24 Mai

Cartes, applis, on a testé les services communautaires pour trouver de l’essence

 ; illustration station service/ penurie essence

©PHOTOPQR/NICE MATIN

Effet d’aubaine ou réel service, la situation de quasi-pénurie pousse les applis et les comparateurs de station-essence à faire leur promotion. D’autres, dans la presse, ont choisi d’établir une carte des stations ouvertes et ravitaillées.  Mais est-ce bien efficace ?

Ce mardi matin, c’est l’angoisse à la maison. Notre (fière) Logan est à sec, avec plus ou moins 7 kilomètres d’autonomie. Ma (brave) 206 tdi est sur la réserve, et pourra rouler une quarantaine de kilomètres. Toutes deux roulent au Diesel (et ce n’est pas bien).

Impuissant à faire quoi que ce soit pour améliorer mon sort, à la veille d’un jour des enfants qui va sans doute se traduire par un gros coup de pompe, j’ai été tenté par les sirènes de mes confrères qui promettent de s’en sortir grâce à leur carte interactive faite maison, ou celle d’un comparateur de station-service.

visuel appli essenceJ’ai commencé par l’appli « Essence », qui fonctionne non pas comme un comparateur de billets d’avions, loin de là, mais plutôt comme un Waze ou un coyote de la station-service : ce sont les utilisateurs qui enrichissent et tiennent à jour la base.

Ainsi, ce mardi matin, l’appui à peine téléchargée m’indiquait des stations dont le prix de l’essence était à zéro – j’en ai dont déduit que la station était à sec – et d’autres où un prix était indiqué. Mais bon nombre des mises à jour avaient deux jours ou plus d’anciennetés. Sauf pour la station d’un centre commercial à Saint-Jacques.

« Effectivement nous servons du gasoil, un encore un peu d’E10 » me confirme l’hôtesse d’accueil au téléphone, « d’où je suis-je ne vois pas toute la fils d’attente, mais il y a entre 10 et 20 minutes d’attente » me précise-t-elle.

Après avoir rafraîchi l’appui, je m’aperçois que les infos étaient de la veille… mais encore juste « pour peut-être jusqu’à la mi-journée si nous ne sommes pas ravitaillés d’ici-là ».

Cette fois, c’est la station du centre commercial de Saint-Grégoire qui semble opérationnelle selon l’appui. « Oui, mais c’est un grand bazar » me précise ma voisine de bureau, qui passe par là le matin. (On parle beaucoup station-service en ce moment, au bureau).

Selon un autre voisin de bureau (vive les open-space), le centre commercial Alma a de l’essence, « mais il y a beaucoup de monde ». Aucune trace de cette station dans l’appli. Peut-être parce qu’ en fait, la station est réquisitionnée.

C’est toute la limite de ce genre de service basés sur le crowd-sourcing : la base utilisateur, sa fiabilité, sa réactivité. Et la bonne foi de ses utilisateurs. l’appui Essence en revendique 2 millions.

Le journal Ouest-France a très tôt ouvert une carte des stations-services de toute la Bretagne avec deux statuts : rouge, fermé (ou à sec), vert, ouvert.

Elle est faite « à la main » et basé sur les observations des personnels des rédactions locales, et celles des internautes, qui peuvent répondre à un questionnaire.

Exemple ce mardi : il est indiqué une mise à jour à 9h00. Mais pour Rennes, et concernant mon petit problème personnel, un peu moins d’une vingtaine de stations indiquées pour la métropole. C’est peu, et les mises à jour datent d’hier soir.

Bref, ce n’est suffisant pour m’aiguiller avec certitude, mais cela peut me donner des indications, que je croiserai avec radio machine à café. D’ailleurs c’est largement l’heure d’y aller.

Par contre, la carte de ouest-France a une vertu. Elle couvre toute la Bretagne, et offre une vue d’ensemble de la situation. Du tout rouge il y a quelques jours, elle a pris une teinte beaucoup plus verte.

Mon mercredi ne sera peut-être pas si terrible. D’ailleurs, si avoir l’esprit communautaire, c’était de ne pas aller à la pompe du tout ?