04 Sep

Le soir, Visa raconte l’actu sur grand écran

Au cours de cette première soirée de projection, les spectateurs ont pu découvrir plusieurs clichés relatant l'actualité de septembre et octobre 2011.

Une longue file d’attente court le long des murs du Campo Santo. Des Perpignanais, des touristes bardés d’appareils photos, attendent la première soirée de projection du 24e festival Visa pour l’image. Les vigiles tentent de faire entrer rapidement les visiteurs pour gagner du temps, le programme de la soirée est chargé : réviser l’actualité capturée il y a quelques mois par l’objectif des photojournalistes. Curieuse impression de revivre des évènements très anciens: la Tunisie, pleine de promesses, Khadafi et Nicolas Sarkozy posant ensemble, le visage de l’ancien dictateur libyen sous un drap mortuaire…

Après quelques mots pour le fondateur de Sipa, Göskin Sipahioglu, mort cette année, et le photoreporter Rémi Ochlik tué à Homs en février 2012, le directeur de Visa, Jean-François Leroy, a présenté des clichés inédits, envoyés par Laurent Van Der Stock, d’Alep en guerre, en ruines.

Ce lundi soir, le Campo Santo était plein à craquer.

En deuxième partie, des sujets plus longs liés de près ou de loin à la crise économique, à ceux qui en souffrent et ceux qui en profitent. La révolte des Indignés grecs et la détresse d’une jeune femme prête à sauter d’une fenêtre. Des banquiers helvétiques, les mains pleines de billets. Une famille latino américaine, ses domestiques, ses réceptions. Et puis la vie quotidienne invraisemblable de Palestiniens, travaillant au noir en Israël pour construire le mur qu’ils franchissent tous les jours pour manger en Palestine.

A la sortie, le public est silencieux, le choc des images a marché. «Ce que je retiens ? La bêtise des gens », dit une spectatrice. Isa Simon, de l’équipe Visa pour l’Image, se félicite. « C’était plutôt réussi, non ? Il y avait de la diversité, du noir comme de la couleur et beaucoup de choses à retenir. » Dans la foule, une voix s’élève. « Pourquoi ils ne font pas la projection Place de la République ? ». C’est prévu, à partir de jeudi 6 septembre.

Céline Picard