07 Sep

La photo du jour : « C’est pour tromper l’ennemi »

"Football en Palestine", de l'exposition "Surface de réparation" d'Amélie Debray.

Chaque jour pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à un petit jeu : commenter et tenter de légender la photo du jour, sélectionnée parmi les nombreuses photographies de cette 24e édition du festival international du photojournalisme.

« Pour moi, c’est clair, net et précis, c’est du volley ! »

11 heures. Au bar-restaurant « Le Lisboa », place Rigaud à Perpignan. A l’intérieur, sous un drapeau portugais, le patron feuillette le journal et dicte les plats du jour à inscrire sur l’ardoise. « Ici, on soutient tous les clubs de football », lance Victor. Il jette un œil à la photo. Continuer la lecture

06 Sep

Photojournalisme sous influence

En avril dernier, le photographe Pedro Ugarte a fait partie de la centaine de journalistes invités à couvrir le centenaire de la naissance de Kim Il-Sung, en Corée du Nord. (Crédit photo : Dimitri Kucharczyk)

Difficile pour un photographe de refuser un voyage de presse en Corée du Nord, cet OVNI politique coupé du reste du monde. Ce genre d’invitation le place pourtant dans une situation embarrassante : comment réussir à informer sans être influencé, alors que le voyage est organisé par le régime pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de son père fondateur, Kim Il-Sung ? Les voyages de presse, les reportages « embedded », le suivi d’hommes politique rompus aux techniques de communication… Le journalisme passe une bonne partie de son temps à résister aux tentatives de contrôle de l’information. Illustration au couvent des Minimes, où les photoreporters de l’AFP Pedro Ugarte et Ed Jones exposent leurs images prises en avril au pays de Kim Jong-un. Continuer la lecture

05 Sep

A l’hôtel Pams, « les visiteurs se prennent pour des VIP »

Véronique est bénévole à Visa pour la première fois, elle accueille des visiteurs en extase à l’hôtel Pams. (Crédit photo : Giulia de Meulemeester)

Entre les confessions des visiteurs et ce qu’ils entendent depuis leur chaise, les « tee-shirts rouges », bénévoles à Visa, ont des choses à raconter.

A l’hôtel Pams, les bénévoles sont unanimes, le lieu provoque l’admiration des visiteurs. « Les gens sont fiers de pouvoir entrer dans cet hôtel particulier, ils se prennent pour des VIP ». Lucie lustre son col du dos de la main. Bénévole à Visa depuis quatre ans, elle explique que ce n’est que depuis Visa 2011 que le lieu est ouvert aux visiteurs. « Ils sont tellement contents de retrouver un lieu familier. Les Perpignanais surtout. Avant, c’était une bibliothèque et puis ça a fermé pour se transformer en locaux privés ». Visa en a fait pendant plusieurs années le QG des photojournalistes et des acteurs du festival. Aujourd’hui, ils sont installés au Palais des congrès, plus vaste, plus moderne. « Du coup, on a aussi des photoreporters déçus, ils viennent bouder en disant qu’ils préféraient cet endroit », sourit Lucie.

Il semblerait que les lieux d’exposition soient aussi importants que l’exposition. Contrairement à l’hôtel Pams, l’état du couvent Sainte Claire,  l’ancienne prison, dérange les visiteurs. Continuer la lecture

03 Sep

La photo du jour : « Soupe au scalp de rennes »

Ayant découvert les carcasses de deux rennes femelles, Sven Skaltje a prélevéˆ leurs bois emmêlés et les a nettoyés en les faisant bouillir pour les garder en souvenir. (Crédit photo : Erika Larsen / Redux Pictures)

Chaque jour du festival Visa pour l’image, les clients d’un bistrot ou d’un restaurant perpignanais découvrent et commentent une des photographies exposées à travers la ville. Légende insolite…

Oumeya, 21 ans, et Anis, 17 ans, déjeunent au Peace’n love, rue de la Fusterie. Le menu du jour est végétarien. Et la photo du jour, comment est-elle ?

– « On voit pas de viande, au moins ? Parce que c’est végétarien ici, faudrait pas écœurer la jeune fille, elle n’a pas encore fini son assiette ! », s’inquiète la serveuse.

Oumeya et Anis avancent le menton au-dessus de leur assiette, collent le nez à la photo. Ils froncent les sourcils, se consultent du regard, perplexes.

– « C’est des bois de rennes, non ? », ose enfin Anis. Continuer la lecture