« Assied-toi sur le tabouret. Quand j’enlève le cache sur l’objectif, tu ne bouges plus pendant trois secondes. » Romain Lefèvre-Roland s’est autoproclamé « photographe de rue ».
Le seul en France, il dit qu’il l’a vérifié. Avec cet appareil insolite, en tout cas.
Tous les matins de la semaine pro, le Nîmois a prévu de se poster devant le Palais des Congrès, siège de Visa, pour « capter » les curieux venus se poser devant l’objectif de sa « Boitafoto ».
Ce mardi, il n’y a pas foule. Seul Michel, un photographe de Saint-Etienne, s’est prêté au jeu du portrait pour cinq euros. « Le résultat est sympa », dit-il. Romain s’est mis « sérieusement à la photo il y a deux ans ». Visa pour l’image, c’est une première.
Depuis mars, il parcourt les festivals pour tirer les portraits des passants attirés par sa « Boitafoto ». C’est le contact qu’il recherchait avant tout lorsqu’il a mis au point sa « boite-photo sociale » avec « quatre planches de bois ». Il s’est inspiré des chambres noires du XIXème siècle, dont il ne reste que quelques exemplaires, répartis dans les pays d’Europe de l’est et d’Afrique. C’est d’ailleurs à Mopti, au Mali, qu’il a croisé le chemin d’un photographe de rue. Et à ses côtés qu’il a appris la technique de la chambre noire portative. Pour un portrait prêt en deux minutes, effet rétro garanti.
Mylène Jourdan