de Walter Hill, Matz et Jef
Roy Nash sort de prison grâce au boss de la mafia de Chicago qui lui demande en retour d’éliminer trois hommes disparus avec le magot d’un braquage. Pourquoi Roy ? C’est une fine gâchette, il rempli toujours ses contrats, mais surtout, Léna, son ex, a été emmenée par l’un des gangsters, et Roy a cette fille dans la peau.
Matz reprend ici un scénario écrit par le vétéran, Walter Hill, également producteur et réalisateur, entre autre films, de 48 heures ! avec Nick Nolte et Eddy Murphy. Matz l’adapte pour nous livrer une histoire dans la plus pure tradition de la série noire. Il ne faut pas s’attendre ici à connaître le passé des personnages. On a très peu d’informations sur leur biographie, il faut se contenter de leurs actes pour percevoir qui ils sont. Roy, tueur de son état, comme les autres personnages, ont tous des gueules dignes des polars de cinéma. On retrouve ainsi l’ambiance sombre des films du genre.
Après un prologue qui se déroule dans une ville fantôme perdue en plein désert, l’histoire se poursuit à Los Angeles. L’action a lieu la nuit la plupart du temps. Avec ce scénario inédit, les auteurs réunissent les ingrédients d’un récit haletant : flics véreux, gangsters tout puissants et sans pitié, femme fatale… Il y a peu de dialogue mais ils font mouches, et les séquences violentes – fusillades et règlements de compte – viennent ponctuer l’intrigue quant il le faut.
Balles perdues est dessiné par Jef qui alterne découpage rythmé et grandes cases qui font comme des pauses dans cet ouvrage assez long (122 pages). Le style très réaliste met en place une ambiance évocatrice et très cinématographique. La dominante sépia renvoie bien sûr à l’âge d’or des histoires de gangsters… Celles des années 20 et 30 auquel cet album rend un bel hommage.
Mathieu Krim