L’Elysée a dévoilé, ce jeudi 11 février, la liste du nouveau gouvernement de Manuel Valls, au terme du remaniement provoqué par le départ de Laurent Fabius au Conseil Constitutionnel. Malgré les rumeurs qui annonçaient sa nomination au Quai d’Orsay, finalement attribué à l’ancien Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal conserve le ministère de l’écologie, avec simplement une nouvelle attribution « les relations internationales sur le climat ». Les trois autres membres du gouvernement, issus de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Alain Vidalies, aux transports, Matthias Fekl au commerce extérieur, et Martine Pinville au commerce, conservent leurs attributions.
Les remaniements ministériels obéissent à des règles du jeu cruelles. Les rumeurs, les plus insistantes, se transforment souvent en vraies désillusions. Après 35 ans de vie politique, Ségolène Royal vient d’en faire, cette fois encore, la douloureuse expérience. Annoncée par nos confrères de Paris-Match, comme nouvelle ministre des Affaires étrangères, et numéro deux du gouvernement, elle voit lui échapper, sans doute pour la dernière fois, l’un des grands ministères régaliens. Ségolène Royal conserve le ministère de l’écologie, avec une nouvelle attribution liée au suivi de la COP 21, « les relations internationales sur le climat ». A défaut de gérer la diplomatie française, elle sera l’ambassadrice de la France pour la défense de la planète.
Entrée pour la première fois au gouvernement, déjà comme ministre de l’environnement entre 1992 et 1993, lors d’un remaniement qui précédait la plus lourde défaite électorale de l’histoire du PS, Ségolène Royal est restée cinq ans dans le gouvernement de Lionel Jospin, de 1997 à 2002, d’abord à l’enseignement scolaire, puis à la famille, avant d’être appelée par François Hollande, en avril 2014. Jamais, elle n’a pu accéder à l’Intérieur, à la Défense, à la Justice, ou aux Affaires étrangères.
L’annonce de son arrivée au Quai d’Orsay avait, selon certains médias, provoqué de vives réactions dans le monde de la diplomatie, un univers très protocolaire et codifié, où sa liberté de ton et d’action aurait pu déranger. Ségolène Royal a, aussi, trouvé sur sa route l’ambition de Jean-Marc Ayrault, qui n’envisageait son retour au gouvernement qu’au très prestigieux ministère des Affaires étrangères. Selon, son sens aigu du compromis, François Hollande a donc mis sur pied ce tandem, qui se connait depuis toujours, aux premiers rangs du gouvernement, juste derrière le premier ministre.
Matthias Fekl, lui aussi cité, pour le prestigieux portefeuille diplomatique, conserve ses attributions au commerce extérieur et au tourisme et va, juste changer de ministre de tutelle. A 38 ans, Il peut attendre, pour exprimer son potentiel politique.
Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports et Martine Pinville, toujours en charge du commerce et de l’artisanat, aux côtés d’Emmanuel Macron, vont poursuivre leur action, dans ce gouvernement élargi à 38 membres, au lieu de 32, où il sera donc, probablement, un peu plus difficile de se faire remarquer.