L’artiste auvergnat sélectionné aux Inouïs du Printemps de Bourges a envouté le public du 22 d’Auron. Récit d’une journée particulière pour Vincent Estival alias By THE FALL.
Le garçon est aussi doux que ses chansons. Quand on discute avec Vincent Estival, sa sérénité est communicative et il répond à vos questions naturellement, avec une candide assurance. Serein, il ne l’était pourtant pas vraiment ce mardi 28 avril à Bourges: les inouïs, c’est une épreuve particulière dans la vie d’un artiste qui a la chance d’y participer. On se retrouve face à un public qui n’est venu ici que pour voir ce que vous avez dans le ventre, un parterre de professionnels, des journalistes aux programmateurs, tout le petit monde de la musique. Il se trouve que By The Fall raconte un certain nombre de choses dans ses chansons mais allait-il réussir à les transmettre, c’était tout l’enjeu de ce concert. Sa prestation, il devait la donner à 13h30, heure de la sieste mais pas non plus la plus mauvaise heure pour le public des Inouïs qui, pour une grande partie, vient de se lever et entame une bonne journée de concerts. Le plus difficile, c’est peut-être les balances, programmée à 10h du matin, à l’heure où le seul endroit où l’on a envie de chanter, c’est sous la douche. Mais Vincent et celui qui l’accompagne dans l’aventure By The Fall, Maxime, s’exécutent et s’accordent avec tout le monde, même avec les techniciens les plus récalcitrants. Dans la salle, la chanteuse Morgane Imbeaud veille à ce que tout se passe bien. Amis de longues dates, Vincent était derrière la console, à gérer le son quand le duo Cocoon tentait sa chance sur la même scène. « C’est une chance de l’avoir, me confie Vincent, elle fait un vrai boulot de manager ici et en plus elle connaît tout le monde. » Morgane a confiance en lui: « Chaque fois qu’il monte sur scène, je tremble pour lui mais il assure toujours. » Le garçon a l’habitude des publics qui ne sont pas vraiment là pour lui: il a fait un certain nombre de premières parties de concerts (Christine & The Queens ou Asgeir) où il devait aller chercher un public pas forcément à l’écoute. « Ma musique joue sur l’émotion, sur ce qu’il y a de plus primaire en nous et il faut que j’aille chercher ça. » C’est aussi l’avis de Frédéric Roz qui vient de travailler avec lui au Tremplin à Beaumont: « Il faut qu’il arrive à capter le public avec ce qu’il a à dire car ses chansons racontent beaucoup de choses.«
Le concert se déroulera exactement comme ça. Captivé, le public nombreux du 22 d’Auron étonnera même le chanteur: « Vous êtes super calme » dira-t’il entre deux titres. On a un peu envie de lui répondre que sa musique ne nous invite pas à danser un pogo. Les trente minutes de concert sont un peu la parenthèse de la journée d’un certain nombre de personnes ici tant la musique de By The Fall suspend le temps. Les spectateurs s’accrochent aux lèvres du chanteur dont la nervosité est palpable. « J’ai été bluffé » avouera ensuite le directeur de la Coopérative de Mai Didier Veillault qui note aussi l’élégance de cette prestation. Après le concert commence une journée de promotion pour le jeune homme mais le plus dur est passé. Pourtant, pour By The Fall, ce n’est que le début de l’histoire.
Un reportage de Richard Beaune, Laurent Pastural, Laurent Janin et Magalie Canuto. Intervenants: Vincent Estival alias By the Fall – Frédéric Roz, directeur du Tremplin à Beaumont – Morgane Imbeaud, Chanteuse – Didier Veillault, Directeur de la Coopérative de Mai.
La journée inouïe de By The Fall à Bourges en photos