Son entrée en campagne, la semaine dernière, et la perspective de sa victoire, compte tenu de son aura, auprès des militants, aurait conduit Nicolas Sarkozy à tenter de la dissuader de se présenter. Mais constatant sa détermination, il aurait fini par prendre ses distances, vis à vis de son « candidat » initial. Selon nos confrères de France Info, le président des Républicains aurait cherché à « débrancher » Chatel, et tenté sans succès, de trouver un accord entre les deux candidats, en les réunissant dans son bureau.

A 69 ans, Michèle Alliot-Marie, est donc bien décidée à l’emporter et elle joue sur sa féminité, dans un parti très masculin. Elle aurait confié à Patrick Devedjan, au téléphone « ça manque de jupes », chez les dirigeants des Républicains.

L’ancienne députée et maire de St-Jean-de-Luz, a reçu, en quelques jours de nombreux soutiens, affichés sur les réseaux sociaux, comme Henri Guaino sur Europe 1 et Nadine Morano.

L’élection de MAM, à la présidence du conseil national des Républicains, pourrait ne pas être une très bonne nouvelle pour Alain Juppé. Les deux personnalités entretiennent des relations peu chaleureuses. Pour ne citer que les épisodes, les plus récents, Michèle Alliot-Marie conserverait une réelle rancune, envers son successeur au Quai d’Orsay, en 2011, accusé d’avoir provoqué sa démission pour prendre la place. Lors des européennes de 2014, Alain Juppé n’avait pas caché qu’il aurait préféré Alain Lamassoure pour conduire la liste dans le Sud-Ouest. Et lors de la désignation, de Virginie Calmels comme tête de liste aux régionales, Michèle Alliot-Marie avait fait partie, des plus critiques au sein de la commission d’investiture, avant finalement de la soutenir lors du grand meeting de Bordeaux.

Enfin, il reste une question : Michèle Alliot-Marie pourrait-elle, une fois élue, se présenter à la primaire ? Au printemps dernier, elle affirmait qu’elle prendrait sa décision après les régionales. Le temps est donc venu de mesurer ses réelles intentions.