Nicolas Jimenez travaille depuis dix ans au quotidien Le Monde. Il en est aujourd’hui le directeur de la photo. Il fait partie pour la première fois du jury pour le Prix Visa d’or News. Sa semaine est un marathon : rendez-vous avec des photographes, des agences de presse, des membres du jury. Il nous en parle.
Quels sont les critères de sélection pour les Prix Visa d’or ?
Nous avons une réunion cet après-midi pour débattre du Visa d’or News. Je pense que les discussions vont être très centrées sur les clichés de Centrafrique. J’imagine que les travaux vont nous être présentés, suivi d’un tour de table. Les années précédentes, je faisais partie des présélections : nous déjeunions entre membres du jury avant de voter, souvent après de longues discussions.
Pourquoi avez-vous accepté d’être membre du jury ?
J’ai de l’affection pour ce festival. Jusqu’à la fin de mes études, j’ai travaillé chaque été pour Visa et quatre ans avec Jean-François Leroy (le directeur du festival). Ça me fait plaisir d’être de l’autre côté de la barrière. Le Prix Visa News est prestigieux et gratifiant pour moi et le journal.
Quels sont vos coup de cœur pour cette 26e édition ?
Je n’ai pas encore vu les expositions. Je vais rester jusqu’à dimanche pour pouvoir y aller ce jour-là. Il y a beaucoup de photographies que je connais déjà. Il y a deux expositions que j’ai particulièrement envie de voir. Je suis très curieux de découvrir « Ceux du Nord » sur le Vietnam. Nous nous sommes retrouvés pour un festival au Cambodge avec Jean-Francois Leroy, en novembre 2013, avant qu’il aille rencontrer Patrick Chauvel, donc j’ai suivi un peu l’histoire de cette exposition. L’autre exposition qui m’intéresse est celle d’Olivier Laban-Mattei sur la Mongolie. Nous publions samedi en même temps que sa conférence de presse, un panorama de son travail sur le site du monde.fr.
Qu’est-ce qui manque pour vous à Visa ?
La profession se pose beaucoup de questions. Je trouve qu’il n’y a pas assez de réflexion collective sur le métier. Visa est un lieu où les professionnels s’interrogent mais aucune réponse n’est apportée pour faire avancer la profession, par exemple, comment raconter des histoires sur le Web…
Votre présence à Visa est-elle l’occasion de trouver de nouveaux photographes pour votre journal ?
Nous sommes cinq journalistes du Monde sur le festival. Nous échangeons. Au Monde, il n’y a pas de photographes salariés, nous travaillons avec des photographes extérieurs donc, oui, c’est une occasion de rencontres. Dans la journée, j’ai des rendez-vous pour des lectures de portfolios.
Propos recueillis
par Aurore GENESTON