30 Avr

Concert inouï à Bourges pour By The Fall

BY THE FALL 1

L’artiste auvergnat sélectionné aux Inouïs du Printemps de Bourges a envouté le public du 22 d’Auron. Récit d’une journée particulière pour Vincent Estival alias By THE FALL.

Le garçon est aussi doux que ses chansons. Quand on discute avec Vincent Estival, sa sérénité est communicative et il répond à vos questions naturellement, avec une candide assurance. Serein, il ne l’était pourtant pas vraiment ce mardi 28 avril à Bourges: les inouïs, c’est une épreuve particulière dans la vie d’un artiste qui a la chance d’y participer. On se retrouve face à un public qui n’est venu ici que pour voir ce que vous avez dans le ventre, un parterre de professionnels, des journalistes aux programmateurs, tout le petit monde de la musique. Il se trouve que By The Fall raconte un certain nombre de choses dans ses chansons mais allait-il réussir à les transmettre, c’était tout l’enjeu de ce concert. Sa prestation, il devait la donner à 13h30, heure de la sieste mais pas non plus la plus mauvaise heure pour le public des Inouïs qui, pour une grande partie, vient de se lever et entame une bonne journée de concerts. Le plus difficile, c’est peut-être les balances, programmée à 10h du matin, à l’heure où le seul endroit où l’on a envie de chanter, c’est sous la douche. Mais Vincent et celui qui l’accompagne dans l’aventure By The Fall, Maxime, s’exécutent et s’accordent avec tout le monde, même avec les techniciens les plus récalcitrants. Dans la salle, la chanteuse Morgane Imbeaud veille à ce que tout se passe bien. Amis de longues dates, Vincent était derrière la console, à gérer le son quand le duo Cocoon tentait sa chance sur la même scène. « C’est une chance de l’avoir, me confie Vincent, elle fait un vrai boulot de manager ici et en plus elle connaît tout le monde. » Morgane a confiance en lui: « Chaque fois qu’il monte sur scène, je tremble pour lui mais il assure toujours. » Le garçon a l’habitude des publics qui ne sont pas vraiment là pour lui: il a fait un certain nombre de premières parties de concerts (Christine & The Queens ou Asgeir) où il devait aller chercher un public pas forcément à l’écoute. « Ma musique joue sur l’émotion, sur ce qu’il y a de plus primaire en nous et il faut que j’aille chercher ça. » C’est aussi l’avis de Frédéric Roz qui vient de travailler avec lui au Tremplin à Beaumont: « Il faut qu’il arrive à capter le public avec ce qu’il a à dire car ses chansons racontent beaucoup de choses.« 

DSCF1591 Le concert se déroulera exactement comme ça. Captivé, le public nombreux du 22 d’Auron étonnera même le chanteur: « Vous êtes super calme » dira-t’il entre deux titres. On a un peu envie de lui répondre que sa musique ne nous invite pas à danser un pogo. Les trente minutes de concert sont un peu la parenthèse de la journée d’un certain nombre de personnes ici tant la musique de By The Fall suspend le temps. Les spectateurs s’accrochent aux lèvres du chanteur dont la nervosité est palpable. « J’ai été bluffé » avouera ensuite le directeur de la Coopérative de Mai Didier Veillault qui note aussi l’élégance de cette prestation. Après le concert commence une journée de promotion pour le jeune homme mais le plus dur est passé. Pourtant, pour By The Fall, ce n’est que le début de l’histoire.

Un reportage de Richard Beaune, Laurent Pastural, Laurent Janin et Magalie Canuto. Intervenants: Vincent Estival alias By the FallFrédéric Roz, directeur du Tremplin à Beaumont – Morgane Imbeaud, Chanteuse – Didier Veillault, Directeur de la Coopérative de Mai. 

La journée inouïe de By The Fall à Bourges en photos

The Elders reviennent aux fondamentaux à Bourges

Chris Boulton, le chanteur du groupe The Elders a donné de la voix au printemps de Bourges 2015

Chris Boulton, le chanteur du groupe The Elders a donné de la voix au printemps de Bourges 2015

Les ex-Elderberries ont donné leur premier concert depuis longtemps et ça se passait au Printemps de Bourges. Les Elders, c’est leur nouveau nom, ont décidé de réviser leurs classiques et de revenir plus forts et plus sages.

Ils ne sont plus cinq, ils sont 6. The Elders, c’est les Elderberries avec 10 ans de plus. « On a vieilli en années, plaisante Chris, Ryan, il est papa! Il y a dix il n’avait même pas de poil au… »  La dernière fois qu’ils sont venus à Bourges, c’était il y a 9 ans et c’était aux découvertes. Depuis ils ont fait du chemin, deux albums et un EP, puis, plus rien, silence radio pendant quelques années… Crise de la page blanche, les sales gosses de Clermont-Ferrand n’arrivaient plus à écrire de nouveau chapitre à leur histoire. Du coup, ils ont décidé de tout reprendre à zéro.

Le concert des Elders en Photos

Back to the Seventies

Les Elders reviennent aux fondamentaux et reprendront au Tremplin à Beaumont tous ceux qui les ont inspiré. Ils ont donné un avant-goût de ce projet avec une reprise ultra puissante des Beatles sur la scène des régions au printemps de Bourges. Pour la soirée au Tremplin, ils seront sur scène avec le vidéaste Florian Cardinale qui bosse depuis un mois sur ce projet. Une soirée qui donnera peut-être naissance à un nouvel album, l’histoire des Elders ne fait que commencer.

Un reportage de Richard Beaune et Laurent Pastural – Son: Laurent Janin – Montage: Brice Ordas – Intervenants: Chris Boulton et Tom Pope.

The Elders Back to seventies, Jeudi 30 avril au Tremplin à Beaumont.

La Grande Chorale de la Coopé à Bourges en photos

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Le rendez-vous était pris à 13H30 Rue Serge Gainsbourg, parvis de la Coopérative de Mai pour la Grande Chorale de La Coopé.

 

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Dans le Bus, chacun pousse la chansonnette…

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On gratte un peu de guitare…

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On rit beaucoup…

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On révise un peu…

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En réalité, on fait redescendre la pression…

 

DSCF1434 DSCF1445 DSCF1469 A Bourges, le chef de choeur échauffe les voix… DSCF1471 DSCF1474 DSCF1475 DSCF1477 DSCF1480

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20h00, la Grande Chorale de la Coopé monte sur scène et enchaîne les tubes.

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De C’est Comme ça des Rita Mitsouko à « La Nuit, je mens » d’Alain Bashung…

DSCF1511 DSCF1512 DSCF1517 DSCF1518Lisez le récit de l’épopée de la Grande Chorale de la Coopé à Bourges et visionnez le reportage diffusé sur France 3 Auvergne.

 

La Grande Chorale de la Coopé fait ses armes à Bourges

La Grande Chorale de la Coopé sur la scène du Printemps des Régions à Bourges

La Grande Chorale de la Coopé sur la scène du Printemps des Régions à Bourges

Pour la Grande Chorale de la Coopé, c’était le baptême du feu. Pour la première fois, les choristes amateurs ont affronté un public et pas n’importe lequel, celui d’un des plus gros festivals de musiques actuelles de France, celui du Printemps de Bourges.

Formée il y a à peine 20 mois, la Grande Chorale de la Coopé a conquis le public du printemps de Bourges ce samedi 25 avril. La Coopérative de Mai a donc bien réussi son pari: créer une chorale rock à 7 pupitres. Un projet ambitieux puisque les 63 choristes qui la composent sont des amateurs. Amateurs qui ont sacrifié un certain nombre de soirées et de week-ends pour en arriver là et répondre aux exigences de Denis Clavaizolle (réalisateur de tous les arrangements) et au Chef de Choeur Adel Toualbi qui a exécuté toutes ses consignes avec une énergie incroyable.

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Tout ce petit monde a pris le bus à la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand, direction Bourges. L’avantage du groupe, c’est qu’on est nerveux sans vraiment l’être et la bonne humeur fait passer beaucoup de choses. Pendant le voyage, chacun y va de son refrain: certains répètent consciencieusement quand d’autres grattent une guitare et fredonnent des airs connus comme s’ils étaient sur une plage autour d’un feu de joie. Chacun sa recette pour faire redescendre la pression. Celle qui fonctionne le mieux reste celle du chef de Choeur Adel Toualbi qui, en deux déhanchements, délie les langues.

Après l’échauffement des voix, les choristes montent sur scène. « On était très surpris, nous confie Patrick, on était très à l’étroit sur cette scène et on avait du mal à distinguer les nuances de voix mais apparemment, ça s’est bien passé, le public semble avoir accroché« . Les spectateurs présents ne se font pas prier pour danser sur les tubes de la Chorale: les Rita Mitsouko, Earth Wind & Fire, Bashung, The Hives, le répertoire choisi par Denis Clavaizolle: « On a encore des détails à régler techniquement, notamment sur le placement des micros quand ils jouent sur une scène comme celle-ci. » ça signifie surtout que la Chorale n’a pas fini de tourner et que ce festival n’est sans doute que le premier d’une longue série.
La Grande Chorale de la Coopé à Bourges par France3Auvergne

Un reportage de Richard Beaune, Laurent Pastural, Laurent Janin et Brice Ordas – Intervenants: Aurélie, Choriste de la Grande Chorale de la Coopé – Marie, Choriste – Adel Toualbi, Chef de Choeur – Marco Vilas, Ténor – Murielle Duval, Soprano – Fiona Cunniffe, Soprano – Patrick Munch, Ténor – Denis Clavaizolle, Arrangeur

Le Voyage à Bourges de la Chorale en photos

 Pour aller plus loin:

La Grande Chorale de la Coopé sort un disque

La belle aventure de la Grande Chorale de la Coopé

17 Avr

PILS fête le Disquaire Day

prog63758,46Le 18 avril, c’est noël pour les disquaires indépendants: jour du disquaire Day, près de 250 vinyles en éditions limitées seront en vente exclusivement chez les disquaires indépendants.

Un peu d’histoire: en 2007, né le Record Store Day dans les pays anglo-saxons. Cette fête nationale des amateurs de vinyles est déclinée en 2011 en FRANCE sous le nom disquaire day par le CALIF (Club des Labels Indépendants français) club créé pour sauver l’industrie du disque. Principe du disquaire day: éditer des 33 ou 45 tours en éditions très limitées qu’on ne trouve que chez les disquaires indépendants. Pour que pour eux, ce jour devienne noël et les fasse connaitre. Cette année le noël des disquaires tombe le 18 avril.

A Clermont-Ferrand, après une journée de fouille de 10h à 20h chez les disquaires de la ville, les amoureux de musique pourront poursuivre la fête à la Coopérative de Mai pour la soirée Disquaire Day qui invite les artistes du label clermontois Kidderminster.

Autre concert à la Coopérative de Mai, c’est ce soir 17 avril, un garçon du coin, Sebastien Polloni, qui sort son premier album Intitulé Ravines, ce disque a été produit par le chanteur de Kaolin Guillaume Cantillon. Il partagera la scene de la coopé avec le moulinois Julien Estival.

Petite exposition à découvrir à la Librairie des Volcans: Expolaroid qui comme son nom l’indique met en avant les instantanés photos, les « polas ». Parmi les photographes, il y a les oeuvres de Morgane Imbeaud, l’ex-cocoon sera d’ailleurs en show case samedi après-midi à la librairie, d’où partira aussi pour tous les amateurs, un safari photo.

A Clermont, un nouveau lieu vient d’ouvrir pour les amateurs de rock: le Bombshell , les anciens du bar le ratpack fermé il y a quelques mois organise vendredi 17 avril un concert de Paul Collins Beat avec en premier partie, les Plastic Invaders.

Les Kissinmas reprennent du service

10489849_10152667092665793_3925968351352262869_nSi vous n’avez pas eu la chance d’écouter le groupe clermontois Kissinmas avant que ses membres ne décident de le démembrer, pas de panique car le label Kidderminster les a poussé à mettre sur galette leurs meilleurs morceaux. Album en vue le 8 juin prochain.

Il n’était pas vraiment question qu’ils reviennent mais l’histoire des Kissinmas n’était pas tout à fait terminée alors finalement, ils sont revenus. Le label Kidderminster qui héberge déjà de bons groupes comme Coming Soon et The Pirouettes, n’est pas étranger à cette re-formation dont l’idée était d’enregistrer un album qui n’avait jamais vu le jour. « On avait pas mal de titres très aboutis et qui n’étaient jamais sorti sur un album » nous confie Benjamin, la voix du groupe. Deux EPs avaient vu le jour et il manquait un album à leur carrière. Est-ce qu’ils espèrent beaucoup de cette expérience? Oui, ils veulent prendre du plaisir et contrairement à leur début il y a de ça presque 10 ans, ils n’ont aucune pression et veulent surtout monter sur scène. Ils n’auront pas à attendre longtemps puisqu’ils seront sur la scène de la Coopérative de Mai samedi 18 avril pour la grande fête du disquaire day qui réunit à la Petite coopé les artistes du Label Kidderminster.

Un reportage de Richard Beaune et Valérie Mathieu – Montage Stéphanie Salmon – Intervenants:Benjamin et Thomas des Kissinmas et Tom Laroche du label Kidderminster

04 Avr

Car dans le centre de la France, il y a de quoi faire une « Belle Revue »

Couverture du dernier numéro de La belle Revue qui, pour l'occasion s'est offert un lifting mené par le duo de graphistes Syndicat

Couverture du dernier numéro de La belle Revue qui, pour l’occasion s’est offert un lifting mené par le duo de graphistes Syndicat

La Belle Revue, c’est une publication annuelle éditée par la galerie clermontoise d’art contemporain In Extenso et qui passe en revue l’actualité de l’art dans le centre de la France. La nouvelle formule de cette revue vient de paraître et est disponible gratuitement dans tous les lieux d’arts du centre de la France mais aussi dans le reste de l’hexagone.

La Belle Revue, c’est d’abord une édition papier créée il y a déjà cinq ans par la galerie clermontoise In Extenso qui devait en avoir un peu ras la casquette qu’on dise qu’il ne se passe rien en Auvergne et alentours. Dès les premières pages de la revue, une carte du territoire et des lieux où les artistes contemporains sévissent met à mal le cliché  De Limoges à Saint-Etienne, il se trouve que le territoire délimité par In Extenso multiplie les lieux d’art et les expositions. Des expos que La Belle Revue ne se contente d’ailleurs pas de citer puisque les critiques complètes des expos du coin ont droit à leur chapitre.

Ce nouveau numéro version 2015 est pour la première fois passé entre les mains de graphistes (In Extenso se chargeait jusqu’ici de mettre en page et en valeur les précédentes) C’est le duo François Havegeer et Sacha Léopold qui se fait appeler Syndicat qui a eu l’idée de faire des montagnes d’Auvergne, des cimaises. Une riche idée pour donner une nouvelle identité graphique à cette revue qui, il faut bien le dire, était jusqu’ici presque aussi avenante qu’un numéro d’Art Press. 

Des créations in situ

Ceux pour qui les bla bla blas sur l’art ennuie profondément pourront se délecter des travaux d’artistes qui se sont vus confier deux double pages: 5 créations in situ choisies parmi une soixantaine de candidatures. « L’idée, selon la rédactrice en chef Annabel Rioux, c’est de s’approprier la revue, que les artistes s’approprie l’espace qu’on leur donne comme un support pour une oeuvre d’art et non pas juste une image d’oeuvre. L’idée est faire une oeuvre sur quatre pages de papier. » Seule militante de la « Société pour la réintroduction de l’humour dans l’art », l’artiste Lucy Watts s’est offert une double page dans ce nouveau numéro.

Avec des créations in situ de:
Estelle Deschamp
Jennifer Fréville
Émilie Perotto
Joey Villemont
Lucy Watts

Cette Belle Revue est disponible dans tous les lieux d’arts du centre de la France mais aussi au niveau national puisqu’on peut la retrouver dans tous les espaces et musées d’art contemporain.

Annabel Rioux détaille le contenu de La Belle Revue édition 2015 dans cette interview réalisée par Richard Beaune, Valérie Mathieu et Laurent Jannin.

03 Avr

Biennale du Design de Saint-Etienne: le sens de l’expo

Chaque facette de ce Rubik's Cube pour personnes malvoyantes est imprimée en braille (2011) par Konstantin Datz

Chaque facette de ce Rubik’s Cube pour personnes malvoyantes est imprimée en braille (2011) par Konstantin Datz

Les Sens du Beau, c’est le titre de la Biennale du Design de Saint-Etienne édition 2015 qui, une fois de plus nous montre le monde tel qu’il est, tel qu’il sera et aussi tel qu’il pourrait être si on faisait un petit effort d’imagination.

Il faut avoir vécu ces quinze dernières années à Saint-Etienne (j’y ai vécu une grosse dizaine d’années) pour croire en cette ville. Celle qui aurait pu pleurer sur les ruines de sa gloire industrielle passée a préféré prendre le virage du vingt-et-unième siècle à bras le corps comme on dit, et l’emblème de ce virage parfaitement contrôlé, c’est la Cité du Design, sa platine lumineuse et sa tour métallique qui… Ben non, qui ne domine pas la ville. C’est l’école des beaux-arts qui peut être considérée comme le Dieu sauveur de Saint-Etienne en créant il y a de cela presque vingt ans maintenant la Biennale Internationale du Design. En plus d’un succès populaire, la biennale a permis au territoire stéphanois d’accroître son attractivité et de renouer avec la compétitivité économique. Bref, même s’il reste sûrement un bon nombre de façades à rénover à Saint-Etienne, cette dernière n’est plus une ville à la traîne, bien au contraire et cette IXème  édition de la Biennale montre encore à quel point la vie du point de vue des sept collines est fascinante.

Réorganiser le MondeHypervital

L’une des premières expositions que le visiteur est invité à découvrir, s’il commence sagement son périple par la platine, c’est celle qui s’intitule Hypervital, sorte de kit de survie pour l’humanité du vingt-et-unième siècle. Cette exposition fonctionne un peu comme un bouquin de Jérémy Rifkin, cet économiste qui passe son temps à nous foutre les « chocottes » en nous mettant face à notre inconscience: d’abord on te fait bien flipper, surpopulation, dérèglement climatique, immobilisme des pouvoirs publics (passé ce chapitre, tu prends généralement ta carte à Europe Ecologie les Verts) puis on te dit que quelques personnes ont des idées pour changer tout ça et ça te redonne le sourire pour enfin te faire comprendre qu’il reste à convaincre tout le monde et quand je dis le monde, ce n’est malheureusement pas une image.

Better Shelter, Flat Packs for a House, 2013, Ikea Foundation / United Nations High Comissioner for Refugees (UNHCR)

Better Shelter, Flat Packs for a House, 2013, Ikea Foundation / United Nations High Comissioner for Refugees (UNHCR)

Après un état des lieux très réjouissant du gaspillage en masse dont l’humanité fait preuve, on découvre le peuple de la vallée de l’Omo en Ethiopie, passion du photographe allemand Hans Silvester, peuple qui, au-delà de son talent pour peindre les corps et la peau, semble avoir tout compris en développant des techniques de survie sophistiquées dans des environnements hostiles. Sauf qu’aujourd’hui, ces tribus sont menacées par la construction d’un barrage dont le chef des travaux n’est autre que le gouvernement éthiopien. La survie de ceux qui vivent dans des contrées hostiles par nature ou rendues hostiles par l’homme a interrogé un certain nombre de Designers et d’organismes caritatifs comme par exemple, la fondation Ikea qui met au service des réfugiés son art du faire soi-même en créant le Better Shelter, une maison en kit protégeant à la fois des UV et offrant une protection thermique pour remplacer les tentes de fortunes dans lesquelles ces réfugiés finissent par s’installer définitivement. Comme tous les produits Ikea, ces maisons sont livrées dans des cartons.

Retour aux fondamentaux

Comme à chaque Biennale, on retrouve avec plaisir l’expo du design pour les nuls. Pour cette édition, c’est l’exposition No randomnes, la cohérence des formes qui relevait avec brio cette fonction. Pourquoi les bouches d’égout sont rondes? Pourquoi un mètre mesure un mètre? Tous ces objets si bien conçus qu’on en oublierait justement, qu’ils ont été conçus. J’ai pour ma part été fort intéressé par le verre à bière nonic et le pourquoi de ce renflement qui, nous explique-t-on, n’a été conçu que pour faire en sorte que lorsque deux verres s’entrechoquent, ils ne se brisent pas. Verre à bière nonic Autre invention remarquable et dans le même domaine car je suis un peu « monomaniaque », les 21 dents que comptent la capsule de la bouteille de bière, un nombre impair de dents qui évite aux bouchons couronne de se coincer entre eux dans une chaîne de fabrication. Bouchons couronne Cette exposition nous montre que là où le design est le plus beau, c’est quand il ne se voit pas, que l’objet remplit sa fonction par le simple fait d’être au monde. Sans prétendre que cet article est beau, j’espère qu’il remplira néanmoins sa fonction: vous donner envie de profiter des derniers jours de cette « belle » biennale.

Biennale Internationale Design Saint-Etienne 2015, Les Sens du Beau, jusqu’au 12 avril 2015, Cité du Design et dans de nombreux lieux de la ville. 

28 Mar

Europavox invite Carl Barât et une Europe qui fait envie

carl barât

On sait depuis des mois déjà que le groupe Placebo sera l’une des têtes d’affiche du festival clermontois, qu’on aura la chance d’y voir le duo The Do, l’auteur Dominique A et le groupe qui déchaîne les passions parmi les plus jeunes d’entre nous, Fauve. Ce qui nous manquait, ce sont toutes les découvertes que nous offre le festival chaque année dont la dernière création de l’ex-Libertines, Carl Barât.

10 ans qu’Europavox met au milieu des volcans et pendant trois jours, chaque année, ce qui se fait de mieux en Europe. Du coup, les clermontois ne sont jamais largués et quand il voit déboulé un artiste européen sur les ondes françaises, ils ont de grandes chances de  l’avoir déjà vu… à Europavox. C’est le cas pour Agnès Obel ou encore le groupe Aaron qui revient en tête d’affiche cette année.

La grosse surprise , c’est la venue de Carl Barât & The Jackals

Transfuge des Libertines, Carl Barât a fait son bout de chemin et fait désormais autant parler de lui que son acolyte Pete Doherty. Mais c’est surtout de musique dont il est question quand on parle du bonhomme, lui qui a écrit chez nous pour Vanessa Paradis ou les BB Brunes et qui vient de signer un premier album aux sonorités punk avec une nouvelle formation, The Jackals, « Let It Reign », salué par la critique et qui a plutôt bien accroché le public.

C’est à lui et à ses trois Jackals qu’il reviendra d’ouvrir le bal d’Europavox, un beau cadeau pour les dix ans, et ça se passera au Club Erasmus, nom éphémère de la Petite Coopé pendant le festival.

Super Besse n’est pas qu’une montagne

C’est aussi un groupe qu’on pourra découvrir dimanche 24 mai si on jette un oeil bienveillant sur la programmation plutôt réjouissante de la scène FAC’tory. Le groupe n’a pas choisi ce nom au hasard et raconte à nos confrères de La Montagne que le bassiste du groupe est fan du Tour de France et qu’ils ont délibérément décidé d’adopter le nom de la station auvergnate parce que ça sonne plutôt « sulfureux » en russe.

Un club avec Mountain Bike et l’homme orchestre  Bror Gunnar Jansson, ça se tente

Il joue de la batterie, de la guitare et chante en même temps, l’homme orchestre suédois Bror Gunnar Jansson est un musicien qui a pris au pied de la lettre l’appellation « bluesman solitaire ». Au delà du folklore et de la performance, il se trouve que le bonhomme livre une musique qu’on peut facilement poser sur les plus belles images de western américain, que ce soit pour montrer les grands espaces et autres paysages lunaires que pour filmer des chevauchées lascives. Son album “Moan Snake Moan” sorti en 2014 vous invite au voyage et ce n’est pas en Suède qu’il vous emmène.

Le groupe franco-belge Mountain Bike fera aussi partie de la fête: quatre garçons qui font fureur en Belgique et qu’on a hâte de voir jouer sur scène. Un groupe de rock garage qui peut poser à côté des new-yorkais Parquet Courts ou du californien Ty Segall en tee-shirts et sans slip, sans rougir. Leur premier album éponyme est un concentré d’énergie qui rappelle tous ces mecs qui font du rock comme on en faisait avant, des jeunes qui semblent avoir les deux tomes de la discothèque idéale de Philippe Manoeuvre dans leur disque dur depuis qu’ils sont capables d’entendre.