02 Sep

Certains l’aiment chaud !

marylin monroe

 

Il est 13h15, j’avale mes deux cafés serrés et me prépare à ma micro sieste. L’insupportable portable sonne. Il interrompt ce moment que j’adore pendant lequel, en 10minutes, j’arrive à plonger dans un cycle de sommeil et repartir à mes consultations.

 » Allo, Antoine, ma nièce et mon neveu sont à l’aéroport, ils reviennent de Los angeles et elle est complètement pliée en deux ; elle souffre d’une lombalgie.

Alors là, deux situations, celle que j’ai dans ma tête : et Merde ….moi qui voulait dormir !

la deuxième: la réalité !

 » Qu’elle vienne vite, je la fais passer par la porte de derrière, je la consulte avant tout le monde ! »

Ils sont déjà là quand je gare ma voiture. J’avoue que je ne suis pas de très bonne humeur mais je me dépêche d’ouvrir la porte.

Il y a toujours une sorte de miracle, j’oublie mes états d’âme, suis transformé, heureux de faire ce métier de rêve.

Je m’assois derrière mon bureau et eux, timides, restent debout face moi attendant mon « asseyez vous je vous en prie ».

Ils ne sont pas beaux, ils sont sublimes ! Elle est vêtue d’une petite robe noire toute simple. Ses yeux sont des pépites noisette. Sa petite fossette lui donne un air coquin et son léger accent anglais ne fait que rajouter à ce charme fou.

Lui est grand, on devine un corps de rêve sous ce tee-shirt moulant aussi bleu que ses yeux. Il parle calmement, gentiment, sourit tout le temps.

 » Merci, Docteur, de nous recevoir si vite, ma femme a souffert pendant tout le voyage. Nous arrivons chez mon oncle et je voudrais vraiment qu’elle soit soulagée.

Essayant d’oublier mon manque de micro-sieste et la beauté de mes nouveaux patients, je passe à l’interrogatoire rapide et je suggère à beauté fatale de s’allonger sur ma table d’examen.

La petite robe noire est très moulante, et je suis obligé de lui demander de l’ôter. Très à l’aise, elle l’enlève et la confie à son mari.

Je sais, un médecin ne regarde rien en dehors des éléments médicaux. Parfois on peut faire un bon travail dans de sublimes conditions .

Allongée sur cette table, elle me regarde inquiète scrutant tous mes gestes. J’ai l’impression d’avoir entre mes mains une poupée de porcelaine. Elle a mal, très mal quand je soulève sa jambe droite. Je lui explique que c’est le signe de Lassegue, marque d’une sciatique évidente hyperalgique.

Elle ne semble pas rassurée et son regard est soucieux.

 » Yes doc, but j’ai senti dans l’avion like une déchirure sous la fesse droite, ce n’est pas un claquage… hein doc ? »

Elle se lève juste vêtue de ses sous-vêtements aussi délicats que …petits et se propose de se pencher sur la table afin que je vérifie la déchirure éventuelle.

Son mari me regarde avec confiance et semble me dire « allez y, allez y mais soulagez la !!

Je vérifie donc ce muscle fessier, dans sa partie interne, d’un claquage éventuel. Elle, debout, à moitié couchée sur la table.

Je confirme donc mon diagnostic, mon toucher très intime ayant à mon sens éliminé l’autre hypothèse .

De retour à mon bureau, je demande de façon aussi bête que machinale :

 » Vous avez la carte vitale?

– Non! je suis citoyenne américaine.

Toujours dans ma routine :

 » Ce n’est pas grave, je vous fais une feuille. Vous vous appelez comment?

Pour respecter le secret médical, je vais donc utiliser un nom d’emprunt mais qui correspond à l’importance dans le monde cinématographique de cette femme aux yeux  noisettes.

 » Monroe. »

Et moi, toujours aussi concentré et très loin de penser au cinéma :

 » Vous êtes la fille du docteur Monroe ? (un médecin bien connu dans le bordelais)

– Euh, non… je suis Marilyn Monroe !!!

Alors là, Antoine tu viens de faire une gaffe énorme, tu viens de demander à une star planétaire son nom !

Tu la vois tous les jours dans des spots tv, tu as vu tous ses films, tu dis souvent que c’est la plus belle femme du monde, tu ne l’a pas reconnue, tu l’as examinée, tu as appuyé ton doigt sur ses fesses et là, tu as l’air …stupide!

Voyant mon embarras elle a la délicatesse de me dire (avec toujours son petit accent)

 » Je suis très heureuse que vous pas reconnaître me. Vous m’avez surement mieux soignée.

 

Marilyn est revenue me voir avec sa radio le lendemain …elle avait bien dormi. Pas moi !